Tour de France - Steven Cummings crucifie Pinot et Bardet
Par Romain MICHEL le 18/07/2015 à 17:15
Le peloton du Tour de France continue sa remontée vers les Alpes avec une étape vallonée qui se conclut par la célèbre Côte de la Croix Neuve, Montée Laurent Jalabert, sur l'aérodrome de Mende. Hier, il s'en est fallu de peu pour que les échappées résitent au paquet, mais l'étape d'aujourd'hui est propice à une tentative au long cours avec un final escarpé qui sacrera un homme fort. Après avoir accueilli le finish la veille, Rodez est le théâtre du départ de cette quatorzième étape. Les maillots distinctifs n'ont pas changé d'épaules avec toujours Froome, Quintana, Rodriguez et Sagan en première ligne. Le maillot vert slovaque qui a porté son avance à 24 points, tentera de le conforter en ce début d'étape avec un terrain favorable à ses qualités de coureur passe-partout. A 12h35, le peloton s'élance pour 178.5 kilomètres sous un ciel menaçant.
Un départ rapide, 24 coureurs à l'avant
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Dès le baisser du drapeau de Christian Prudhomme, les offensifs débutent. Contrairement à hier, les premières attaques sont prises au sérieux avec une réaction immédiate. Tombé à haute vitesse hier, Jean Christophe Péraud est bien reparti aujourd'hui. Bandé de tous les côtés le deuxième du dernier Tour de France fait preuve d'un grand courage. Au kilomètre 5, une chute envoie au sol quelques coureurs, dont Steve Morabito, le coureur de la FDJ. Le Suisse ne peut pas repartir et doit quitter la route du Tour, le bras en écharpe, la clavicule surêment touché. Egalement impliqué dans la chute on retrouve : Thibaut Pinot, Robert Gesink et Alberto Contador ! Mais tout le monde recolle au paquet, sans gravité apparente.
Les offensives sont nombreuses, beaucoup de coureurs sont intéréssés pour prendre les devants. On signale notamment le maillot vert de Peter Sagan parmi les initiatives du jour. A la bascule du premier grimpeur de la journée, la côte de Pont-de-Salars, remporté par Bartosz Huzarski, c'est un groupe de cinq coureurs qui prend la poudre d'escampette. On retrouve Warren Barguil, onzième du général, Pieter Weening, Peter Sagan, Giampaolo Caruso et le Polonais. Derrière un contre-attaque de dix-neuf coureurs s'extraie du peloton avec quelques coureurs de renom : Rolland, quatorzième du général, Uran, Talansky, S.Yates, Jungels et Hesjedal. La jonction s'effectue au kilomètre 27 et l'écart avec le reste des coureurs passe au dessus de la minute. La formation IAM roule fort pour reprendre les fuyards, alors qu'elle possède Pantano devant, mais probablement pour protéger un top 10 final de Frank.
Sagan consolide son maillot vert, 21 coureurs ouvrent la route
Ce début de course supersonique provoque de nombreux dégâts à l'arrière, Dan Martin, André Greipel, Richie Porte, Edvald Boasson Hagen ou encore Alexander Kristoff sont annoncés distancés. Voyant la réaction du paquet derrière, l'entente dans l'échappée n'est pas bonne et des coureurs se relèvent. Huit hommes se projettent vers l'avant : Sagan, Plaza, Talansky, Grivko, Jungels, Ladagnous, Uran et Pantano. Les offensives continuent derrière et c'est encore un gros groupe qui se retrouve en contre avec treize coureurs avec notamment Bardet, Bakelants, excellent troisième hier, Van Avermaet, Pinot, S.Yates. Talansky, victime d'une crevaison doit se laisser rejoindre par la contre-attaque. Derrière le peloton coupe son effort, bien content que la bonne échappée soit partie. Les sept hommes de tête s'entendent bien jusqu'au sprint intermédiaire où Peter Sagan empoche les vingt points mis à sa disposition, puis attendent le contre. C'est donc 21 coureurs qui ouvrent la route.
L'écart avec le paquet grimpe vite à sept minutes, profitant de la passivité des coéquipiers du maillot jaune. Le mieux classé de la fugue se nomme Romain Bardet, quinzième mais à déjà plus de dix-sept minutes de Christopher Froome. La machine Sky se remet petit à petit en route et stabilise l'écart sous les huit minutes, pendant qu'on nous annonce le deuxième abandon du jour, celui de Ramon Sinkeldam. Preuve de l'allure ultra-rapide du début d'étape, la moyenne de course est de 45km/h après deux heures d'effort ! Le tempo de la Sky n'est pas un rythme de croisière et le peloton se retrouve par moment en file indienne derrière les maillots noirs et bleus. Le président de la République rejoint la route du Tour pour suivre la fin d'étape dans la voiture de Christian Prudhomme. Après trois heures de course, l'écart n'est plus que de six minutes et les hommes de tête abordent la côte de Sauveterre, première difficulté d'un final musclé.
L'échappée se dispute la victoire dans la montée finale
L'avance des fuyards devraient leur permettre de se disputer la gagne, surtout que pour l'instant la formation britannique ne reçoit pas d'aide en tête de paquet. Dans l'échappée, la FDJ prend ses responsabilités dans la côte avec Ladagnous et Roy qui imposent le tempo. C'est Richie Porte qui fait monter la bosse dans le peloton, le rythme est soutenu puisque de nombreux coureurs décrochent par l'arrière. Dan Martin, Michal Kwiatkowski et Peter Kennaugh sont annoncés lâchés. Ladagnous passe en tête la côte de deuxième catégorie, et fatigué de devoir assumer la course, attaque dès le début de la descente. Le Palois est contré par Michal Golas qui prend une petite avance sur ses ex-compagnons. En bas de la descente, le Polonais compte une demi-minute d'avance sur un contre où l'organisation est mauvaise. Pendant ce temps, son coéquipier Uran ne donne pas un coup de pédale.
Alors que le peloton ne s'affole pas et reste à six minutes de la tête, c'est Kristjan Koren qui réussit à fausser compagnie à la contre-attaque à quinze bornes de la fin. Le slovène rejoint l'homme de tête au pied de la côte de Chabrits. Dans le deuxième groupe, c'est la FDJ, piégé, qui assume seule la poursuite avec Ladagnous et Roy. C'est du 2 contre 2. Derrière, Richie Porte chute en voulant remonter des bidons, l'Australien met du temps à repartir mais ne semble pas touché. Après avoir accompli un formidable travail, Ladagnous se gare complètement à droite de la route. L'écart est de quinze secondes. C'est Koren qui franchit en tête l'avant-dernière difficulté et bascule dans une descente rapide. Les coureurs de tête arrive vite dans la montée finale qu'ils abordent avec douze secondes d'avance. C'est Jérémy Roy qui effectue un gros travail. Romain Bardet est le premier à changer de rythme et condamne les deux échappées.
Cummings s'impose, Froome résiste aux assauts de Quintana
L'écrémage commence et Pantano, Yates, Bakelants sont les mieux placés pour répondre au démarrage du coureur Ag2r la Mondiale. Bardet en remet une couche à l'avant et seul Yates s'accroche, alors que Pinot tente de revenir au train. Un troisième démarrage fait craquer l'Anglais et Bardet s'en va seul. Le peloton aborde l'ascension finale avec cinq minutes de retard. Les Tinkoff-Saxo font exploser le peloton, et c'est Quintana qui place une offensive suivi de Nibali et Valverde. Froome, ésseulé, tente de limiter la casse. Pinot revient sur l'homme de tête, on retrouve deux français à l'avant de la course, alors que Cummings n'est pas loin. Valverde, puis Nibali saute de la roue de Quintana qui poursuit son effort avec quelques mètres d'avance sur le maillot jaune, flanqué de Contador. Les deux tricolores voient revenir Cummings sur le sommet, l'Anglais profite du terrain plat final pour prendre quelques longueurs d'avance et s'impose devant Pinot et Bardet. Première victoire pour la MTN-Qhubeka. Derrière Froome revient seul sur Quintana, après avoir laché Contador, Valverde et Van Garderen. Dans la dernière ligne droite, le maillot jaune fait le sprint à Quintana et lui reprend une seconde symbolique. Juste derrière Valverde franchit la ligne avec quatre secondes de retard, Contador perd vingt secondes, Nibali trente et Van Garderen quarante, ainsi que sa deuxième place au classement général.
