Liège-Bastogne-Liège - Alaphilippe... son histoire à Liège-Bastogne-Liège
Difficile de croire que Liège-Bastogne-Liège a toujours échappé à Julian Alaphilippe (30 ans). Oscillant entre la fascination et l'inimitié, la relation que noue le Français de Soudal-Quick-Step est agitée, même complexe à analyser. Possédant toutes les qualités pour remporter la course belge, l'ancien champion du monde n'a pas été épargné par la malchance. Personne n'a ainsi oublié sa terrible chute survenue dans l'approche du Col du Rosier, l'an dernier. Seulement battu par Alejandro Valverde lors de sa première participation en 2015, puis par Primoz Roglic en 2020 avant d'être déclassé (il est rétrogradé à la cinquième place par le jury des commissaires, son sprint étant jugé irrégulier), puis à nouveau par Tadej Pogacar en 2021 au sprint, le natif de Saint-Amand-Montrond a également connu des moments marquants. Quid de l'édition 2023, alors qu'il réalise l'un de ses plus mauvais débuts de saison et qu'il ne sera pas le leader de sa formation. Retour sur une histoire constratée.
Vidéo - Guimard : "Julian Alaphilippe est-il encore heureux... ?"
2015, la découverte et l'espoir d'une potentielle victoire française
Avant même ses débuts dans Liège-Bastogne-Liège, en 2015, on a compris que Julian Alaphilippe, alors âgé de 22 ans, avait les capacités pour briller sur les classiques ardennaises. Car oui, en cette année 2015 où "Loulou" s'est révélé aux yeux du grand public en réalisant des résultats prometteurs sur les autres courses vallonnées - 7e de l'Amstel Gold Race et 2e de la Flèche Wallonne -, le Français était considéré comme l'un des outsiders sur la "Doyenne des Classiques" malgré son inexpérience (il allait prendre part pour la première fois de sa carrière à Liège-Bastogne-Liège). Cela ne lui avait néanmoins pas empêché de briller.
Dans le final, le natif de Saint-Amand-Montrond faisait partie du groupe de coureurs qui se disputait la victoire mais il avait été devancé par l'expérimenté Alejandro Valverde (vainqueur à quatre reprises du Monument). Julian Alaphilippe réalisait tout de même la meilleure performance d'un Français sur la "Doyenne" depuis Laurent Jalabert en 1998. Avec ce résultat, il avait ainsi fait naître un espoir d'une potentielle victoire tricolore sur Liège-Bastogne-Liège. Des jours heureux s'annonçaient pour Alaphilippe dans les Ardennes. Mais après une édition en recul en 2016 (23e), puis un forfait en 2017 à la suite d'une chute sur le Tour du Pays basque, il devait prendre son mal en patience avant d'attendre son jour... qui n'est finalement jamais arrivé.
2018-2019, un costume trop grand à porter pour Alaphilippe
C'est dans la peau d'un favori que Julian Alaphilippe s'était présenté au départ de Liège-Bastogne-Liège en 2018. Après avoir remporté sa première grande classique ardennaise (la Flèche Wallonne), "Alafpolak", qui avait définitivement changé de statut en 2018, passant d'un coureur prometteur à une star en devenir, faisait partie des grands favoris à la victoire sur la "Doyenne des Classiques". Mais pris par la stratégie de son équipe - son coéquipier et ami Bob Jungels, qui allait remporter en solitaire cette édition, était à l'avant -, le Français devait ainsi calmer ses ardeurs. Une petite déception d'autant qu'il a été devancé par Michael Woods et Romain Bardet pour les autres places sur le podium.
Julian Alaphilippe terminait donc à la pire place... 4e. Rebelote en 2019. Après un début de saison extraordinaire, durant lequel il multiplie les succès d'envergure dont son premier Monument avec Milan-San Remo, sans oublier ses autres victoires (les Strade Bianche et la Flèche Wallonne), "Loulou" était clairement le candidat désigné pour la victoire sur Liège-Bastogne-Liège 2019. Mais fatigué par son début de saison, il ne faisait que 16e de la "Doyenne" qui était pourtant le grand objectif de son année. Ces deux éditions prouvent ainsi que Liège-Bastogne-Liège reste une course ouverte et que le favori n'est pas forcément assuré d'avoir la victoire à l'issue des 250 kilomètres. Le costume était peut-être trop lourd à porter pour Julian Alaphilippe...
2020-2021, deux défaites signées par des Slovènes... Roglic et Pogacar
Et alors que dire des éditions 2020 et 2021 ? Comme depuis sa première participation en 2015, où il avait pris la 2e place, Julian Alaphilippe faisait bien évidemment partie des favoris sur Liège-Bastogne-Liège. En 2020, au cours d'une saison perturbée par la crise sanitaire du Covid-19, le leader de l'équipe de Patrick Lefevere, auréolé de son maillot de champion du monde qu'il avait décroché la semaine précédente, se présentait comme LE grand favori de cette édition qui avait eu lieu en... octobre. C'est en 2020 que le natif de Saint-Amand-Montrond s'était littéralement vu gagner la "Doyenne des Classiques" en levant même les bras.
Sauf qu'au moment de célébrer sa victoire, le Slovène Primoz Roglic le sautait sur la ligne d'arrivée. Un dénouement cruel. Mais le coureur tricolore était finalement déclassé à la 5e place pour avoir dévié lors de son sprint. En 2021, encore avec son maillot irisé sur les épaules, Julian Alaphilippe était en mesure de remporter le dernier Monument du printemps. Encore raté. Dans un nouveau sprint d'anthologie, le triple vainqueur de la Flèche Wallonne (2018, 2019, 2021) avait été battu par plus fort que lui, en la personne de Tadej Pogacar... encore un Slovène. "Alafpolak" parvenait tout de même à décrocher un beau podium (2e), son deuxième sur Liège-Bastogne-Liège après... 2015. Preuve de cette histoire constratée entre le Français et la "Doyenne".
2022, une (terrible) chute de plus qui ruine ses espoirs sur Liège-Bastogne-Liège
Tout le monde a encore dans la tête cette dernière édition. Alors qu'il courait après sa première victoire sur la "Doyenne des Classiques", Julian Alaphilippe avait dû abandonner lors de la 108e édition à cause d'une violente chute collective survenue à près de 60 kilomètres de l'arrivée, dans l'approche du Col du Rosier. Conscient et aidé notamment par son compatriote et ami Romain Bardet, il avait immédiatement été transporté en ambulance à l'hôpital pour des examens. Le bilan avait été lourd pour l'ancien porteur du maillot jaune sur le Tour de France : deux côtes cassées, l'omoplate cassée et un hémopneumothorax, sans parler des nombreuses semaines sans la moindre compétition. Cette chute ne lui avait notamment pas permis de disputer la Grande Boucle 2022. Une chose est sûre : cet incident illustre de nouveau bien cette relation agitée que noue le Français de Soudal-Quick Step avec Liège-Bastogne-Liège. Quid de l'édition 2023 ?
Quid de Liège-Bastogne-Liège en 2023 pour Julian Alaphilippe...
Alors qu'un doute persistait toujours sur sa présence ou non, Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) sera bien au départ de Liège-Bastogne-Liège ce dimanche. Pour rappel, le Français avait chuté sur le Tour des Flandres (2 avril) et une blessure au genou l'avait forcé à déclarer forfait pour l'Amstel Gold Race (16 avril) et la Flèche Wallonne (19 avril). Mais le double Champion du Monde sera bien présent sur La Doyenne - une course qui ne lui a pour l'instant jamais souri - mais reste à savoir dans quel rôle ! Le Français s'en est expliqué lors de la présentation presse de Liège-Bastogne-Liège ce samedi à Liège : "Je sais que je ne suis pas à 100% mais si je me sens bien ! On va tout faire pour Remco Evenepoel qui est motivé pour gagner. J'ai fait le maximum du minimum pour pouvoir être auy départ de ce Liège-Bastogne-Liège donc j'espère pouvoir suivre les meilleurs et Remco le plus loin possible. Je ne suis pas là au départ pour faire top top. Après si je ne me sens pas au top... "