Tour de Suisse - Le 80e Tour de Suisse : les 10 favoris
Par Cyprien BRICOUT le 17/06/2016 à 17:31
Vidéo - Les 10 favoris du 80e Tour de Suisse
Le Tour de Suisse s'élancera ce samedi pour sa 80e édition, par un chrono de 6,4 kilomètres dans les rues de Baar. Un an après la victoire de Simon Spilak, l'épreuve helvète bénéficiera encore une fois d'un beau plateau de favoris, avec notamment le tenant du titre ainsi que son dauphin, Geraint Thomas, mais aussi Tejay van Garderen et Rui Costa, trois fois vainqueur de cette course d'une semaine. Cyclism'Actu vous propose de s'intéresser aux 10 principaux favoris du peloton qui terminera dimanche son parcours dimanche prochain à Davos.
Warren Barguil (Giant-Alpecin)
Warren Barguil nous l'a annoncé : il veut faire mieux que sa 12e place de 2015, et a l'espoir de remporter le maillot blanc sur le Tour de France le mois prochain. Sur le Tour de Suisse, il aura le soutien de ses équipiers pour jouer le classement général. Si les deux étapes chronométrées ne joueront certainement pas en sa faveur, les trois arrivées au sommet devraient être suffisantes pour qu'il comble une partie de son retard sur les meilleurs rouleurs. À condition d'être en bonne forme : le Breton n'a plus couru depuis un mois et demi, et sa 6e place sur Liège-Bastogne-Liège. Toutefois, le leader de l'équipe Giant-Alpecin vient d'achever un stage en Sierra Nevada de plus de 3 semaines, qui lui a permis d'enchaîner les ascensions et de retrouver du rythme après sa coupure.
Rui Costa (Lampre-Merida)
Rui Costa est, avec Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) et Simon Spilak (Katusha), le seul coureur de la startlist qui a déjà remporté cette épreuve. Toutefois, il est le seul à l'avoir remporté 3 fois, et pourrait même égaler le record de 1958 de Pasquale Fornara, qui est de quatre victoires sur le Tour de Suisse. Le Portugais fait son retour sur cette course, qu'il a remportée lors de ses trois dernières participations, de 2012 à 2014. En 2015, il avait préféré préparer son Tour de France en s'alignant sur le Critérium du Dauphiné, dont il avait terminé troisième. Autant dire que le mois de juin réussit plutôt bien à l'ancien champion du monde. Auteur de places dans le top 10 sur le Tour d'Oman, Paris-Nice, le Tour de Catalogne et le Tour de Romandie cette saison, il s'est également offert une 10e place sur La Flèche Wallonne et un podium sur Liège-Bastogne-Liège. Bien que le contre-la-montre ne soit pas son point fort, il a toujours su se transcender sur les épreuves chronométrées du Tour de Suisse.
Mathias Frank (IAM Cycling)
Comme le Portugais, Mathias Frank avait choisi de participer au Critérium du Dauphiné plutôt que sur le Tour de Suisse en 2015. Pourtant, cette course lui avait jusque là bien réussi : sous le maillot de l'équipe BMC, il avait décroché une 6e place en 2011 et une 5e place en 2013. Lors de sa première année chez IAM Cycling, il avait même été cherché une seconde place, derrière Rui Costa, grâce notamment à ses talents de rouleur. Malheureusement, son palmarès ne s'est pas beaucoup étoffé cette saison. Le Suisse n'a obtenu que deux résultats importants : une 7e place sur le Circuit de la Sarthe et une 8e place sur le Tour de Romandie. Toutefois, il est bien revenu sur le Tour de Luxembourg en prenant la 3e place de la 3e étape. Espérons qu'il sera surmotivé sur son tour national, d'autant que le peloton passera à quelques kilomètres seulement de son village natal de Roggliswil lors de la 3e étape.
Robert Gesink (LottoNL-Jumbo)
Bien qu'il n'y ait participé qu'à trois reprises, le Tour de Suisse a toujours réussi à Robert Gesink. Lors de sa première participation en 2010, il y avait remporté une étape de montagne en solitaire, avant de se classer 5e du classement final. En 2012, il avait manqué la podium pour seulement quatre secondes. En 2015, il n'avait terminé que 9e à Berne. Il est à noter qu'à chaque fois qu'il est rentré dans le top 10 du Tour de France, il avait participé au Tour de Suisse un mois plus tôt. Néanmoins, sa première partie de saison a été mitigée cette année : hormis une 15e place sur La Flèche Wallonne, le coureur de 30 ans n'a pas réussi à se distinguer. À sa décharge, il a rarement été le leader désigné de LottoNL-Jumbo, statut dont il bénéficiera cette fois, à moins d'une contre-performance qui pourrait profiter à Wilco Kelderman. La formation néerlandaise a toutefois réaffirmé la confiance qu'elle avait en lui, en lui offrant une prolongation de contrat de deux saisons.
Ion Izagirre (Movistar)
Depuis 2013, Ion Izagirre a pris l'habitude de participer au Tour de Suisse, mais n'a jamais réussi à y briller à titre individuel. Il est pourtant fort à parier que l'Espagnol sera bien présent dans la lutte pour les premières places du classement général. Bénéficiant d'un vrai rôle de leader cette saison au sein de l'écurie Movistar, il a su se montrer à la hauteur dès le Tour de Valence, en terminant 4e. Puis il a confirmé en n'échouant qu'à 19 secondes de Geraint Thomas (Team Sky) sur le Tour de l'Algarve. 5e de Paris-Nice et vainqueur du Grand Prix Miguel Indurain, le coureur basque a surtout remporté plus récemment sa "plus belle victoire", sur le prologue du Tour de Romandie, dont il a fini 3e. Il aura certainement à coeur de briller personnellement une dernière fois, avant de se consacrer à sa tâche de coéquipier de luxe pour Nairo Quintana sur la Grande Boucle.
Miguel Ángel López (Astana)
Le Tour de Suisse est chasse gardée de Miguel Ángel López au sein de l'équipe Astana. Il s'agit de la seule course WorldTour sur laquelle il ait joui d'un rôle de leader jusqu'à présent. Souvent cantoné à des épreuves secondaires, le Colombien a toujours su répondre présent cette saison. 4e du Tour de San Luis, 3e du Tour de Langkawi, il a surtout la science de la gagne. En un an et demi chez les pros, le coureur de 22 ans a déjà levé les bras à trois reprises, toujours en montagne. Prévu pour être le leader de son équipe sur son premier grand Tour, La Vuelta, cette année, il est certain qu'une bonne performance en Suisse ne pourrait que donner raison à ses dirigeants. Lors de sa première participation, la saison dernière, il avait terminé 4e de l'étape-reine à Sölden, qui est cette fois encore au programme. Il n'avait toutefois fini "que" 7e, ayant quelques lacunes en contre-la-montre.
Simon Spilak (Katusha)
Il est tout simplement le tenant du titre. Lors de la précédente édition, il avait limité la casse en prenant la 3e place à Sölden, et avait profité de sa 2e place sur le long chrono de Berne pour s'imposer devant Geraint Thomas (Team Sky) et Tom Dumoulin (Giant-Alpecin). Spécialiste des courses d'une semaine, il avait déjà terminé 9e en 2013. Il n'aurait certainement pas dit non à quelques kilomètres supplémentaires de contre-la-montre, et un peu moins d'ascensions, mais le Slovène reste l'un des principaux favoris à la victoire, ou au moins au podium. 8e du Tour du Pays Basque et 7e du Tour de Romandie, il tentera de défendre son titre avec l'aide de ses équipiers, dont Tiago Machado et Sergei Chernetckii, qui seront ses principaux lieutenants.
Andrew Talansky (Cannondale)
Andrew Talansky a montré sur le Critérium du Dauphiné 2014 qu'il était capable de remporter une course d'une semaine. S'il a été bon l'été dernier, avec sa 10e place sur cette même épreuve et sa 11e place sur le Tour, ses résultats depuis la plus grande victoire de sa carrière ne sont pas franchement à la hauteur. Récemment, il a tout de même montré des signaux positifs, en terminant le Tour de Californie en 4e position. Le champion des États-Unis du contre-la-montre possède là une dernière chance de se rassurer avant de participer pour la 4e fois au Tour de France.
Geraint Thomas (Team Sky)
Est-il LE gand favori de ce 80e Tour de Suisse ? Difficile de l'affirmer, mais Geraint Thomas aura au moins le statut d'un homme capable de gagner, et à coup sûr d'accrocher un podium. Lui qui a passé une nouvelle marche sur les courses d'une semaine cette année, en remportant le Tour de l'Algarve et Paris-Nice, avait terminé 2e l'année dernière. Ses capacités de rouleur seront cette fois encore requises, mais le Britannique devra également se montrer performant en montagne, ce qui avait été le cas l'an passé, avec une cinquième place à Sölden. Il pourra compter sur l'aide de Ian Boswell, Loepold König et David Lopez, entre autres, pour tenter de décrocher une troisième victoire cette saison, avant de se rendre sur le Tour de France pour épauler Chris Froome, voire même jouer sa carte personnelle ?
Tejay van Garderen (BMC)
Surprenant 3e du Tour de France 2015 jusqu'à son abandon, Tejay van Garderen n'avait pourtant pas obtenu des résultats exceptionnels avant sa 2e place sur le Critérium du Dauphiné. Son début de saison 2015, un brin décevant (5e en Catalogne, 10e en Romandie), n'est donc pas synonyme de Grande Boucle ratée pour lui. S'il veut briller en juillet, il serait cependant mieux de ne pas passer à côté de son Tour de Suisse. 11e en 2011, 7e en 2013, l'Américain devrait cette fois avoir les moyens de faire bien mieux, d'autant qu'il aura à son service une équipe dans laquelle figurent Samuel Sanchez et Darwin Atapuma, qui pourraient bien se montrer précieux en montagne.