Tour d'Italie - Jan Hirt la 16e étape, Hindley revient à 3« de Carapaz !
Par Nicolas GAUTHIER le 24/05/2022 à 17:16
Que ce soit à l'avant ou entre les cadors, la bataille a fait rage ce mardi à l'occasion de la 16e étape du Tour d'Italie. Et le premier à avoir franchi la ligne d'arrivée à Aprica, c'est le Tchèque Jan Hirt, qui a été le plus fort d'un groupe d'échappés initialement composé d'une grosse vingtaine de coureurs. Le grimpeur de l'équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux a fait la différence dans les 2 derniers kilomètres de l'ultime ascension du jour et a devancé de 7 secondes le Néerlandais Thymen Arensman (Team DSM).
Vidéo - Jan Hirt a gagné la 16e étape du Giro, Carapaz reste en rose
Carapaz et Hindley au coude-à-coude, Almeida toujours 3e, Guillaume Martin a tout perdu
La troisième place est revenue à Jai Hindley (BORA-hansgrohe), qui a dominé au sprint le maillot rose Richard Carapaz (INEOS Grenadiers), Alejandro Valverde (Movistar Team) et Mikel Landa (Bahrain Victorious). Ayant empoché 4 secondes de bonification, l'Australien revient à 3 secondes de Carapaz au classement général. Huitième de l'étape, Joao Almeida (UAE Team Emirates) a perdu 14 secondes par rapport à ses adversaires directs. Il conserve cependant sa troisième place au général (+ 44"), mais voit Landa, 4e à 59", sérieusement se rapprocher.
Le top 5 est désormais complété par Vincenzo Nibali (Astana Qazaqstan Team), qui dépasse Domenico Pozzovivo (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), tandis que Hirt et Valverde intègrent le top 10 au détriment des deux grands perdants du jour, Juan Pedro Lopez (Trek-Segafredo) - qui a terminé seizième de l'étape, à plus de 7 minutes du vainqueur du jour - et Guillaume Martin (Cofidis). Présent dans l'échappée, le Normand s'est fait reprendre puis distancer par le groupe des cadors avant le dernier col répertorié du jour. Il a franchi la ligne plus de 19 minutes après Jan Hirt.
Jan Hirt remporte la 16e étape du #Giro ! Richard Carapaz reste maillot rose, mais ne compte plus que 3 secondes d'avance sur Jai Hindley ! On va se régaler sur cette fin de Tour d'Italie... #LesRP pic.twitter.com/mPAPSzDTDL
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Une première échappée avec Van der Poel, De Gendt, Cavendish, Peters...
C'est parti pour la troisième semaine du Tour d'Italie ! Et ça commence fort avec une grosse étape de montagne au programme. Peu après le départ, six coureurs sortent du peloton : Thomas De Gendt (Lotto Soudal), Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix), Christopher Juul-Jensen (Team BikeExchange-Jayco), Pascal Eenkhoorn (Team Jumbo-Visma), Nans Peters (AG2R Citroën Team) et Mark Cavendish (Quick-Step Alpha Vinyl Team). Ce groupe comptant à un moment plus d'une minute d'avance, on pense alors que le l'échappée du jour vient de se former, mais plusieurs coureurs ne l'entendent pas de cette oreille et ne cessent de relancer à l'arrière.
Ça bouge dans le premier col, des costauds sortent du peloton
Les premiers contreforts de la première ascension répertoriée de la journée, le Goletto di Cadino (19,9 km à 6,2%), permettent aux grimpeurs de rentrer en action, et c'est un très gros groupe qui parvient à se détacher. On retrouve de sacrés coureurs dans ce dernier puisqu'on recense notamment les présences de Guillaume Martin (Cofidis), Simon Yates (Team BikeExchange-Jayco), Thymen Arensman (Team DSM), Alejandro Valverde (Movistar Team), Wilco Kelderman, Lennard Kämna (BORA-hansgrohe), Giulio Ciccone (Trek-Segafredo), Hugh Carthy (EF Education-EasyPost), Mauri Vansevenant (Quick-Step Alpha Vinyl Team), Davide Formolo (UAE Team Emirates), Wout Poels (Bahrain Victorious), Lorenzo Fortunato (EOLO-Kometa) ou encore Jan Hirt (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux).
Les six premiers échappés du jour sont repris, puis certains sont distancés, ce qui est notamment le cas de Van der Poel, De Gendt et Cavendish. Au sein du peloton, c'est l'équipe INEOS Grenadiers qui roule, le rythme des coéquipiers de Richard Carapaz étant assez élevé puisque l'écart avec le groupe de tête ne prend pas des proportions énormes. À 5 bornes du sommet, Dario Cataldo, équipier de Giulio Ciccone au sein de la Trek-Segafredo, accélère franchement en tête de course et provoque les décrochages de quelques coureurs, dont Nans Peters, Filippo Zana (Bardiani-CSF-Faizanè) et Pascal Eenkhoorn.
Duel Ciccone-Bouwman pour le maillot bleu, huit coureurs s'extirpent
Au sommet, un duel oppose Giulio Ciccone à Koen Bouwman (Team Jumbo-Visma) pour marquer les 40 points dévolus à celui qui passe en tête. C'est l'Italien qui le remporte, ce qui lui permet de passer deuxième au classement de la montagne et de se rapprocher à 29 points du Néerlandais, qui a repris le maillot bleu dimanche dernier. Le peloton est quant à lui pointé à 2 minutes des hommes de tête à ce stade de l'étape. Dans la descente du Goletto di Cadino, Wilco Kelderman est victime d'une crevaison, ce qui l'expulse de facto du groupe de tête.
Accompagné de Mattia Bais (Drone Hopper-Androni Giocattoli), tombé dans cette même descente, le Néerlandais ne baisse pas les bras et roule pour revenir à l'avant, ce qu'il parvient à faire à un peu plus de 100 bornes de l'arrivée. Quelques kilomètres plus loin, l'échappée se coupe en deux et huit coureurs se retrouvent à l'avant : Wout Poels, Lennard Kämna, Lorenzo Rota (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), Koen Bouwman, Alejandro Valverde, Thymen Arensman, Chris Hamilton (Team DSM) et Dario Cataldo. Au pied du Passo del Mortirolo (12,6 km à 7,6%), les sept de devant - Cataldo s'est relevé pour travailler pour Ciccone - ont respectivement 1' et 4'50" d'avance sur les poursuivants et le peloton.
Carthy et Hirt reviennent à l'avant, Nibali fait la descente, Pozzovivo tombe !
Comme on pouvait s'y attendre, ça bouge dans le Mortirolo, le groupe des poursuivants explosant sous l'impulsion de Ciccone et Carthy. Hirt arrive à s'accrocher à l'Italien et au Britannique, tandis que Kelderman, Yates, Fortunato et Martin tentent de limiter la casse derrière ce trio. Un peu plus bas, l'équipe Astana Qazaqstan Team de Vincenzo Nibali se met en ordre de marche et prend les commandes au sein du peloton, mais aucune attaque ne survient pour le moment. À l'avant, les six coureurs de tête - Rota a rapidement été distancé - voient le retour de Carthy et Hirt.. mais pas de Ciccone, moins bien qu'il y a deux jours et qui accuse le coup dans la deuxième partie du Mortirolo. Cela fait les affaires de Bouwman, qui franchit ce col en tête et fait ainsi le plein de points.
Un duo composé de Ciccone et Hamilton passe avec 50 secondes de retard, juste devant le quatuor Martin-Kelderman-Yates-Fortunato. Seulement composé d'une quinzaine d'unités, dont tous les premiers du classement général, le peloton est quant à lui pointé à 4'40". Décidé à faire à fond la descente technique et étroite du Mortirolo, Nibali prend la tête de ce groupe dès le sommet franchi. Forcément, ses adversaires prennent des risques pour le suivre, et un coureur part à la faute : Domenico Pozzovivo (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux). Le cinquième du classement général tombe dès le début de la descente, une chute sans gravité après laquelle il peut repartir, mais avec du retard sur ses adversaires.
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Plus que six coureurs en tête, Guillaume Martin va perdre gros
Fort heureusement, aucun autre incident n'est à déplorer dans cette descente, qui n'a finalement pas créé de différences au sein des divers groupes. Perdant régulièrement du temps sur la tête de course, le groupe des poursuivants lâche l'affaire par la suite et se fait reprendre par le petit peloton maillot rose - dans lequel est revenu Pozzovivo - dans la montée non répertoriée mais difficile de Teglio. Au sein du groupe de tête, on grimpe cette dernière à un train trop élevé pour Koen Bouwman, qui se fait distancer après avoir superbement défendu son maillot bleu de meilleur grimpeur.
À 30 bornes du but, ils ne sont ainsi plus que six en tête, à savoir Valverde, Carthy, Arensman, Hirt, Poels et Kämna. Désormais emmené par les Bahrain Victorious, le groupe maillot rose - dans lequel Guillaume Martin ne figure plus après avoir perdu le contact dans la montée de Teglio - n'a plus que 3'15" de retard sur les échappés. Il reste alors une difficulté à gravir sur cette 16e étape, le Valico di Santa Cristina (13,5 km à 8%), dont le sommet est situé à 6 kilomètres de l'arrivée à Aprica. Lennard Kämna aborde cette montée avec 40" d'avance sur les autres échappés, le malicieux Allemand leur ayant faussé compagnie dans la descente de Teglio.
Kämna s'isole, Buchmann et Pozzovivo lâchent, Landa et Bilbao chutent
Lors des premiers kilomètres d'ascension, Kämna continuer d'accentuer son avantage sur ses rivaux, dont ne fait plus partie Wout Poels, qui a craqué. C'est également le cas pour le neuvième du classement général, Juan Pedro Lopez (Trek-Segafredo), qui perd sa place au sein du groupe maillot rose à 9 bornes du sommet. Quelques instants plus tard, et alors que Kämna possède 50 secondes d'avance, Thymen Arensman part seul à la poursuite de l'homme de tête. Au même moment, un nouveau membre du top 10, l'Allemand Emanuel Buchmann (BORA-hansgrohe), est distancé du groupe des cadors.
À l'avant, Jan Hirt place aussi une accélération et lâche Alejandro Valverde et Hugh Carthy, qui sont au rupteur. Un autre qui est dans le dur, c'est Domenico Pozzovivo, qui ne peut suivre l'allure imprimée au sein du groupe mailot rose et risque de perdre sa place dans le top 5. Les coéquipiers Mikel Landa et Pello Bilbao (Bahrain Victorious) sont ensuite victimes d'une chute dans la montée, le premier ayant touché la roue arrière du second. Pas de bobo cependant pour les deux coureurs, qui repartent rapidement et reviennent sur leurs rivaux. Devant, Kämna commence à coincer et n'est plus très loin de se faire reprendre par Arensman et Hirt.
Les cadors s'expliquent, Jan Hirt le plus fort des échappés, Hindley grignote
Du côté des cadors, Landa accélère à un peu plus de 3 bornes du sommet. L'Espagnol emmène avec lui Richard Carapaz et Jai Hindley (BORA-hansgrohe), tandis que Joao Almeida et Vincenzo Nibali naviguent à quelques secondes. Un peu plus haut, Arensman et Hirt rejoignent Kämna, puis ce dernier se fait distancer par le Néerlandais et le Tchèque, qui vont certainement se jouer la victoire. Arensman est le premier des deux hommes à plier un peu les ailes, Hirt prenant quelques longeurs d'avance. Un peu plus d'1'30" derrière ce duo, Hindley, Carapaz et Landa se rendent coup pour coup, mais personne ne cède.
Juste derrière ces trois hommes, on ne retrouve plus que Almeida, qui a distancé Nibali. Au sommet du Valico di Santa Cristina, Hirt possède une quinzaine de secondes de marge sur Arensman, tandis que le groupe Carapaz est pointé à 1'15". Il reste alors à Jan Hirt 5 kilomètres de descente et une borne en léger faux plat montant à parcourir avant de franchir la ligne d'arrivée tracée à Aprica. Au courage, le Tchèque résiste au retour d'Arensman et signe le plus beau succès de sa carrière. La troisième place revient à Jai Hindley (Team DSM), plus rapide au sprint que Richard Carapaz - qui conserve son maillot rose, mais n'a plus que 3 secondes d'avance - Alejandro Valverde et Mikel Landa.
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— Giro d'Italia (@giroditalia) May 24, 2022