INTERVIEW - Cian Uijtdebroeks : «J'ai pris une certaine maturité... »

Par Arthur DE SMEDT le 28/11/2024 à 19:07. Mis à jour le 01/12/2024 à 18:49.
INTERVIEW - Cian Uijtdebroeks : «J'ai pris une certaine maturité... »
INTERVIEW
Photo : Sirotti / @vismaleaseabike

C'est peu dire que pour sa première saison sous les couleurs de l'équipe Visma | Lease a BikeCian Uijtdebroeks a vécu une année 2024 compliquée, à la fois sur le plan des résultats et de la santé. Arrivé sous le feu des projecteurs suite à son départ mouvementé de la BORA-hansgrohe vers la formation néerlandaise, la pépite belge n'a pas vraiment réussi à confirmer les grosses attentes nées de sa 8e place sur La Vuelta 2023. Malgré des premières courses encourageantes en soutien de Jonas Vingegaard, le grimpeur de 21 ans a ensuite été victime de malchance sur tous ses gros objectifs, avec des maladies et des abandons sur le Giro puis La Vuelta. Lors d'une visioconférence de presse organisée par la Visma ce jeudi midi, Uijtdebroeks s'est exprimé pour la première fois depuis plus de deux mois pour faire un point complet en français sur les différents soucis de santé qui l'ont handicapé cette année, et s'est projeté avec optimisme sur la saison à venir.

Vidéo - Cian Uijtdebroeks en conférence de presse... en français !

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"Parfois tu as de la chance, parfois pas du tout, et cette année on n'a vraiment pas eu de chance..."

Cian Uijtdebroeks, tu sors d'une saison 2024 compliquée, est-ce que tu peux revenir sur les différents problèmes qui ont impacté ton année, notamment au dos ?

Il y en a eu beaucoup c'est sûr ! Le Tour de Catalogne, le Tour de Suisse, La Vuelta, et même à Burgos, c'étaient toujours les mêmes symptômes. Ça c'est très clair, ça venait toujours du même problème au dos. C'était déjà là en début de saison, et c'est devenu de pire en pire ensuite. Et puis il y a eu mon infection pulmonaire sur le Giro. Je me souviens que j'étais cloué au lit avec 39° de fièvre le soir, c'était très dur mais il faut l'accepter. J'en ai ressenti les effets pendant un moment, j'ai dû prendre mon temps pour récupérer de ça. Sur La Vuelta, ça allait bien à nouveau, mais mon problème de dos était toujours là et on ne savais pas ce que c'était. Et j'ai eu en plus de ça le Covid... Parfois tu as de la chance, et parfois pas du tout, et cette année sur ce plan-là on n'a vraiment pas eu de chance. Mais il faut quand même en retenir des choses positives.

 

Et qu'est-ce qui a été fait pour régler ce problème de dos depuis ton abandon sur La Vuelta ?

On a fait beaucoup d'examens après la saison pour cerner l'origine du problème, et au final on a trouvé. Parmi les nombreux nerfs qui vont jusqu'aux jambes, certains étaient coincés, et ça me faisait perdre de la force et des sensations dans les jambes. Même s'il n'y avait pas besoin d'une nouvelle opération, on a dû traiter ça les semaines qui ont suivi, faire beaucoup d'exercices et de traitements avec la physio pour revenir à mon ancien niveau. Cela ne se résoud pas en deux semaines, mais je serai prêt pour les premières courses de la saison, même si mon programme ne sera établi que dans les prochaines semaines.

 

Comment est-ce que tu te relèves après des coups durs comme ça ? Est-ce que tu travailles avec un psychologue ou est-ce que toi tu as les ressources pour voir les choses positivement, comme c'est un peu dans ta nature ?

Oui exactement. Naturellement, ce n'est pas agréable. Au Giro ça allait super, et puis il y a eu cette infection au poumon. Ensuite tu essayes de revenir, mais tu retombes sur le même problème sur chaque course, et tu ne sais pas ce que c'est. Forcément, ce n'est pas facile. Dans ces moments-là, l'équipe et la famille sont les deux choses les plus importantes. L'équipe m'a toujours dit qu'elle croyait en moi et qu'ils savaient qu'il y avait quelque chose. C'est la même chose avec ma famille, ils sont toujours là pour moi. Dans ce genre de situation, il faut des personnes comme ça autour de toi, qui croient en toi et qui te soutiennent. Et ça je l'ai vraiment senti cette saison, avec Visma et ma famille bien sûr.

 

"J'ai pris une certaine maturité. J'ai appris à rester calme dans ces situations-là, à les accepter"

Tu as une ferme à côté de chez toi où tu vas parfois, est ce que ça t'a aidé à te vider la tête et à penser à d'autres choses justement après La Vuelta ?

Oui, parfois ça m'arrive de faire complètement autre chose. Aller à la ferme, aller voir un rallye, ou encore jouer de la guitare... Je fais souvent ça pour penser à autre chose. Mais d'un autre côté, le cyclisme est toujours la chose que j'aime le plus. Quand je suis malade, que ça ne va pas bien ou autre, après quelques jours, j'ai déjà mon prochain objectif dans la tête. Et après cette période-là, ça reste exactement la même chose.

 

Sur quel point penses-tu avoir le plus progressé pour ta première année chez Visma ?

Je pense déjà que c'est très important pour les prochaines années et la suite de ma carrière qu'on ait trouvé l'origine du problème. On sait ce qu'on doit faire à l'avenir pour faire partir ces symptômes. Mais sinon, cela m'a appris à rester calme dans ces situations-là, à les accepter. Sur La Vuelta, on est resté calme et positif, même si j'ai ensuite dû abandonner à cause du Covid. J'ai pris une certaine maturité.

 

Et sur le plan du contre-la-montre, considères-tu avoir évolué cette année ?

Oui, sur ce plan-là c'est sûr. Cela s'est un peu vu sur les résultats, je me souviens qu'au Giro, je n'ai pas fait un si mauvais chrono vu mes capacités. C'était en tout cas meilleur que par le passé. Mais on a pu le constater aussi à l'entraînement, ma position s'est améliorée et est devenue bien plus rapide, je peux plus développer ma puissance et moins perdre de force. Il y a encore du chemin et des progrès à faire, mais je me sens bien plus confortable et aérodynamique sur le vélo. On va continuer à travailler là-dessus dans les prochaines semaines.

 

"On a un projet avec Visma... et je pense qu'on avance comme il faut pour y parvenir"

Tu n'as pas gagné depuis ton passage chez les professionnels, ta dernière victoire remonte au Tour de l'Avenir 2022 alors que tu avais l'habitude de beaucoup gagner chez les jeunes, est-ce que ça pèse sur ton moral ou tu arrives à en faire abstraction ?

Non je ne pense pas que ça m'impracte. Le niveau chez les pros, c'est quand même autre chose. Les courses auxquelles je participe, il y a presque toujours les plus grands. Naturellement, ce n'est pas facile de gagner... Et il faut aussi faire des choix. Si tu veux jouer les classements généraux, c'est chouette car tu te bats contre les meilleurs coureurs du monde, mais d'un autre côté c'est aussi plus compliqué de viser une victoire. En tout cas, je reste calme vis-à-vis de ça, je ne me mets pas plus de pression que ça, même si j'espère bien sûr gagner. On a un projet avec l'équipe, c'est de devenir le meilleur coureur possible sur les Grands Tours, et je pense qu'on avance comme il faut pour y parvenir.


Pas de courses d'un jour en 2024 : est-ce que tu as vraiment fait une croix sur les Classiques ?

Non, pas du tout. Mais c'est toujours compliqué de tout combiner au sein d'un programme. Si je fais le Giro, je vais préférer faire un stage en altitude que d'aller sur La Flèche Wallonne ou Liège-Bastogne-liège. Mais naturellement, je dois penser parfois à faire d'autres choses aussi, pour apprendre à rouler dans des situations plus nerveuses. Donc ça reste une possibilité de faire des courses d'un jour l'année prochaine.

 

"Beaucoup de motivation pour 2025"

Tu t'es mis au service de Jonas Vingegaard en 2024 au sein de cette très grosse équipe qu'est la Visma. On sait que tu es un coureur très gentil, dans le bon sens du terme, mais est-ce que ce n'est pas parfois aux dépens de tes ambitions personnels ?

Non, je ne pense pas. L'équipe souhaite aussi favoriser mes ambitions. Cette saison, j'étais quand même l'un des leaders pour le général sur le Giro et La Vuelta. Donc je pense qu'en ayant cette chance à mon âge, l'équipe croit en moi et me donne les chances de réaliser mes ambitions.

 

Pour finir, comment abordes-tu mentalement cette saison 2025 après une année 2024 si compliquée ?

Plutôt motivé pour l'année prochaine ! Je ne veux pas rester sur la déception de cette année, donc j'ai beaucoup de motivation pour 2025.

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