Critérium du Dauphiné - Le 68e Dauphiné : 10 favoris
Par Cyprien BRICOUT le 07/06/2016 à 20:15
Vidéo - Zoom sur les favoris du 68e Critérium du Dauphiné
Ce dimanche, la 68e édition du Critérium du Dauphiné (2.UWT) débutera par un prologue des plus inhabituels : 3,9 kilomètres à près de 10% de moyenne devront être avalés d'entrée par les 176 coureurs présents au départ. Puis viendront 7 étapes en ligne, dont 4 arrivées au sommet. De quoi ravir les grimpeurs qui ont déjà le Tour de France en ligne de mire. Qui succédera à Christopher Froome (Team Sky), qui avait remporté la dernière édition et levé les bras à deux reprises lors du dernier week-end de course en 2015 ? Cyclism'Actu vous propose de s'intéresser à 10 coureurs susceptibles de se battre pour une bonne place au général, voire même pour la victoire.
Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step)
Il est loin d'être le grand favori de cette course. Néanmoins, Julian Alaphilippe prend de l'envergure d'année en année, et il se pourrait qu'il franchisse un nouveau palier cette saison, à 23 ans. Après son succès sur le Tour de Californie, avec une victoire sur l'étape-reine, certains grands noms du cyclisme, comme Cyrille Guimard, le voient déjà jouer les premiers rôles sur le Tour de France. En 2015, il s'était offert un top 10 à Sisteron avant d'abandonner sous une pluie battante. Pour la première fois, il aura un rôle de leader, qu'il devra cependant partager avec Daniel Martin, qui avait décroché une 7e place au classement général l'année passée. Le Français a toutes les cartes en main pour se tester sur une épreuve de ce calibre, avant de se présenter au départ de la Grande Boucle en juillet, pour la première fois de sa jeune carrière.
Fabio Aru (Astana)
Difficile de savoir à quoi s'attendre de la part de l'Italien. Si Astana a fait de lui sa carte maîtresse en vue du prochain Tour de France, en alignant son leader de longue date, Vincenzo Nibali, sur le Giro d'Italia, nul ne sait aujourd'hui si le coureur de 25 ans est en capacité de briller sur ce Critérium du Dauphiné. Auteur d'un début de saison poussif, avec une 6e place sur le Tour de Valence, une 9e place sur le Tour de l'Algarve et une 14e place sur le Tour de Catalogne, le Sarde s'est ensuite trouvé en difficulté sur le Tour du Pays Basque, où il a dû abandonner, comme il l'a de nouveau fait quelques jours plus tard sur l'Amstel Gold Race. Le vainqueur de la dernière Vuelta est capable de réaliser de grandes performances s'il retrouve sa forme de l'an dernier. Il faudra donc l'observer attentivement, et ce dès le prologue des Gets.
Romain Bardet (AG2R La Mondiale)
Là encore, il est difficile de se risquer au jeu des pronostics concernant Romain Bardet. Comme il l'a lui-même déclaré, il ne s'est pas fixé d'objectif pour sa troisième participation de suite à l'épreuve française. Le leader de l'équipe AG2R La Mondiale y effectuera son retour à la compétition, après plus d'un mois sans course. 5e, puis 6e ces des deux dernières années, il a les moyens, dans une forme optimale, de briguer un nouveau top 10, voire mieux. Mais le vainqueur de l'étape de Pra-Loup sur l'édition 2015 est un peu dans le flou a un mois du Tour, et devrait se servir de cette semaine dans les Alpes pour se jauger et peaufiner sa préparation en vue du grand objectif de sa saison. Avec des équipiers comme Jan Bakelants, Samuel Dumoulin, Cyril Gautier, Alexis Gougeard ou Alexis Vuillermoz, l'objectif de la formation ciel-et-terre pourrait bien prendre la forme d'une nouvelle victoire d'étape.
Alberto Contador (Tinkoff)
Comme Romain Bardet ou Fabio Aru, Alberto Contador a choisi de préparer la deuxième partie de saison à l'écart des compétitions. L'Espagnol est parvenu à monter sur le podium de toutes les courses auxquelles il a pris part en 2016. Mieux encore : hormis sur le Tour de France 2014, qu'il a abandonné, il n'a pas terminé en dehors du top 5 d'une course par étapes depuis le Critérium du Dauphiné... 2013 ! Une régularité bluffante, qui lui permet de se présenter au départ de cette nouvelle édition avec un statut de favori. Depuis sa victoire sur le Tour du Pays Basque il y a deux mois, El Pistolero s'est focalisé sur son entraînement, avec notamment un stage sur l'île de Tenerife. S'il considère cette épreuve comme une rampe de lancement vers sa tentative de triplé sur le Tour de France, il ne fait aucun doute que le leader de la formation Tinkoff se battra d'ores et déjà pour la victoire lors de cette semaine alpine.
Christopher Froome (Team Sky)
La condition de Christopher Froome est peut-être plus inconnue encore que celle de Fabio Aru ou de Romain Bardet. Vainqueur de l'Herald Sun Tour en janvier, le Britannique ne s'est frotté à la concurrence que fin mars, en Catalogne, où il n'a terminé que 8e. 112e d'un Liège-Bastogne-Liège sans enjeu pour lui, il s'est ensuite aligné sur le Tour de Romandie, où il a craqué dès la première étape de montagne, avant de se rattraper en attaquant dans la montée vers Villars-s/Ollon pour s'imposer sur l'étape-reine. Il est, de tous les favoris de cette épreuve, celui qui a le moins couru en 2016. Avec seulement 19 jours de course, le leader du Team Sky cherche-t-il à se préserver en vue du Tour de France, ou se sent-il tout simplement en deçà du niveau qui lui avait permis de briller les années précédentes ? Toujours est-il qu'à chaque fois qu'il a remporté le Critérium du Dauphiné, le natif de Nairobi s'est imposé le mois suivant sur la Grande Boucle. Le Kenyan Blanc aura à ses côtés une équipe solide, avec des équipiers qui pourraient avoir un rôle de leader de remplacement en cas de défaillance, comme Mikel Landa, Wouter Poels ou Sergio Henao.
Thibaut Pinot (FDJ)
Thibaut Pinot réalise jusqu'ici l'une des meilleures saisons de sa carrière, si ce n'est la meilleure. Il a terminé dans le top 5 de toutes les épreuves auxquelles il a participé, remportant même le Critérium International et terminant 2e du Tour de Romandie. En s'imposant sur le contre-la-montre de l'épreuve helvète, le Franc-Comtois a concrétisé les progrès qu'il a fait dans l'effort chronométré, et se positionne désormais comme l'un des tous meilleurs coureurs de courses par étapes du peloton. Souvent classé depuis plusieurs saisons, le leader de la formation FDJ sait désormais gagner et rivaliser avec les meilleurs grimpeurs. Habitué ces dernières années à préparer son Tour de France sur le Tour de Suisse, loin des favoris de la Grande Boucle, le Français a cette fois décidé de venir se frotter à une concurrence coriace, ce qui lui donnera une idée de son niveau de forme pour cette deuxième partie de saison, où les Championnats de France et le Tour auront toute son attention.
Richie Porte (BMC Racing Team)
Richie Porte n'a pas connu cette année la forme qui lui avait permis de remporter consécutivement trois courses par étapes en début de saisons dernière. Bien que performant sous les couleurs de l'équipe BMC cette saison, l'Australien n'a guère fait mieux que lors du précédent exercice. Il a toutefois obtenu une 2e place sur le Tour Down Under, une 3e place sur Paris-Nice et une 4e place sur le Tour de Catalogne. Durant les deux mois qui se sont écoulés depuis ce dernier résultat, le second du Critérium du Dauphiné 2013 n'a accumulé que 3 jours de course, ayant abandonné avant la 2e étape du Tour de Romandie. Cette fois, il aura l'entière responsabilité de son équipe, n'ayant pas à partager son leadership avec Tejay van Garderen, qui s'alignera sur le Tour de Suisse.
Joaquim Rodriguez (Team Katusha)
L'âge commence à se faire sentir du côté de Joaquim Rodriguez. À 37 ans, l'Espagnol connaît une saison compliquée en termes de résultats, lui qui a dû attendre le mois d'avril pour s'offrir un top 10. Cependant, Purito a décroché une honorable 5e place au Tour du Pays Basque, et a limité la casse sur les Ardennaises en allant chercher la 8e position sur Liège-Bastogne-Liège. Sur le Critérium du Dauphiné, le leader du Team Katusha avait remporté deux étapes et la 5e place finale lors de sa première participation en 2011. L'an passé, il avait terminé 8e du classement général.
Pierre Rolland (Cannondale)
Pierre Rolland espérait franchir une étape en migrant vers l'équipe Cannondale à l'intersaison. Force est de constater que ce transfert n'a, jusqu'ici, pas été très fructueux pour le Français. Souvent à la peine, ses meilleures performances en 2016 restent une 18e place décevante sur Paris-Nice et une timide 15e position sur le Tour de Romandie. En 7 participations au Critérium du Dauphiné, le natif de Gien n'a jamais fait mieux qu'une 8e place, en 2010. Il aura la tâche de poursuivre le sans-faute de l'équipe Cannondale, qui depuis 2013 a toujours placé un coureur dans le top 10 sur cette épreuve, parvenant même à la remporter en 2014 grâce à Andrew Talansky.
Daniel Martin (Etixx-Quick Step)
S'il devra partager son rôle de leader avec Julian Alaphilippe, Daniel Martin n'en reste pas moins un des coureurs les mieux armés pour se battre au classement général. À 29 ans, l'Irlandais a commencé doucement cette saison, avant de monter en puissance pour décrocher une 4e place au Tour de Catalogne et une 3e place sur La Flèche Wallonne. Après un mois et demi sans course, le coureur de l'équipe Etixx-Quick Step revient en France pour se préparer en vue du Tour de France. S'il n'a jamais brillé lors de ses 3 premières participations au Critérium du Dauphiné, il s'est offert deux top 10 et une 7e place finale en 2015. Prévu pour être le principal leader de la formation belge sur la Grande Boucle, il devrait d'ores et déjà avoir le soutien de son équipe, malgré la nouveauté Alaphilippe.