INTERVIEW - Andrea Raccagni : «Magnier ? Le successeur de Julian Alaphilippe»
La tournée des néo-pros au Santos Tour Down Under se poursuit avec la découverte de l'Italien Andrea Raccagni Noviero, qui est peut-être bien le premier cycliste embauché d'entrée de jeu dans le but de lancer les sprints alors que ce rôle tenait plus de la reconversion en cours de carrière de coureurs d'abord prédestinés à gagner eux-mêmes (Mark Renshaw, Jacopo Guarnieri, Michael Morkov...). 12e de la deuxième étape à Tanunda, dans un sprint massif, le champion d'Italie u23 contre la montre, passé de l'équipe de développement de Soudal-Quick Step au groupe WorldTour, fêtera ses 21 ans ce dimanche, 26 janvier, jour de l'Australia Day, la fête nationale (son jour de naissance lui fait un point commun avec Peter Sagan). On risque fort de le revoir, dans les années à venir, dans le costume du dernier homme qui fera gagner Paul Magnier, qui est a priori le grand champion français de demain.
Vidéo - Le résumé de la 5e étape du TDU à Willunga Hill
For the second day in a row, @RaccagniAndrea1 featured in the finale of the #TourDownUnder stage.
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) January 22, 2025
After a solid job of his teammates, the Italian neo-pro came close to his first top ten at World Tour level.
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Photo: @GettySport pic.twitter.com/2kIqwMLmJH
"Cela me plaît de lancer les sprints pour les autres"
"Je sens que c'est un cyclisme différent de celui que je connaissais dans la catégorie u23, dit-il à Cyclism'Actu. Nous sommes venus en Australie avec trois coureurs d'à peu près le même niveau au sprint, Pascal (Eenkhorn), Casper (Pedersen) et moi et ils sont aussi des lanceurs. Au final, il a été décidé de faire les sprints pour moi mais ce n'est pas facile car nous n'avions jamais travaillé ensemble auparavant. On est en phase d'expérimentation.
J'espère que ce sera pour moi le contraire de cette transition de sprinteur à lanceur : pour le moment, ça me plaît de lancer les sprints pour les autres et quand j'aurai l'occasion de travailler avec Tim (Merlier) ou de nouveau avec Paul (Magnier) comme en u23, mais à l'avenir ça pourrait être autrement. Le temps m'enseignera si je peux me spécialiser moi-même comme sprinteur si je dois me focaliser sur la préparation des sprints. Durant la première partie de cette saison, je ne vais pas courir beaucoup avec Paul car il sera sur le programme Tirreno-Adriatico et Giro d'Italia alors que je serai plutôt sur les classiques du Nord."
"Le premier Maillot Rose du Giro 2025 est pour Paul Magnier"
"J'aimerais beaucoup mener ma carrière avec Paul. C'est un mec avec qui je m'arrange super bien, également en dehors des courses car il est très sympathique, je passe toujours des moments agréables en sa compagnie. On se parle en anglais car je connais pas le français ni lui l'italien. Je pense qu'il a vraiment la possibilité de réaliser des grandes choses. Il est déjà intrinsèquement l'un des coureurs les plus rapides du peloton pro, lui comme moi manquons encore d'expérience à notre âge, ce qui est normal. Une fois qu'il sera au point, ce sera vraiment très dur pour les autres de gagner des courses.
Du point de vue du caractère, il est déjà le successeur de Julian Alaphilippe qui est lui aussi très expressif et jovial, j'ai pu m'en rendre compte en courant le Tour de Slovaquie avec lui avant qu'hélas il change d'équipe. Physiquement, ils sont deux coureurs différents. Paul est vraiment très très puissant. On va vite le voir à l'œuvre au plus haut niveau dans les sprints massifs et certaines classiques. Je lui souhaite de prendre le premier Maillot Rose du Giro cette année. Je n'ai pas bien étudié le profil de la première étape mais un parcours dur et une potentielle arrivée au sprint, ça promet pour lui", conclut-il.