Milan-San Remo - Arnaud Démare : «Je n'ai pas triché»
Par Quentin BALLUE & Valentin GLO le 20/03/2016 à 18:32
Vidéo - La victoire d'Arnaud Démare sur Milan-San Remo
Vainqueur de Milan-San Remo ce samedi, Arnaud Démare a rapidement fait l'objet de certaines critiques de la part d'autres coureurs. Matteo Tosatto (Tinkoff) et Eros Capecchi (Astana) ont ainsi accusé le sprinter de la FDJ de s'être accroché à une voiture alors qu'il avait perdu le contact avec la tête de course en raison d'une chute au pied de la Cipressa, lui permettant de refaire peu à peu son retard pour finalement s'imposer devant Ben Swift. Coéquipier de Peter Sagan, Tosatto a ainsi expliqué à La Gazzetta dello Sport : "Démare était à l'arrière avant la Cipressa et dans l'ascension, il nous a passé en allant deux fois plus vite que nous. Je n'ai pas vu s'il était accroché à la fenêtre d'une voiture ou s'il était tracté avec un bidon. Il était fort au sprint mais sans ce remorquage, il n'aurait jamais pu lutter pour la victoire. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi honteux".
Arnaud Démare : "Je n'ai rien à me reprocher"
Lui aussi remonté, Eros Capecchi allait dans le même sens : "Démare nous a passé à 80 km/h dans l'ascension, je n'avais jamais vu ça auparavant. J'étais dans la roue de Tosatto et j'ai très bien vu. Démare s'est accroché sur la droite de sa voiture, c'est écoeurant”. Malgré ces allégations, aucune décision n'a été prise à l'encontre du Français par les juges de course en raison de l'absence de photos ou de vidéos confirmant cette version. Dans des propos recueillis par le site tuttobiciweb.it, Matteo Tosatto propose "d'utiliser le transpondeur dont dispose chaque coureur afin de mesurer le temps de Démare dans la Cipressa" et invite même Démare à "fournir ses données de course".
L'intéressé a répondu à ces accusations dans L'Equipe : "Je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai rien fait de répréhensible. Il y a des arbitres dans le cyclisme. Si j’avais fait quelque chose d’interdit, j’aurais été mis hors course. Matthews, on ne l’embête pas car il n’a pas levé les bras mais il est remonté comme moi dans la file des voiture". Il était également l'invité de Stade 2 en fin de journée : "Je n'ai pas triché. Il y a des mauvais perdants dans tous les sports. J'ai gagné ce Milan-San Remo à la pédale". Joint par Cyclingnews, Frédéric Guesdon, directeur sportif de la formation française et présent lors de la Primavera, nie les faits tels qu'ils sont rapportés : "Nous n'avons pas triché. J'étais avec Arnaud Démare dans la Cipressa mais simplement parce qu'il était dans les voitures après sa chute. À un moment, il a pris un bidon de notre part mais je n'aurais pas pu le remorquer à 80 km/h quand j'étais dans la file des directeurs sportifs dans la montée comme ils le prétendent. Nous étions pare-chocs contre contre pare-chocs. Il y avait des voitures et des coureurs un peu partout", assure le vainqueur de l'édition 1997 de Paris-Roubaix.
"Faire le doublé à Roubaix"
Loin de se laisser perturber, Démare est revenu sur son rêve éveillé dans Stade 2 : "Ce n'est pas évident de réaliser, j'ai le trophée sous les yeux donc ça m'aide. C'est l'objectif de toute une carrière, on cherche une grande victoire comme celle-ci et aujourd'hui je l'ai fait. C'est une grande fierté de pouvoir succéder comme ça à Laurent Jalabert (dernier vainqueur français en 1995). C'est vraiment super pour le cyclisme français. C'est un nouveau statut, auquel il va falloir que je m'habitue. C'est quelque chose d'énorme qui se passe, cela promet un bel avenir". Justement, ce brillant avenir pourrait le mener très rapidement vers Paris-Roubaix, qui aura d'ailleurs lieu dans trois semaines. Arnaud Démare ne s'est pas caché : "C'est un objectif auquel je pense énormément, l'objectif de toute une carrière. John Degenkolb a fait le doublé l'année dernière, je vais y penser, je sais que c'est réalisable. J'espère vraiment aller chercher la plus haute marche que ce soit cette année ou dans les années à venir". Déjà tourné vers ses prochaines échéances, Démare souhaite garder le cap qu'il s'est fixé. Il a ainsi expliqué ne pas faire du Tour de France un objectif, préférant "aller une nouvelle fois titiller les Italiens sur le Giro". Le début d'une belle romance à l'italienne ?
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