Giro - Diego Ulissi devant Andrey Amador et Bob Jungels
Par Cyprien BRICOUT le 18/05/2016 à 16:51
Vidéo - La victoire de Diego Ulissi sur la 11e étape
Difficile de savoir à quoi s'attendre en voyant le profil de cette 11e étape du Giro d'Italia. Au lendemain de la prise de pouvoir de Bob Jungels, les spriteurs et les puncheurs pouvaient avoir des ambitions de victoire, mais les baroudeurs pouvaient tout aussi bien briller en partant de loin. Le final accidenté de ce parcours de 227 kilomètres offrait différentes possibilités, ce qui en faisait une étape très intéressante sur le papier. Et elle le fut, du moins dans le final : si Diego Ulissi s'est imposé, le fait du jour vient surtout de Bob Jungels, qui a conforté son avance au général.
Un démarrage en trombe
L'allure du peloton a longtemps empêché les baroudeurs de tenter leur chance. Après une heure de course, les 183 coureurs toujours en lice avaient déjà parcourus plus de 51 kilomètres ! C'est finalement après72 kilomètres que se dégage la première échappée du jour, avec Vegard Stake Laengen (IAM Cycling), Anton Vorobyev (Katusha) et Liam Bertazzo (Wilier-Southeast). Rapidement, ce trio se forge une avance conséquente, qui atteindra les 10 minutes à 100 kilomètres de l'arrivée. Après environ 120 kilomètres, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), en perdition la veille, décide d'abandonner à son tour le Giro d'Italia. Grâce au travail des équipes Trek-Segafredo et Gazprom-RusVelo notamment, le trio est ramené à moins de 4 minutes à 60 kilomètres de la ligne. Le seul enjeu est alors de savoir qui va prendre des points aux deux sprints intermédiaires. Arnaud Démare (FDJ) est le seul à disputer ces sprints et prend donc à deux reprises la 4e place, ce qui lui a permis de réduire légèrement l'écart avec André Greipel (Lotto Soudal) au classement par points.
À 30 kilomètres de l'arrivée, une chute coupe le peloton en deux. Arnaud Démare, Caleb Ewan (Orica-GreenEDGE) ou encore Michele Scarponi et Tanel Kangert (Astana) sont impliqués dans cette chute. Evgeni Petrov (Tinkoff) et Valerio Agnoli (Astana) paraissent sérieusement touchés. Si quelques coureurs n'ont même pas essayé de rentrer, Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale) a dû mettre toute son équipe au travail pour pouvoir faire son retour dans le groupe principal, en vain. L'Italien a finalement terminé l'étape à plus d'une minute du vainqueur, avec Jakob Fuglsang (Astana) et Gianluca Brambilla (Etixx-Quick Step) notamment.
Une explication entre les meilleurs
Dans la côte de Forcella Mostaccin, Laengen part seul pour un baroud d'honneur, mais il est repris juste avant le sommet. Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) termine l'ascension sur un gros rythme, et bascule dans la descente avec seulement huit autres coureurs. Vincenzo Nibali (Astana), qui avait gagné à Asolo en 2010, fait la descente à bloc et se sépare de tout le monde, à l'exception d'Alejandro Valverde (Movistar) et Esteban Chaves (Orica-GreenEDGE). Le maillot rose roule derrière ce trio et ramène son groupe sur les hommes de tête. Andrey Amador (Movistar) tente alors sa chance mais Bob Jungels (Etixx-Quick Step) le suit. Ce duo crée un écart important sur un groupe de chasse qui se voit renforcé d'une vingtaine de coureurs.
À 5 kilomètres de la ligne, Diego Ulissi (Lampre-Merida) et Carlos Betancur (Movistar) sortent mais seul l'Italien parvient à reprendre le duo de tête. Il termine la journée avec Amador et Jungels, qu'il devance au sprint. Ce trio coupe la ligne avec 13 secondes d'avance sur le groupe des favoris.