Giro - Chaves l'étape-reine, Kruijswijk se pare de rose
Par Cyprien BRICOUT le 21/05/2016 à 17:19
Vidéo - Le coup de force de Chaves et Kruijswijk
ll s'agit sans aucun doute de la journée la plus difficile à laquelle le peloton a dû faire face ce samedi. Au programme de cette 14e étape, 210 kilomètres, six difficultés et plus de 5 000 mètres de dénivelé positif. Si les baroudeurs avaient toutes leurs chances d'aller chercher une victoire de prestige, au même titre que les favoris, la seule certitude que l'on pouvait avoir au départ d'Alpago était de voir le nouveau maillot rose Andrey Amador (Movistar) se faire attaquer par ses concurrents directs, à commencer par Vincenzo Nibali (Astana). C'est finalement de Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) qu'est venue la menace. Le Néerlandais se pare de rose, alors qu'Esteban Chaves a remporté la victoire.
Ruben dans la place, Démare et Hesjedal out
L'échappée du jour était pour le moins imposante. 36 coureurs ont décidé d'attaquer, dont Diego Ulissi (Lampre-Merida) et Kanstantin Siutsou (Dimension Data), respectivement 15e et 16e du général à 5'18" et 5'38" du maillot rose. Au programme, une bataille pour le maillot bleu entre Stefan Denifl (IAM Cycling) et Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini). Si ces coureurs avaient des fourmis dans les jambes, ça n'a pas été le cas d'Arnaud Démare (FDJ), Matthias Brändle (IAM Cycling) et Przemyslaw Niemiec (Lampre-Merida), qui ont dû abandonner avant même de rejoindre le premier sommet du jour. Ils seront imités plus tard par Bert de Backer (Giant-Alpecin) et Ryder Hesjedal (Trek-Segafredo).
Après une courte épopée de David Lopez Garcia (Team Sky), Ruben Plaza Molina (Orica-GreenEDGE), tente sa chance et tient tête, en solitaire, à Lopez Garcia, Darwin Atapuma (BMC) et David de la Cruz (Etixx-Quick Step). Ce trio de poursuite s'est ensuite vu renforcé d'une dizaine d'éléments, dont Nicolas Roche (Team Sky) et Kanstantin Siutsou. Le coureur espagnol est resté plus de 50 kilomètres seul à l'avant, avant de caler et de se faire reprendre dans l'avant-dernière ascension, à 45 kilomètres de l'arrivée, par Siutsou et Atapuma. Dans le même temps, les équipiers de Nibali continuent d'écrémer le groupe maillot rose, qui ne compte alors plus que 11 éléments. Dans la foulée, le leader Andrey Amador (Movistar) craque et laisse le Requin de Messine prendre provisoirement les rênes du général.
Nibali et Valverde dépassés
Dans la descente vers Pocol, Georg Preidler (Giant-Alpecin) revient sur le duo de tête. Amador, lui, prend tous les risques et revient sur le groupe des favoris, qui avait pourtant basculé avec près d'une minute d'avance au sommet. À 26 kilomètres de la ligne, Darwin Atapuma se sépare de ses compagnons d'échappée. Assez tôt dans la dernière ascension, Vincenzo Nibali place une attaque, que seul Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo), puis Esteban Chaves (Orica-GreenEDGE) dans un second temps, parviennent à suivre. Du côté de chez Movistar, Valverde et Amador apparaissent complètement dépassés et impuissants. Ilnur Zakarin (Katusha), Rigoberto Uran (Cannondale) et Rafal Majka (Tinkoff) reviennent sur le groupe Nibali. Chaves décide alors d'y aller, mais se rasseoit rapidement. C'est donc Kruijswijk qui tente un coup. Chaves revient au pas mais Nibali ne parvient pas à rester dans la roue du petit Colombien.
Au pied du dernier mur, Atapuma compte toujours 20 secondes d'avance sur Kruijswijk et Chaves, qui ont repris Preidler et largué Siutsou entre temps. Nibali pointe lui à 45 secondes, Valverde à plus de 3 minutes ! Fort de 15 secondes au sommet du dernier mur, le Colombien n'a plus que la tête pour avancer, mais voit revenir les trois poursuivants à 2 kilomètres du but, après 200 kilomètres passés à l'avant. Esteban Chaves s'impose au sprint devant le Néerlandais, qui prend le maillot rose. Nibali coupe la ligne avec plus de 30 secondes de retard, et en compte 41 de retard sur le nouveau leader. Le classement général est chamboulé, ce qui annonce une belle bataille dès dimanche sur le contre-la-montre, ainsi qu'en troisième semaine.