Interview - Arnaud Démare : «C'était un jour de grâce»
Par Valentin GLO le 19/03/2016 à 19:09
Vidéo - Milan-San Remo 2016 - La victoire d'Arnaud Démare en vidéo
Arnaud Démare (FDJ) a remporté ce samedi la 107e édition de Milan-San Remo. Le Français a devancé au sprint Ben Swift (Team Sky) et Jürgen Roelandts (Lotto Soudal) malgré une chute au pied de la Cipressa. C'est le premier succès français sur la Primavera depuis Laurent Jalabert en 1995. Le Picard s'est exprimé après le podium.
Arnaud, vous y croyiez encore après la chute ?
J'ai failli baisser les bras. Je n'ai pas cru pouvoir l'emporter. Je reviens de très loin après une chute au pied de la Cipressa. La voiture de course m'a doublé en me disant : "Ne t'inquiète pas, il y a le groupe de Michael Matthews derrière. Tu vas essayer de rentrer." Je me suis accroché à leurs roues. Ils ont montré très fort la Cipressa. J'ai fait une grosse ascension. J'avais William Bonnet qui m'a fait le pied, et Matthieu Ladagnous pour le sommet. J'ai retrouvé Ignatas Konovalovas dans la descente avec Kévin Reza et Ladagnous qui ont fait un gros boulot. On est revenu au pied du Poggio. J'avais usé déjà énormément d'énergie et j'ai monté un peu en retrait en voulant me cacher un maximum. Je bascule plutôt loin, il n'y avait que deux kilomètres pour se replacer et jouer la gagne. L'année dernière ce n'était pas pour moi, j'ai eu énormément de pépins. Mais je ne doutais pas, je savais que j'avais progressé. C'est le fruit de deux ans de travail.
Vous disiez l'année dernière vouloir passer un palier. Cette victoire montre que c'était la bonne stratégie ?
Je suis vite passé sur du World Tour dans ma carrière, j'ai eu des moments difficiles. L'an dernier, j'avais de bonnes jambes mais je n'ai pas pu m'exprimer. Cette année j'ai l'impression que tout s'ouvre devant moi, le travail paye. Certains doivent être surpris, mais je n'ai jamais douté. J'ai toujours travaillé. Je pense à mes proches, ils doivent être fous. C'est extraordinaire.
Comment s'est passé le sprint ?
Je pensais avoir gaspillé beaucoup d'énergie pour revenir, surtout pour le Poggio. Dans le sprint je lance de très loin, j'avais les jambes qui tournaient toutes seules. C'était un jour de grâce.
Propos recueillis par la rédaction de Cyclism'Actu à San Remo.