Giro - 10 favoris à la victoire du 99e Giro d'Italia
Par T. Lallemand, C.-O. Kouka & C. Bricout le 06/05/2016 à 08:51
Vidéo - Zoom sur les favoris du 99e Giro d'Italia
Le 99e Tour d'Italie s'élance ce vendredi 6 mai par un contre-la-montre de 9,8 kilomètres dans les rues d'Apeldoorn (Pays-Bas). Si le tenant du titre, Alberto Contador (Tinkoff) est absent, certains grands noms du cyclisme actuel seront présents sur les routes italiennes. Ainsi, Alejandro Valverde découvrira le Giro à 36 ans et devra lutter des concurrents du calibre de Vincenzo Nibali, vainqueur de l'édition 2013 ou de Mikel Landa, troisième l'an dernier. Outre ce trio, d'autres coureurs seront à surveiller comme Esteban Chaves (Orica-GreenEDGE), Rafal Majka (Tinkoff) ou encore le Français Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale). La rédaction de Cyclism'Actu vous propose de découvrir les principaux favoris du Giro 2016.
Esteban Chaves (Orica-GreenEDGE)
Révélation de la dernière Vuelta avec une cinquième place et deux victoires d'étape, le Colombien d'Orica-GreenEDGE s'est montré plus discret en ce début de saison, n'obtenant aucun résultat significatif. Toutefois, la formation australienne compte sur lui pour jouer un rôle au classement général de ce 99e Tour d'Italie. Dans la pure traditions des grimpeurs colombiens, Chaves s'est préparé en altitude dans son pays natal. Il arrive sur ce Giro avec l'ambition de "jouer au moins un Top 10", comme il l'affirmait récemment sur Cyclingnews. La météo pourrait être un bémol pour lui qui préfère le temps chaud.
Tom Dumoulin (Giant-Alpecin)
Sur le Tour d'Espagne 2015, Tom Dumoulin a révélé des qualités de grimpeur insoupçonnées qui lui permirent de porter le maillot rouge durant la dernière semaine avant de céder la veille de l'arrivée finale face au forcing de Fabio Aru (Astana) dans l'étape menant à Cercedilla. Le rouleur batave cherchera à briller devant son public lors du chrono de 9,8 kilomètres à Apeldoorn. S'il revêt la tunique rose à cette occasion, il pourrait acquérir un surplus de confiance qui lui permettrait d'accrocher par la suite un bon classement général s'il confirme sa résistance dans les montées. Trois fois deuxième dans l'effort solitaire en 2016 (Paris-Nice et Tour de Romandie), c'est un Tom Dumoulin revanchard qui s'élancera pour son premier Giro. Les trois étapes chronométrées que présente le parcours du Tour d'Italie pourraient d'ailleurs lui permettre de se mêler à la bataille pour le général, à défaut de pouvoir gagner du temps en montagne.
Mikel Landa (Giant-Alpecin)
Surprenant troisième du Giro 2015 dans le sillage de Fabio Aru, son leader d'alors chez Astana, Mikel Landa aborde l'édition 2016 en patron du Team Sky et dans la position de favori. Récent vainqueur du Tour du Trentin et d'une étape sur le Tour du Pays Basque, Landa a les moyens de remporter le premier Grand Tour de sa carrière. Entouré d'une équipe Sky capable de l'épauler en montagne, le grimpeur basque ne sera pas "stoppé par son équipe", comme il estime l'avoir été en 2015 mais devra assumer son nouveau statut face à des champions de la trempe de Vincenzo Nibali ou Alejandro Valverde.
Rafal Majka (Tinkoff)
Rafal Majka participe pour la troisième fois au Tour d'Italie après avoir terminé dans les dix premiers en 2013 et 2014. Sa présence sur la plus petite marche du podium sur la Vuelta 2015 indique que le meilleur grimpeur du Tour de France 2014 a passé un cap. Leader unique de l'équipe Tinkoff, son tempérament offensif doit lui permettre de tirer son épingle du jeu. Cette année, ses seuls résultats notables sont une cinquième au Tour d'Andalousie et une septième au Tour de Sans Luis. Il s'était fait remarquer également par son travail vain au profit d'Alberto Contador sur Paris-Nice. Le Polonais affirme s'être bien préparé pour son "grand objectif de l'année".
Vincenzo Nibali (Astana)
De retour sur les routes du Tour d'Italie après avoir privilégié la Grande Boucle ces deux dernières années, Vincenzo Nibali aborde cette édition 2016 "sans certitude" mais avec "une grande émotion". Il est vrai qu'hormis sa victoire finale au Tour d'Oman et une sixième place à Tirreno-Adriatico, sa prestation sur le Tour du Trentin (21e) n'incite guère à l'optimisme comparée à celles de d'Alejandro Valverde et Mikel Landa, ses deux grands rivaux présumés. Toutefois, l'orgueil, le panache et le talent du Requin de Messine ne doivent pas être sous-estimés. Le profil montagneux de ce Giro devrait convenir au grimpeur italien. Confronté à l'émergence de Fabio Aru, ce Tour d'Italie est l'opportunité de démontrer qu'il est toujours le numéro un du cyclisme italien.
Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)
Après une année 2015 pleine de galère et des résultats décevants, le Français espère sur le Tour d’Italie, auquel il participe pour la première fois à presque 39 ans. Ses performances sur le Tour de Trentin l’ont rassuré, après un début de saison dans la continuité de la précédente. Toutefois, le vétéran aimerait décrocher un dernier top 10 sur un grand Tour, mais veut surtout prendre du plaisir, comme il l'a assuré à Cyclism'Actu. Il peut espérer retrouver ses jambes de 2014, qui lui avait permis de décrocher la deuxième place sur le Tour de France. Sans pression et sans attente particulière, le tricolore pourrait profiter de cette course pour revenir à un meilleur niveau, et ainsi finir sa carrière en beauté par la suite.
Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale)
Le petit italien est l’homme des tops 10. Toujours placé et rarement gagnant, il sera sans doute encore présent dans le top 10 cette année. Son début de saison est pourtant moins réussi que les autres années, n'ayant à son actif qu'une seule performance notable : une septième place au général du Tour de Trentin. Point positif néanmoins : cette septième place est récente et laisse entrevoir de meilleurs jours sur le Giro, où il n'a jamais su concrétiser son statut d'outsider, sa meilleure performance sur son tour national restant une cinquième place en 2014. L'an passé, après un bon début de saison, il avait dû abandonner sur la troisième étape, victime d'une chute impressionnante qui l'avait envoyé à l'hôpital. Il devra partager le leadership d'AG2R La Mondiale avec Jean-Christophe Péraud.
Rigoberto Uran (Cannondale)
Le colombien aura mis du temps avant de confirmer tous les espoirs placés en lui, mais depuis sa médaille d’argent au JO 2012, sa carrière semblait enfin décoller. Deuxième du Giro 2013 et 2014, il brille enfin sur les grands Tours, remportant même en 2013 le contre-la-montre de 40 kilomètres. Mais son année 2015 fût beaucoup plus compliqué. Après un Tour d’Italie bouclé à la quatorzième place, il termine quanrante-deuxième de son premier Tour de France. Cette année, il n’est pas très en vue, avec comme seul résultat une dizième place au général du Tour de Catalogne et une huitième place lors de l’étape-reine du Tour de Romandie. Il se sent malgré tout capable de remporter le Giro, et aura toute la confiance de son équipe Cannondale.
Alejandro Valverde (Movistar)
À 36 ans, Alejandro Valverde est entré dans l’histoire avec une quatrième victoire sur La Flèche Wallonne et semble plus fort que jamais. Vainqueur du Tour d’Andalousie en février dernier et du Tour de Castille-et-Léon au mois d’avril, il n’a plus rien à prouver sur les courses d’un jour ou d’une semaine. Cependant, son histoire avec les grands Tours n’a pas été aussi rose qu’il l'aurait souhaitée, malgré un titre sur La Vuelta 2009. Pour autant, ses magnifiques performances sur le Tour de France 2015 où il a enfin obtenu un podium tant attendu, ont redoré son blason et prouvé qu’il était aussi un redoutable coureur sur trois semaines. Il arrive donc sur son premier Giro déterminé à lutter pour le maillot rose. Seule incertitude, les conditions météos, beaucoup plus difficile sur les routes italiennes au mois de mai. Et l’on sait que, comme en témoigne sa seizième place sur Liège-Bastogne-Liège, la pluie et le froid restent ses principaux ennemis.
Ilnur Zakarin (Katusha)
S’il devait y avoir un facteur X sur ce Tour d’Italie, ce serait lui. Impressionnant lors de la deuxième étape du Tour de Romandie où il a devancé Nairo Quintana avant d’être déclassé, le Russe est omniprésent depuis le début de saison. Vainqueur en mars à la Madone d’Utelle sur Paris-Nice, course dont il a terminé à la quatrième place, il est aussi entré dans le top 10 du Tour de Catalogne, face à une concurrence coriace, et a accroché une honorable cinquième place sur Liège-Bastogne-Liège. Ilnur Zakarin est donc porteur d’espoir pour le public russe, qui n’a toujours pas trouvé de remplaçant à Denis Menchov, dernier vainqueur russe sur un grand Tour. Il va cependant falloir qu’il confirme cette année sur trois semaines, performance qu’il n’avait pas su réaliser l’an passé, échouant à la quarante-quatrième position. Difficile de savoir avant les premières étapes s'il pourra compter sur le soutien de son équipe, ou si Rein Taaramäe reste le leader principal, lui qui n'a jamais su se montrer constant tout au long d'un grand Tour.