Route - Thomas Voeckler : «Alaphilippe est capable de revenir plus fort»
Par Mayeul TISCHHAUSER le 13/10/2022 à 14:17
Le coureur français Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha Vinyl) aura connu une saison très difficile avec une chute sur Liège-Bastogne-Liège, un test positif au Covid sur l'Ethias - Tour de Wallonie et une nouvelle chute sur le Tour d'Espagne. Avec seulement deux victoires cette année sur le Tour du Pays Basque et sur l'Ethias - Tour de Wallonie, la saison aura été bien morne pour un coureur qui avait l'habitude de briller auparavant. Le double champion du monde ne portera plus le maillot arc-en-ciel, le laissant à son coéquipier Remco Evenepoel. Le sélectionneur de l'équipe de France Thomas Voeckler est revenu sur la saison de son champion dans une interview sur Eurosport, invité exceptionnel de Bistrot Vélo, émission à écouter en podcast.
Vidéo - Voeckler après les Mondiaux, Alaphilippe avait fini 51e !
Thomas Voeckler : "Il est soulagé de ne plus être champion du monde."
Thomas Voeckler a donc fait le point sur les Mondiaux sur route des Français, au cours desquels Julian Alaphilippe a rendu son maillot arc-en-ciel. Pour le sélectionneur de l'équipe de France, le coureur français va enfn pouvoir tourner la page de son double sacre mondial et de cette saison 2022 bien terne à ses yeux. "J'ai eu le temps de parler à Julian (Alaphilippe) en tête-à-tête, en groupe. Je pense que je peux dire que je le connais bien, très bien. On sait tous qu'il est capable de revenir plus fort après les épreuves. Il est soulagé de ne plus être champion du monde. Il est soulagé de ne plus avoir ce maillot. Il va tirer un trait sur cette saison et on va retrouver le vrai Julian (Alaphilippe). Il a l'équipe la plus puissante du monde en terme d'état d'esprit offensif. Il va être revanchard même s'il s'entend très bien avec Remco (Evenepoel). Il n'y a aucun souci entre les deux, ils s'entendent à merveille. On va voir du grand Julian (Alaphilippe) en 2023."
Après deux victoires de suite, en 2020 à Imola et en 2021 à Louvain, Thomas Voeckler n'a pas réussi à mener l'équipe de France vers un triplé. Jamais avare de surprises et de prises de risques tactiques, ça n'a encore une fois pas manqué puisque les bleus ont lancé la course à plus de 200 kilomètres de l'arrivée, avec des attaques de Bruno Armirail, Quentin Pacher ou encore Romain Bardet dès le mont Keira. Profitant de la présence de Pavel Sivakov à l'avant, les Français se sont ensuite contentés de rester dans le peloton, avant de repartir à l'offensive à une soixantaine de kilomètres de la ligne. Mais les bleus à l'avant se sont fait contrer par un Remco Evenepoel qui a écrasé tous ses compagnons d'échappée pour aller s'offrir une magnifique victoire en solitaire. Christophe Laporte a quand même sauver l'honneur en réglant le sprint du peloton pour aller chercher une médaille d'argent. Voici la réaction du sélectionneur après l'arrivée.
Thomas Voeckler : "J'aurais pu en mettre cinq à ses fesses, il aurait gagné quand même"
"On met toujours des plans en place, mais on l'a encore redit lors du briefing, les plans c'est bien beau mais après il faut aviser selon la situation. On a fait la course qu'on avait à faire, en s'adaptant aux écarts et aux groupes. Il y a un moment où ça ne s'est pas passé comme j'aurais voulu mais compte tenu de la force de Remco Evenepoel, il était tout simplement injouable. Cette deuxième place les coureurs ne la doivent qu'à eux même parce que moi je pensais vraiment que c'était perdu. Ils sont restés solidaires jusqu'au bout, ils avaient mis en confiance Christophe (Laporte). Des fois on peut être déçu de faire deuxième mais aujourd'hui je suis très fier de mes coureurs d'avoir été chercher cette deuxième place. Et je tiens à maintenir qu'aujourd'hui il n'y avait rien à faire contre Remco Evenepoel, j'aurais pu en mettre cinq à ses fesses il aurait gagné quand même."
Christophe Laporte Vice-Champion du Monde 🤩🥈#Wollongong2022 pic.twitter.com/61X6sv8OzM
— FFC (@FFCyclisme) September 25, 2022
"Je n'accuserai jamais mes coureurs d'erreur tactique"
"Quand on a créé un mouvement volontaire avec Quentin Pacher et Romain Bardet, dans lequel il y avait Remco Evenepoel et Quinten Hermans, le groupe était un petit peu trop fournis, il nous manquait peut-être un Benoit (Cosnefroy), Valentin (Madouas) ou Julian (Alaphilippe) en plus. Mais je le répète, même s'ils avaient été là, au vu du niveau de Remco Evenepoel ça n'aurait rien changé. J'accuserai jamais mes coureurs d'erreur tactique parce que si là il y a eu erreur tactique, il y a eu de la maestria à la fin d'y croire encore et toujours pour aller chercher une deuxième place, c'est ça que je préfère retenir."