Tour d'Italie - Bardet, Caruso, O'Connor, Thomas... le dauphin de Pogacar ?
Nous y sommes, le premier Grand Tour de l'année est sur le point de débuter. Et disons-le d'emblée, avec un énorme favori en la personne de Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), qui semble à priori imbattable sur le prochain Tour d'Italie. Mais, derrière lui, qui peut viser une place sur le podium ? Et qui se glissera dans le top 10 ? Et puis, qui sait, même décrocher une victoire qui semble aujourd'hui improbable si le Slovène venait à chuter ou connaitre un gros "jour sans" comme sur le Tour de France l'année dernière ? Au sein de la rédaction, nous nous sommes prêtés au petit jeu des pronostics. Qui sait, cela pourra peut-être vous inspirer pour effectuer les vôtres ? Vous êtes toujours plus nombreux à pronostiquer sur votre site Cyclism'Actu alors, à bon entendeur... Voici nos favoris pour le 107e Tour d'Italie !
Vidéo - Cyrille Guimard préface ce 107e Tour d'Italie
Tadej Pogacar, l’immense favori du Giro possiblement esseulé en montagne ? Sa réponse, quelques heures avant la première étape…�'♂�'�🇮🇹
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) May 2, 2024
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5 étoiles
1. Tadej Pogacar (UAE Team Emirates). Mis à part une sérieuse mésaventure que personne ne lui souhaite - chute ou défaillance - on ne voit pas vraiment ce qui pourrait empêcher Tadej Pogacar de ramener le maillot rose à la maison pour sa première participation au Tour d'Italie. Le seul et unique véritable favori. Ce qui n'est pas forcément apprécié par le principal intéressé. "Réduire le Giro à ma personne ? C'est un peu merdique car c'est irrespectueux pour les autres coureurs. Tout le monde a travaillé dur et veut gagner, et c'est possible" a conclu Pogacar lors de sa conférence de presse ce jeudi.
4 étoiles
2. Geraint Thomas (INEOS Grenadiers). S'il devait arriver malheur à Pogacar, il nous semble que le Gallois est le coureur le mieux placé pour monter sur la plus haute marche du podium au soir du dimanche 26 mai à Rome. Vétéran des Grands Tour, Geraint Thomas semblait pouvoir remporter le Giro l'année dernière jusqu'à ce dernier contre-la-montre sur les pentes du Monte Lussari. Cela faisait d'ailleurs partie de nos moments marquants de la saison 2023 (à retrouver ici). On risque de retrouver une nouvelle fois Thomas sur la 2e marche du podium à l'issue de l'édition 2024. Le coureur d'INEOS parvient mieux que personne à définir ses pics de forme. On peut lui faire confiance pour arriver à 100% de ses capacités au départ. L'ancien vainqueur du Tour de France est déjà monté 4 fois sur le podium d'un Grand Tour et, si la poisse l'épargne - on sait que cela n'a pas toujours été le cas tout au long de sa carrière - on pense qu'il parviendra une 5e fois à se trouver parmi les 3 premiers au terme de la course.
3 étoiles
3. Cian Uijtdebroeks (Visma | Lease A Bike) : Le petit prodige belge va disputer son deuxième Grand Tour après avoir impressionné lors de La Vuelta l'année dernière qu'il a terminé à la 8e place, malgré une équipe BORA - hansgrohe entièrement dédiée à Aleksandr Vlasov. Les tensions apparues durant ce Tour d'Espagne l'auront d'ailleurs poussé à quitter la formation allemande pour rejoindre la brigade jaune et noire. Son sens du détail convient parfaitement à l'écurie néerlandaise et l'on pense que cette combinaison peut faire des miracles. D'ailleurs, nous vous annoncions déjà un podium du jeune belge dans nos pronostics fous du début de saison (pour les revoir, c'est ici). Nous restons donc sur nos positions et nous pensons qu'il peut s'agir de la surprise de ce Tour d'Italie, malgré un début de saison compliqué et la présence d'autres grosses pointures qui voudront également décrocher une place sur le podium.
4. Romain Bardet (Team dsm - firmenich PostNL). Sans doute la meilleure chance de podium française sur ce Tour d'Italie 2024. Intrinsèquement, il a les capacités pour figurer parmi les meilleurs coureurs de la course. Mais est-ce que c'est comme cela que l'on veut le voir courir durant trois semaines ? Attaquant né, nous sommes persuadés que Bardet serait tellement plaisant à voir rouler s'il lâchait cet objectif de bien figurer au général et qu'il se lançait dans de longs raids durant les étapes reines de ce Tour d'Italie. Cela lui a d'ailleurs bien réussi il n'y a pas si longtemps sur les routes de Liège - Bastogne - Liège. Il pourrait sans doute remporter une à deux étapes et, à ce petit jeu-là, figurer malgré tout assez haut dans le classement. Souvenons-nous de Thibaut Pinot l'année dernière, qui termine à la 5e place finale après s'être glissé à plusieurs reprises dans des échappées pour jouer la victoire d'étape. Une inspiration pour Romain Bardet ?
5. Damiano Caruso (Bahrain - Victorious). Le vétéran italien fait toujours partie des favoris sur la course de son cœur. Deuxième en 2021 derrière un Egan Bernal de gala, Caruso confirmait l'année dernière en terminant au pied du podium. Même si, de manière assez inattendue, il ne pourra pas compter sur le soutien de Wout Poels, l'équipe Bahrain - Victorious reste solide et possède en la personne d'Antonio Tiberi un leader de substitution (voir plus bas). Caruso se connait parfaitement et aura géré ses pics de forme de manière à être à son top au départ ce samedi 4 mai. Le Giro est son grand objectif de la saison et il a les capacités pour terminer dans le top 5. Voire mieux si les planètes s'alignent bien pour lui.
2 étoiles
6. Ben O'Connor (Decathlon AG2R La Mondiale Team). Depuis sa 4e place sur le Tour de France en 2021, l'Australien a eu du mal à confirmer sur les Grands Tour. Mais cette saison, il semble avoir passé un palier. Tout comme son équipe d'ailleurs, qui est LA révélation de ce début de saison. Dans le top 5 des trois courses par étapes qu'il a disputées jusqu'ici - 2e de l'UAE Tour et du Tour des Alpes, 5e de Tirreno - Adriatico - il devrait pouvoir s'illustrer sur les routes de ce Tour d'Italie.
7. Antonio Tiberi (Bahrain - Victorious). Équipier de luxe de Damiano Caruso ? Leader de substitution pour la Bahrain - Victorious ? Ou même véritable révélation de ce Tour d'Italie ? Difficile de savoir quel est le véritable potentiel de ce jeune italien de 22 ans. Il n'a couru que deux Grands Tour jusqu'à présent, La Vuelta par deux fois, avec comme meilleur résultat une 18e place finale l'année dernière, à plus de 50 minutes de Sepp Kuss. Mais cette saison, le jeune Tiberi a poursuivi son développement et semble désormais très solide, comme le prouvent sa 3e place sur le récent Tour des Alpes et sa 8e place sur le Tour de Catalogne. Mais qu'en sera-t-il sur une course de trois semaines ? Sans doute trop court pour jouer un top 5, il pourrait figurer dans le top 10 s'il parvient à maintenir un niveau régulier durant toute la durée de l'épreuve.
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— Cyclism'Actu (@cyclismactu) April 30, 2024
1 étoile
8. Daniel Felipe Martinez (BORA-hansgrohe). Le Colombien souffle souvent le chaud et le froid. Il a déjà prouvé qu'il avait les capacités pour figurer parmi les meilleurs sur un Grand Tour. Souvenons-nous de sa 5e place, sur le Tour d'Italie justement, tout en jouant le rôle de domestique pour Egan Bernal en 2021. Mais depuis, il n'a jamais vraiment confirmé. Cette saison aussi, il a connu les montagnes russes en terminant 2e du Tour d'Algarve avant d'abandonner, hors-forme, à Tirreno-Adriatico. Souvent ballotté du rôle de leader à celui de lieutenant de luxe, Martinez aura une équipe à son entière disposition durant 3 semaines, dont l'homme en forme Florian Lipowitz, 3e du Tour de Romandie la semaine dernière. Suffisant pour que le Colombien accroche un top 10 ?
9. Thymen Arensman (INEOS Grenadiers). Comme pour Tiberi, on se retrouve ici avec un domestique de luxe qui pourrait se muer en leader de substitution si Geraint Thomas ne répondait pas aux attentes. Sixième du Tour d'Italie l'année dernière, également sixième du Tour d'Espagne en 2022, le Néerlandais a déjà prouvé ses aptitudes sur une course de 3 semaines. Sa performance dépendra également sans doute de la quantité de travail qu'il devra effectuer pour son leader dans le final des étapes montagneuses pour lui garantir une place sur le podium. Très précieux dans ce rôle, il a d'ailleurs grandement contribué à la victoire de Carlos Rodriguez sur le récent Tour de Romandie. Déjà 5e du Tour d'Algarve et 6e sur Tirreno - Adriatico, la régularité d'Arensman combinée à ses qualités sur l'exercice du contre-la-montre en font un coureur complet qui sera, quoi qu'il arrive, très utile pour l'équipe INEOS Grenadiers.
Tour d'Italie - Geraint Thomas, Ganna... l'équipe INEOS Grenadiers au Giro #Giro #GirodItalia #INEOSGrenadiers #Thomas https://t.co/CwwjDYVL7u #cyclisme #cycling
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10. Nairo Quintana (Movistar Team). Le Colombien n'est plus le coureur qu'il était, mais... ses capacités sur une course de trois semaines nous poussent à l'inclure dans notre liste des favoris. Un des seuls vainqueurs de Grands Tour au départ - avec Pogacar et Thomas - il pourrait parvenir à décrocher une place dans le top 10 s'il ne perd pas trop de temps sur les premières étapes. Toujours redoutable en 3e semaine, Quintana avait décroché la 6e place sur le Tour de France en 2022, avant d'être déclassé pour avoir utilisé du tramadol. Son dernier top 10 officiel sur un Grand Tour remonte donc tout de même au Tour d'Espagne 2019, où il avait terminé à la 4e place. Que nous réserve Quintana ? Sans doute pas grand-chose. Mais qui sait ? Et puis, si une belle place au général s'avérait hors d'atteinte, il pourrait chasser les étapes ou le maillot de meilleur grimpeur.
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Et le reste ?
Parmi les autres noms les plus souvent cités, nous n'avons pas repris les coureurs suivants dans notre liste des 10 favoris, mais ils pourraient jouer un rôle sur le prochain Tour d'Italie.
Juan Pedro Lopez (Lidl - Trek). Récent vainqueur du Tour des Alpes, l'Espagnol est en forme. Rappelez-vous, il avait passé 10 jours en rose en 2022 grâce à une échappée en début d'épreuve. Au classement général final, il était resté de justesse dans le top 10 mais n'a depuis jamais réellement joué un rôle proéminant au classement général d'un Grand Tour.
Florian Lipowitz (BORA-hansgrohe). Il avait déjà fait l'étalage de ses capacités lors du Tour de Turquie en fin de saison 2023. Il a confirmé avec un plateau bien plus relevé sur le Tour de Romandie la semaine dernière en terminant sur le podium. Certains le citent déjà parmi les prétendants à un top 10 mais n'oublions pas que le jeune allemand fera ses débuts sur un Grand Tour, qu'il sera au service de son leader Martinez et qu'il a également terminé d'autres courses par étapes dans l'anonymat, comme le Tour de Catalogne qu'il a fini à la 45e place cette saison. Viser une victoire sur une étape de montagne nous semble un bel objectif pour Lipowitz.
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Aurélien Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale Team). La meilleure chance française après Romain Bardet. Vainqueur de la 4e étape au sommet de Lago Laceno l'année dernière, son objectif sera sans doute de récidiver cette année. Bien placé sur les courses par étapes de début de saison - 6e de l'Étoile de Bessèges, 3e du Tour des Alpes-Maritimes et 14e de Paris-Nice - il a connu un "jour sans" lors de la 4e étape du Tour des Alpes qu'il a conclu à la 22e place du général. Il s'est tout de même ressaisi le lendemain en remportant la dernière étape. Sans doute encore un peu trop irrégulier pour jouer le top 10 sur une course de trois semaines, le Français aura pour mission principale d'épauler son leader Ben O'Connor et de continuer à emmagasiner de l'expérience pour le futur. Et si tout se passe bien et qu'il maintient un niveau régulier sur 3 semaines, éventuellement se glisser dans le top 10, mais cela nous semble un rien trop ambitieux actuellement.
Eddie Dunbar (Team Jayco AlUla). L'Irlandais était la révélation du dernier Giro qu'il avait terminé à la 7e place. Mais il n'a jamais réellement confirmé depuis, pas souvent épargné par la poisse non plus. Avec Luke Plapp et Filippo Zana, la formation Jayco - AlUla dispose d'un beau trident pour chasser les victoires d'étape et jouer l'offensive, mais cela risque d'être un peu juste pour jouer le classement général.
Einer Rubio (Movistar Team). Le petit grimpeur colombien avait remporté une étape sur le Tour d'Italie l'année dernière - au grand regret des fans de Thibaut Pinot qui s'était fait rouler dans la farine par Rubio. Il a sans doute le potentiel pour figurer dans le top 10 du général au soir de la 21e étape, mais ses performances en contre-la-montre risquent de l'handicaper. Pour se glisser parmi les 10 meilleurs, il devra sans doute participer à une échappée qui lui permettrait de gagner quelques minutes sur la plupart des favoris.
