Milan-San Remo - Arnaud Démare gagne La Primavera
Par Mathieu RODUIT le 19/03/2016 à 17:01
Vidéo - Victoire d'Arnaud Démare sur Milan-San Remo
Ce samedi, Milan-San Remo lançait la saison des classiques. La plus longue course cycliste se disputait sur un parcours habituel de 291 kilomètres, avec les traditionnelles difficultés finales que sont notamment la Cipressa et le Poggio. Tenant du titre sur La Primavera, l'Allemand John Degenkolb manquait au départ. Le plateau n'en restait pas moins relevé. Entre les sprinteurs et les puncheurs, la lutte s'annonçait féroce sur ce Milan-San Remo 2016.
Un format de course habituel
Après 10 kilomètres de course, onze hommes constituent l'échappée matinale : Gediminas Bagdonas (AG2R - La Mondiale), Serghei Tvetcov (Androni-Sidermec), Jan Barta (Bora-Argon 18), Andrian Kurek (CCC-Sprandi), Samuele Conti (Southeast), Roger Kluge (IAM Cycling), Matteo Bono (Lampre-Merida), Maarten Tjallingii (LottoNL-Jumbo), Mirco Maestri (Bardiani-CSF), Marco Coledan (Trek-Segafredo) et Andrea Peron (Team Novo Nordisk). Le groupe est bien organisé et creuse rapidement l'écart sur le peloton. Au pied du Passo del Turchino, la plus grande difficulté du jour, l'avance des échappées dépasse les 8 minutes. Sous l'impulsion de l'équipe Tinkoff et Katusha, le peloton revient alors progressivement sur les hommes de tête. Dans la descente du Passo del Turchino, le peloton se scinde déjà en deux parties. Passé la déviation de l'éboulement, qui s'est faite sur l'autoroute, la course commence à longer la côte ligure. L'écart redescend vers les 5 minutes pour se stabiliser ensuite. Plusieurs formations prennent alors les choses en main en tête du premier peloton. Team Dimension Data, Orica-GreenEDGE et Etixx-Quick Step mènent le bal, mais l'écart reste au-dessus des 5 minutes. Après quelques kilomètres, le peloton augmente le rythme et roule désormais en file indienne. L'écart commence à chuter. Victime d'un ennui mécanique, l'ancien vainqueur Mark Cavendish (Team Dimension Data) est lâche quelques minutes par le peloton, mais rentre rapidement grâce au travail de ses coéquipiers. En tête, les échappés accélèrent aussi et le mano à mano est engagé avec le peloton. Après plus de 200 kilomètres de course, les onze hommes à l'avant paient de leurs efforts et peinent à résister au peloton.
Les puncheurs perdent le match face au sprinteurs
Lorsque la tête de course arrive dans l'enchaînement des Capi, le peloton augmente encore son allure. La course devient plus nerveuse : quelques chutes se produisent et des coureurs doivent lâcher prise à l'arrière. Devant, l'échappée fait encore de la résistance. Alors qu'ils ont moins d'une minute d'avance, elle tente d'accélérer et perd de ses éléments. Coéquipier du favori Cancellara, Marco Coledan lance l'offensive en tête de course. Le peloton fournit, lui, un effort important pour rentrer sur le groupe à l'avant, constitué désormais de cinq hommes. Le peloton est tellement nerveux que plusieurs chutes se produisent avant la Cipressa. Michael Matthews, Arnaud Démare et Geraint Thomas sont à terre et voient leurs espoirs de victoire abattus. Dans la Cipressa, certains coureurs souhaitent durcir la course pour tromper les sprinteurs. Lutsenko, vainqueur d'étape sur Paris-Nice, prend la tête du peloton. Il est suivi par les coéquipiers de la Team Sky et de Katusha. Les échappés sont les premiers perdants. À 25 kilomètres de l'arrivée, ils sont repris par le peloton, emmené par les lieutenants de Vincenzo Nibali. Le rythme est élevé dans l'avant-dernière ascension de l'épreuve. Certains sprinteurs, à l'image de Cavendish, n'arrivent plus à suivre. Les puncheurs passent alors aux choses sérieuses. Giovanni Visconti (Movistar) lance les hostilités dans la Cipressa. Il est suivi par Ian Stannard (Team Sky). Le peloton augmente l'allure pour ne leur laisser aucune chance et ce peloton finit par exploser. Stannard et Visconti entament la descente de la Cipressa avec une poignée de secondes d'avance sur le peloton. Ils prennent tous les risques dans la descente et leur écart augmente un peu. Ils sont finalement rejoints par trois autres attaquant : Matteo Montaguti (AG2R La Mondiale), Fabio Sabatini (Etixx-Quick Step) et Daniel Oss (BMC). Le groupe des cinq ne creuse cependant pas d'écart avec le peloton. C'est néanmoins insuffisant pour résister au peloton sur la partie plate. Au pied du Poggio, les échappés sont repris. Dans la dernière difficulté du jour, Katusha tente de neutraliser la course pour Alexander Kristoff. Le rythme est très élevé dans les premiers pourcentages et aucun coureur ne peut s'extirper du peloton. Andrea Fedi (Southeast-Venezuela) attaque pourtant à 7,5 kilomètres de la ligne d'arrivée et prend quelques mètres d'avance. Derrière lui, la course s'anime. Tony Gallopin figure notamment parmi les attaquants. Tous les favoris sont à l'avant, mais personne ne peut lâcher ses adversaires. Puis, les hommes forts lancent les hostilités. Michal Kwiatkowski, Vincenzo Nibali et Fabian Cancellara attaquent et prennent la tête de la course au sommet du Poggio. Kwiatkowski se retrouve ensuite seul dans la descente du Poggio, ses compagnons d'échappés ayant été repris par le peloton. Nibali repart alors, emmenant Zdenek Stybar dans sa roue.
Le numéro d'Arnaud Démare au sprint
À 2 kilomètres de l'arrivée à San Remo, Kwiatkowski est seul à l'avant. Il est poursuivi par un petit groupe de coureurs. Dans ce groupe, Fabian Cancellara attaque en force à 1,5 kilomètres de la ligne. Il est repris et c'est au tour de Boassen Hagen d'attaquer avec Van Avermaet. Le Norvégien mène la danse, avant le sprint. Van Avermaet lance le sprint. Arnaud Démare déborde et s'impose. Il remporte la 107e édition de Milan-San Remo et succède ainsi à John Degenkolb.