Tour d'Espagne - Kamna la 9e étape, au final tronqué... Sepp Kuss leader
Par Titouan LABOURIE le 03/09/2023 à 17:16
Encore une journée folle sur cette 78e Vuelta, une de plus ! La 9e étape ce dimanche a été animée par le vent et les bordures, mais c'est finalement l'échappée qui s'est imposée au sommet du Collado de la Cruz de Caravaca, avec l'inévitable baroudeur Lennard Kämna ! L'Allemand de la BORA-hansgrohe s'est montré le plus fort des huit coureurs à l'avant dans la montée finale et complète ainsi sa collection de victoires sur les Grands Tours ! Matteo Sobrero (Team Jayco ALUla) et Chris Hamilton (Team dsm-firmenich) montent sur le podium. Les conditions météo ayant encore une fois rendu les routes des derniers kilomètres scabreuses, l'organisation a décidé de geler les temps dans les 2 derniers kms. Les favoris n'ont donc pas eu réellement l'occasion de s'attaquer ni de créer des différences, franchissant tranquillement la ligne une fois la marque franchie. Sepp Kuss (Jumbo-Visma) reste en Rouge avant la première journée de repos.
Vidéo - Remco Evenepoel à l'arrivée de cette 9e étape de La Vuelta !
#Lavuelta23 Lennard Kämna remporte la 9e étape en échappée et rejoint le club fermé des vainqueurs d'étape sur les 3 Grands Tours ! Final encore une fois tronqué et statuquo pour les favoris, l'orga ayant gelé les temps à 2,6 km de l'arrivée #LesRP pic.twitter.com/tDv18cP2DW
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) September 3, 2023
Un début de course de folie... avec des bordures
Comme pressentie, cette 9e étape démarre sur les chapeaux de roues. Avec un fort vent de côté, le peloton est très nerveux et tout le monde veut se placer. Dès les tout premiers kilomètres, la formation Jumbo-Visma fait le forcing afin de créer des bordures. Et, comme on pouvait s'y attendre, ça casse de partout. Plein de petits groupes se forment, ce début de course est un véritable carnage. En tête, on retrouve seulement 12 coureurs, mais pas n'importe lesquels, avec Primoz Roglic, Jonas Vingegaard, Sepp Kuss, Jan Tratnik, Dylan van Baarle et Wilco Kelderman (Attila Valter était également présent, mais a subi une crevaison) pour la Jumbo-Visma, mais aussi Remco Evenepoel, Mattia Cattaneo (Soudal Quick-Step), Aleksandr Vlasov, Nico Denz, Emmanuel Buchmann (BORA-hansgrohe) et Matevz Govekar (Bahrain Victorious).
Ce groupe, emmené en majorité par les Jumbo-Visma - qui reçoivent tout de même un peu d'aide des Soudal Quick-Step et des BORA-hansgrohe - prend vite 40 secondes d'avance. Derrière, ça essaye de s'organiser à un 2e échelon avec les équipes Bahrain-Victorious, Movistar Team et UAE Team Emirates, qui se sont faites piéger. Les 40 premiers kilomètres - pourtant en léger faux plat montant - sont courus à une allure folle de 53 km/h.
Regroupement général, une échappée de 8 coureurs
Les coureurs abordent donc rapidement la première ascension du jour, le Puerto Casas de la Marina la Perdiz (9,5 km à 5,6%). Au pied de cette difficulté, le premier groupe ne compte plus que 20 secondes d'avance sur ce qui est désormais un peloton emmené par les équipes Bahrain-Victorious, Movistar Team et UAE Team Emirates. Derrière, un troisième groupe pointe à 1'15" de la tête. Et logiquement, les deux premiers groupes se rejoignent dans l'ascension. Alors que tout rentre dans l'ordre, c'est le moment choisi par certains coureurs pour lancer une offensive, afin de créer l'échappée du jour.
On retrouve finalement sept hommes en tête avec Amanuel Ghebreigzabhier (Lidl-Trek), Lennard Kämna (BORA-hansgrohe), Matteo Sobrero (Jayco AlUla), Ruben Fernandez (Cofidis), Chris Hamilton (Team dsm-firmenich), Daniel Navarro (Burgos-BH) et Jon Barrenetxea (Caja Rural - Seguros RGA), bientôt rejoints par Jonathan Caicedo (EF Education-EasyPost) après une grosse poursuite de l'Equatorien. Profitant de la bénédiction du peloton, qui a besoin de souffler après ce départ de folie, ce groupe de huit voit son avance grimper très rapidement à huit minutes, alors qu'on entre déjà dans les 100 derniers kilomètres de course. Comme prévu, la gagne se trouve donc sûrement devant ce dimanche.
Encore des bordures, Lenny Martinez piégé, nouveau regroupement
A moins que le vent ne s'en mêle de nouveau... car le peloton explose encore aux 80 kms ! Sous l'impulsion des Soudal Quick-Step, de grosses bordures scindent le paquet, et un premier groupe d'une vingtaine d'unités se dégage avec la majorité des favoris... excepté Lenny Martinez ! Le grimpeur de poche est piégé et doit faire rouler son équipe Groupama-FDJ, puisque l'écart dépasse rapidement la minute avec le groupe maillot rouge. Ce dernier s'entend plutôt bien et revient même rapidement sur la tête de course, désormais pointée à seulement 4 minutes !
La situation se stabilise ensuite, avec toujours une minute de retard pour le groupe maillot blanc qui limite bien la casse. Il faut dire que la première bordure n'est composé que de 22 coureurs dont les principaux leaders (Evenepoel, Roglic/Vingegaard/Roglic, Ayuso/Almeida/Soler, Mas...), ce qui ne laisse que quelques équipiers pour rouler. Manquant de main d'oeuvre et aucun grand favori n'étant piégé, ce groupe finit d'ailleurs par ralentir, permettant ainsi au peloton principal de rentrer. A 52 kms de l'arrivée, tout rentre (à nouveau) dans l'ordre, mais les 8 échappés ont perdu plus de la moitié de leur avance dans l'affaire, réduite à seulement 3'30".
Lennard Kämna le plus fort, final tronqué pour les favoris
Retour au calme donc, mais pour combien de temps ? La Jumbo-Visma reprend en tout cas les rênes par l'intermédiaire de Dylan van Baarle, qui ne permet pas aux fuyards de reprendre du champ dans un premier temps. Finalement, l'équipe du maillot rouge finit par se désintéresser de la victoire et laisse l'écart avec l'échappée repartir à la hausse. Avec plus 5 minutes aux 20 kms, les 8 courageux devraient bien se jouer la gagne au sommet de l'irrégulier Collado de la Cruz de Caravaca, long de 8,2 km à 5,4% de moyenne, mais avec des passages à plus de 17%. Malheureusement, les conditions métérologiques sont encore capricieuses sur la ligne d'arrivée, rendant la route très boueuse dans les derniers hectomètres. L'organisation décide donc de prendre les temps à 2,6 km de l'arrivée.
Sur une route plus que limite, les hommes de tête abordent donc le juge de paix du jour. Logiquement, Lennard Kämna finit par se montrer le plus fort dans les gros pourcentages du final et sur des routes scabreuses. L'Allemand part seul et franchit la ligne devant Matteo Sobrero et Chris Hamilton. Derrière, la lutte pour le général est rendue chaotique et illisible par ce changement pour la prise des temps. Roglic et Almeida tentent d'attaquer, mais la plupart des favoris passent la marque des 2,6 km ensemble pour ensuite effectuer une lente procession jusqu'à la ligne.