Tour de France - Cyrille Guimard : «David Gaudu ? Je suis très étonné...»
Second jour de repos sur le Tour de France... et deuxième chronique de Cyrille Guimard depuis le Grand Départ de Bilbao le 1er juillet dernier ! Consultant pour RMC Sport durant ces trois semaines du Tour, mais pas seulement, le Druide est un observateur très attentif de cette 110e édition, qui nous offre un duel palpitant et plein de suspense entre le maillot jaune Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et le maillot blanc Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), que seules 10 secondes séparent à l'aube de la troisième et dernière semaine de cette Grande Boucle. Dans sa chronique pour Cyclism'Actu, que vous pouvez regardez en intégralié et lire ci-dessous, Cyrille Guimard a bien sûr longuement parlé de la fantastique bataille que se livrent les deux hommes, sans toutefois oublier les autres coureurs de ce Tour, et notamment les Français, dont fait partie un Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) qui a fait réagir le Druide de par sa manière de courir sur ce Tour.
Vidéo - La chronique Guimard avant la dernière semaine du Tour !
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— Tour de France™ (@LeTour) July 16, 2023
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Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar... lequel est le plus fort ?
On a deux super champions qui varient les plaisirs en termes de stratégie, on a tous les ingrédients pour que ce match soit extraordinaire, il l'a déjà été... et on ne peut pas savoir lequel des deux est le plus fort. Aujourd'hui, on ne sait rien. Ils sont très proches l'un de l'autre, mais comme le jeu ne demande que faute, qui fera la faute ? Mardi, pour le contre-la-montre, les membres des deux clans auront la bouche sèche pendant les trois heures qui vont précéder. Le stress sera presque invivable.
Après, et même si ce contre-la-montre est exigeant, il est trop court pour faire des écarts définitifs entre les deux protagonistes. Sur 22 kilomètres, on peut avoir 20 secondes de différence, dans un sens ou dans l'autre, ce qui fait que la course ne sera pas encore figée. Il restera deux étapes de montagne derrière pour rectifier éventuellement le tir. Vingegaard ou Pogacar ? Je ne sais pas, et personne ne sait. Alors on peut le faire à l'affect et dire qu'on préfère Pogacar ou qu'on préfère Vingegaard, mais sur la réalité du terrain, il n'y a personne qui peut dire... ou alors ces gens sont trop forts.
David Gaudu, Guillaume Martin, Thibaut Pinot... le Tour en dents de scie des Français
On a un David Gaudu très étonnant sur ce Tour de France. Alors qu'on a les outils aujourd'hui pour maîtriser les programmes d'entraînement et de préparation, il semble qu'il y ait des bugs de temps en temps car on est sur des problème qui touchent le fonctionnement et le rendement de son organisme. Vous ne pouvez pas être lâché dans le premier col et être quasiment prêt à attaquer dans le dernier. Je suis très étonné. Il y a des choses qui ne fonctionnent pas normalement, surtout que le problème n'est pas que pour Gaudu puisqu'il est aussi au niveau de Valentin Madouas. C'est le même entraîneur pour les deux (David Han, ndlr), on peut se poser des questions, il y a peut-être des remises en cause à faire sur ce sujet-là.
Concernant Guillaume Martin, c'est un petit peu le moteur diesel qui ne peut jamais rouler très vite et suivre les très grands, mais son moteur marche toujours. Ça va certainement l'emmener dans le top 10, et c'est sûrement le Français qui a le plus de chances de finir dans ce top 10. Thibaut Pinot ? C'est comme l'an dernier. Il va dans les coups, il prend les échappées, mais il n'est jamais le meilleur de l'échappée. Le sentiment que j'ai à son sujet, c'est qu'il est relativement bien dans la première partie des étapes et qu'il s'éteint dans la dernière heure ou demi-heure. Le problème aussi, c'est que tous les jours il veut prendre le bon coup, tous les jours il le prend et tous les jours il s'épuise un peu plus. Il lui reste deux étapes, à lui de ne pas se rater.
"Désolé Julian Alaphilippe, mais je ne comprends pas..."
Là, on est dans le vélo Fanfan la Tulipe, et pas Julian Alaphilippe (rires). C'est n'importe quoi. Je suis désolé pour Julian, mais ce n'est pas sa course. C'est fun, c'est bien, mais n'oublions pas qu'il est le leader de son équipe. Il n'est pas dans la position de pouvoir jouer ce personnage. Je trouve que ce n'est pas bien. Il a des oreillettes comme tout le monde, donc hier (dimanche), ça aurait été bien de lui demander ce qu'il faisait à l'avant avec Lutsenko à 100 bornes de l'arrivée et 40 secondes devant 25 coureurs qui vont t'enrhumer dans 15 kilomètres. Tu devrais être déçu à l'arrivée, mais même pas, tu es content. Désolé Julian, mais je ne comprends pas...