Tour de France - Le bilan pour nos favoris du Tour de France
Par Sam MYON & Valentin NUNES le 28/07/2015 à 09:44
Vidéo - Le 20H du Tour : merci à TOUS !
Avant le départ de la 102e édition du Tour de France à Utrecht, Cyclism'Actu vous avait fait un portrait des dix favoris à la victoire finale. Après trois semaines de courses et 3360 kilomètres parcourus, il est maintenant l'heure de tirer un bilan de ces dix coureurs qui ont vécu des fortunes diverses au cours des 21 étapes et qui n'ont pas tous pu voir les Champs-Élysées.
Alberto Contador a perdu son pari
L’Espagnol s’était lancé un défi complètement fou : doubler Tour d’Italie et Tour de France la même année avec l’objectif de remporter les deux. Vainqueur d’un Giro plus compliqué que prévu en mai dernier, Alberto Contador est arrivé fatigué au départ d’Utrecht. Impuissant face à Christopher Froome dès lors que la pente se faisait un peu plus raide, il n’a jamais pu devancer le Britannique malgré un bon départ (dans la bonne cassure à Zélande et sans avoir perdu de temps sur les pavés). Le grimpeur de la Tinkoff-Saxo "aurait regretté de ne pas avoir tenté le doublé". Il termine ce Tour à la cinquième place, il n’a en tout cas pas hésité à attaquer de loin, mais ses jambes ne lui ont pas permis de réaliser l’exploit.
Nairo Quintana, la déception de cette édition ?
Beaucoup voyaient en lui le vainqueur du Tour de France 2015, et ils avaient certainement raison. Avec un peu plus de culot et moins de timidité lorsqu’il fallait bougé, il aurait pu renverser Christopher Froome (Team Sky). D’ailleurs, le Britannique le reconnaissait lui-même après l’Alpe-D’Huez : "Quintana pouvait gagner ce Tour", avait-il déclaré. Battu pour 1’12" (contre 4’20’’ en 2013), le Colombien peut nourrir des regrets, même si lui se dit "satisfait" de ses trois semaines de course. Il remporte un deuxième maillot blanc et partage le podium avec son coéquipier Alejandro Valverde. La Movistar s’impose aussi au classement par équipes.
Vincenzo Nibali, l'orgueil du Requin
Le leader de l'équipe Astana était le vainqueur sortant et, par conséquent, l'un des favoris au départ d'Utrecht malgré une première partie de saison compliquée. Dès la deuxième étape à Zélande, Vincenzo Nibali perd du temps puis sombre complètement dans les Pyrénées, accusant près de 8 minutes de retard sur le maillot jaune après le Plateau de Beille. Blessé dans son orgueil, le Requin de Messine va alors sortir les crocs, multipliant les attaques, en montée comme en descente, pour finir par remporter l'étape de La Toussuire après une échappée de 60 kilomètres. Aux portes du podium, l'Italien terminera finalement quatrième du Tour de France, la faute à une crevaison dans l'Alpe d'Huez. Il se dit malgré tout "content" de son Tour de France.
Christopher Froome, un mental d'acier
Fort de son succès au Critérium du Dauphiné, Christopher Froome, déjà vainqueur du Tour de France 2013, était le grand favori de la plupart des observateurs au départ d'Utrecht. Revanchard après son abandon de l'an dernier, le Britannique est déja maillot jaune après la difficile première semaine, passant les pièges des bordures et des pavés. Le leader du Team Sky va ensuite assomer tous ses adversaires lors de sa victoire à La Pierre-Saint-Martin. Une étape aura donc suffit à Froome pour remporter le Tour, se contentant par la suite de gèrer les attaques de ses adversaires. Malgré une frayeur sur l'Alpe d'Huez où son dauphin, Nairo Quintana (Movistar), lui reprend du temps, Froome remporte son deuxième Tour de France avec une impression de facilité (et le maillot à pois en prime) mais dans un climat délétère où les suspicions se sont accumulés au fil des performances du maillot jaune.
Jean-Christophe Péraud, le valeureux
"Je n’ai plus envie de courir le Tour, c’est mon dernier", Jean-Christophe Péraud vient vraisemblablement de tourner la page avec la Grande Boucle, à 38 ans. Lui qui va arrêter sa carrière à la fin de la saison 2016 rêve de découvrir le Tour d’Italie. Pour cela, il va devoir convaincre sa direction et les sponsors de l’équipe Ag2r La Mondiale. 2e en 2014, lui non plus n’a pas bénéficié des mêmes circonstances cette année. S’il y avait deux images à retenir de son Tour de France, ce serait le "Jicé" courageux se relevant d’une terrible chute en direction de Valence puis celui au service de son jeune coéquipier Romain Bardet lors de la dernière étape de montagne.
Tejay Van Garderen avait les bonnes jambes
L'Américain faisait figure de grand outsider après avoir tenu tête à Chris Froome (Team Sky) sur le Critérium du Dauphiné. Tejay Van Garderen va montrer ses bonnes dispositions en sortant de la première semaine avec seulement douze secondes de retard sur le maillot jaune, avant de confirmer ses progrès en montagne en conservant sa deuxième place après le passage des Pyrennées. Le leader de la BMC va finalement la perdre sur l'étape de Mende, dépassé par Nairo Quintana (Movistar) avant de tomber malade et d'abandonner lors de l'étape de Pra-Loup.
Rui Costa, un Tour très court pour le Portugais
3e de Paris-Nice, 4e du Critérium du Dauphiné et encore plusieurs autres places d'honneurs, le Portugais abordait ce Tour de France 2015 dans la peau d'un candidat au Top 5. Malheureusement pour lui, le champion du Monde 2013 aura traversé cette Grande Boucle sans pouvoir peser sur la course, accusant déjà plus de cinq minutes de retard après la premère semaine course avant de craquer sur la première étape de montagne, franchissant l'arrivée à La Pierre-Saint-Martin en 100e position, à 16'40" de Christopher Froome (Team Sky). Le leader de l'équipe Lampre-Merida quitte finalement la course le lendemain.
Thibaut Pinot, le héros national
Tous les espoirs d'une nation reposait sur les épaules du jeune Français, troisième du Tour l'an dernier. Alors qu'il avait commencé par un très bon chrono à Utrecht, prenant du temps sur tous les principaux favoris, Thibaut Pinot va ensuite passer une première semaine catastrophique : piégé dans la bordure à Zélande, laché avant même le Mur de Huy puis perdant de nouveau du temps sur les pavés, le leader de la FDJ va ensuite souffrir de la chaleur dans les Pyrennées. Une fois la quête du classement général oublié, Pinot va alors tenter de remporter une étape. 2e à Mende puis 4e à Pra-Loup, le Tour de France sourit enfin au coureur français à l'Alpe d'Huez qu'il remporte en solitaire. "Je n'échangerai pas mon Tour" déclare-t-il après l'arrivée, terminant finalement la Grande Boucle en 16e position.
Romain Bardet, l’espoir est toujours là
C’était difficile pour Romain Bardet (AG2R La Mondiale) d’espérer faire mieux qu’en 2014 (6e du classement général). Il n’a pas fait mieux, ni moins bien, mais il a fait différemment. Le Français a connu son jour sans à La Pierre-Saint-Martin (où il termine à plus de neuf minutes de Chris Froome), mais a su se remobiliser et relever la tête. Après la déception de Mende où Pinot et lui se sont observés, il a gagné avec panache l’étape de Saint-Jean-de-Maurienne et a terminé 9e du classement général. Récompensé de ses efforts par le prix du super-combatif du Tour, il n’a en revanche pas pu lutter avec Froome pour conserver son maillot à pois au sommet de l’Alpe.
Daniel Martin s’est beaucoup montré
L’Irlandais est passé tout près d’un succès d’étape qui serait venu récompenser son Tour de France. Deuxième au sommet de Mûr-de-Bretagne et à Cauterets, 4e au Mur de Huy, il est à chaque fois tombé sur plus fort ! Il n’a pas joué le classement général et a finit à une anecdotique 39e place.