Route - Mondiaux - Mathieu van der Poel champion du monde ! Podium rêvé !
Par Arthur DE SMEDT le 06/08/2023 à 17:43
Mathieu van der Poel est le nouveau champion du monde sur route ! À l'issue d'une course en ligne d'une intensité exceptionnelle, le membre de la formation Alpecin-Deceuninck s'est imposé ce dimanche à Glasgow, devenant le huitième Néerlandais à décrocher le maillot arc-en-ciel, le premier depuis Joop Zoetemelk en 1985. Le coureur de 28 ans s'est envolé dans une bosse à 23 kilomètres de l'arrivée, son énorme attaque lui ayant permis de se débarrasser de Wout Van Aert (Belgique), Tadej Pogacar (Slovénie), Mads Pedersen (Danemark) et Alberto Bettiol (Italie). Malgré une chute à 16,5 bornes du but, Mathieu van der Poel n'a plus été revu par ses adversaires et succède ainsi à Remco Evenepoel (Belgique) au palmarès des Championnats du monde.
Vidéo - Mathieu van der Poel est sacré champion du monde sur route
Wout Van Aert et Tadej Pogacar accompagnent Mathieu van der Poel sur le podium
Sorti dans le final, Wout van Aert a pris la deuxième place (+ 1'37") tandis que Tadej Pogacar s'est offert Mads Pedersen au sprint pour s'emparer de la médaille de bronze. Van der Poel-Van Aert-Pogacar : quel podium ! Contrairement aux trois dernières éditions, la France n'a pas pu placer de coureur sur la boîte. Dernier Bleu en lice pour obtenir un gros résultat après la malchance rencontrée par Christophe Laporte, victime d'un ennui mécanique qui lui a ruiné sa course, Valentin Madouas a lâché prise à trois tours de l'arrivée et a dû se contenter de la quinzième place, à près de 8 minutes du nouveau porteur du maillot irisé. Pas trop à la fête sur ce circuit trop technique pour lui, le tenant du titre, Remco Evenepoel, a terminé vingt-cinquième (+ 10'10").
#GlasgowScotland2023 | MATHIEU #VANDERPOEL, le petit-fils de #Poulidor, CHAMPION DU MONDE SUR ROUTE !!! #MVDP le plus Français des Néerlandais !!! Wout #VanAert 2e, Tadej #Pogacar 3e pic.twitter.com/A9EwaLxrzu
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) August 6, 2023
A retrouver sur https://t.co/hItDtvxPXA / @CyclismActu / #CyclismActu
Première échappée de 9 coureurs avec Neilands, Tejada, Vermaerke...
C'est parti pour l'une des épreuves les plus attendues de ces "Super-Mondiaux" de Glasgow : la course en ligne Elites hommes sur route et ses 271,1 km ! Les 195 coureurs présents sur la ligne de départ se sont élancés depuis la capitale écossaise Édimbourg aux alentours de 10h30 (heure française) pour une longue journée et près de sept heures de course. Au programme, 3570 mètres de dénivelé positif, une première partie en ligne de 119,8 km avant d'aborder le fameux circuit final à parcourir 10 fois, tant décrié avec ses 48 virages. Dès le départ fictif, Joao Almeida (Portugal) est victime d'une chute et met quelques minutes à réintégrer le peloton. Les attaques pleuvent dès les premiers kilomètres, et la bonne échappée met du temps à se former.
C'est finalement un groupe de neuf coureurs qui parvient à prendre les devants et à creuser l'écart. On y retrouve de beaux noms avec Krists Neilands (Lettonie), Harold Tejada (Colombie), Kevin Vermaerke (États-Unis), Owain Doull (Grande-Bretagne), Rory Townsend (Irlande), Petr Kelemen (République Tchèque), Patrick Gamper (Autriche), Matthew Dinham (Australie) et Ryan Christensen (Nouvelle-Zélande). Trois hommes tentent de sortir en contre et d'opérer la jonction : le Néo-Zélandais George Bennett et l'Uruguayen Eric Antonio Fagundez, accompagnés du seul représentant du Vatican Rien Schuurhuis, 40 ans et déjà à l'avant l'an passé. Mais ce trio plafonne et perd même du terrain sur la tête de la course, qui possède plus de 2 minutes d'avance sur leurs poursuivants et déjà près de 6 minutes sur le peloton.
La Slovénie et le Belgique roulent, la France aussi... la course interrompue longuement !
Après une peu plus d'une heure de course et 50 kilomètres parcourus, la physionomie évolue en tête de peloton, avec l'apparition d'un coureur de la Belgique et de la Slovénie. Les équipiers de Remco Evenepoel et Tadej Pogacar prennent la responsabilité de la poursuite et affirment leurs ambitions. Peu de temps après, la France se joint également à la chasse avec Rémi Cavagna. Désormais intercalé à environ 3 minutes, le contre ne reviendra définitivement pas. Pris dans une chute, Natnael Berhane (Erythrée) est quant à lui contrait d'abandonner.
À un peu plus de 190 bornes du but, les coureurs sont obligés de s'arrêter, des manifestants s'étant scellés les mains sur la route avec du béton et bloquant ainsi la route. Après plus de 50 minutes d'interruption, cette course Élite Hommes des Championnats du monde peut enfin reprendre, et sous l'impulsion de la Belgique et de l'Australie, le peloton repart fort. Certains coureurs sont surpris par ce redémarrage rapide, et notamment Mathieu van der Poel (Pays-Bas), qui se retrouve dans une cassure. La chasse dure quelques minutes, tout rentrant dans l'ordre à un peu moins de 180 kilomètre de l'arrivée.
#GlasgowScotland2023 La course en ligne Élite Hommes des Championnats du monde est enfin repartie... l'interruption en raison de la présence de manifestants sur la route aura duré plus de 50 minutes ! À suivre sur https://t.co/hItDtvxPXA pic.twitter.com/us4TqqUHWJ
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) August 6, 2023
Julian Alaphilippe est le premier cador à attaquer, la Belgique fait le forcing
Une vingtaine de bornes plus loin, Fernando Gaviria est victime d'une chute qui le pousse à l'abandon, le Colombien étant touché au visage et paraissant souffrir de la clavicule droite. Au premier passage sur la ligne d'arrivée, soit à 142 bornes de l'arrivée, les neuf échappés ne possèdent plus que 3'45" d'avance sur une meute emmenée à toute allure par l'équipe du Danemark. La première offensive d'importance intervient quelques minutes plus tard... et elle est signée Julian Alaphilippe ! Le Français est suivi par Soren Kragh Andersen (Danemark), mais les deux hommes se font cependant vite reprendre.
Composé de Mattias Skjelmose Jensen (Danemark), Lorenzo Rota (Italie) et Tobias Halland Johannessen (Norvège), un trio s'extrait ensuite du peloton. Une grosse accélération de la Belgique, avec notamment Victor Campenaerts et Yves Lampaert à la barre, condamne les trois hommes, qui sont repris à 120 kilomètres de l'arrivée. L'allure est très rapide depuis l'arrivée sur le circuit final et le peloton perd unité après unité, les coureurs lâchés abandonnant ensuite rapidement, à l'image de l'ancien triple champion du monde Peter Sagan (Slovaquie).
Van Aert, Evenepoel, Van der Poel et Pogacar à l'avant... Laporte malchanceux !
Apparaissant très à l'aise depuis le début de la course, Christophe Laporte (France) est victime d'un ennui mécanique à un très mauvais moment, la Belgique et le Danemark faisant le forcing. Le Varois est attendu par son coéquipier Julian Alaphilippe, qui met ainsi ses ambitions personnelles de côté pour tenter de ramener celui qui semble être la meilleure carte tricolore. Quasiment au même moment, la Belgique perd l'un de ses trois leaders en la personne de Jasper Philipsen, qui n'est pas dans une grande journée et se fait distancer d'un peloton principal dans lequel on ne retrouve plus qu'une trentaine de coureurs, et ce alors qu'il reste 100 kilomètres à parcourir !
Dans celui-ci, on retrouve notamment Wout van Aert, Remco Evenepoel (Belgique), Mads Pedersen (Danemark), Tadej Pogacar (Slovénie), Benoît Cosnefroy, Bryan Coquard, Valentin Madouas (France), Alberto Bettiol, Matteo Trentin (Italie), Stefan Küng (Suisse), Michael Matthews (Australie) ou encore Mathieu van der Poel (Pays-Bas). Ce groupe est pointé à 1 minute des huit hommes de tête - Harold Tejada a été lâché - tandis que Christophe Laporte, repoussé à 1'30" des cadors, lâche l'affaire et dit adieu à son rêve de maillot arc-en-ciel. Victime d'une chute spectaculaire, Matteo Trentin (Italie) voit également tous ses espoirs s'envoler, et ce alors que le champion d'Europe 2018 faisait très belle impression.
Dix-huit hommes pour un titre, la France ne peut plus compter que sur Madouas
Une grosse attaque de Mathieu van der Poel fait le ménage au sein du groupe des costauds. Seuls Wout van Aert, Mads Pedersen, Alberto Bettiol et Tadej Pogacar peuvent suivre le Néerlandais, ces cinq hommes revenant sur Kevin Vermaerke et Matthew Dinham, les deux rescapés de l'échappée matinale. Grâce à l'énorme travail réalisé par Benoît Cosnefroy, qui roule pour Valentin Madouas, le groupe des poursuivants - dans lequel ne figure plus Michael Matthews, à bout de forces - fait la jonction à 70 bornes de l'arrivée. Sa mission étant remplie, le Normand se relève ensuite, laissant donc Madouas seul pour défendre les chances de l'équipe de France dans le final, Bryan Coquard ayant été distancé un peu plus tôt.
À quatre tours de l'arrivée, ils ne sont plus que dix-huit à pouvoir être champion du monde. Il s'agit de Wout van Aert, Remco Evenepoel, Jasper Stuyven, Tiesj Benoot (Belgique), Tadej Pogacar (Slovénie), Stefan Küng, Mauro Schmid (Suisse), Alberto Bettiol (Italie), Matthew Dinham (Australie), Mathieu van der Poel, Dylan van Baarle (Pays-Bas), Mads Pedersen, Mattias Skjelmose Jensen (Danemark), Jhonatan Narvaez (Équateur), Krists Neilands, Toms Skujins (Lettonie), Valentin Madouas (France) et Neilson Powless (États-Unis).
Madouas craque, Bettiol anticipe, un quatuor de luxe en chasse... Evenepoel ne bissera pas
Alors que la pluie fait son apparition et rend le circuit encore plus dangereux, Alberto Bettiol s'isole en tête de la course à une cinquantaine de bornes de l'arrivée. Si l'Italien va bien, c'est plus compliqué pour Valentin Madouas, qui montre de gros signes de lassitude et perd le contact avec le groupe des cadors dès que la route s'élève. Derrière Bettiol, qui prend une trentaine de secondes d'avance, c'est Tiesj Benoot qui roule, Wout van Aert étant calé dans la roue de son coéquipier. Juste avant le huitième des onze passages sur la ligne d'arrivée, Jhonatan Narvaez glisse dans un virage à droite et Mattias Skjelmose Jensen est victime d'un ennui mécanique. Le cercle des candidats au titre se réduit...
Avec Van Aert, Pogacar, Pedersen et Van der Poel, un quatuor de choc se constitue derrière Bettiol. C'est en revanche fini pour Evenepoel, qui perd le contact avec le groupe Küng-Van Baarle et ne réalisera ainsi pas le doublé. Powless, Schmid et Skujins ne s'avouent en revanche pas vaincus et partent à la pousuite du quatuor royal. La situation est la suivante à deux tours de l'arrivée : Bettiol a 24" de marge sur le quatuor Van Aert-Pogacar-Pedersen-Van der Poel et 40" sur le trio Schmid-Powless-Skujins.
Matheu van der Poel atomise la concurrence et se pare du maillot arc-en-ciel
À 23 bornes de l'arrivée, Mathieu van der Poel montre qu'il est extrêmement fort ce dimanche en sortant tous ses adversaires de sa roue dans une bosse. Le Néerlandais passe Bettiol en injection et se retrouve en tête de la course, quelques secondes devant Pedersen, Pogacar et Van Aert. Impressionnant de punch et de puissance, le vainqueur de Milan-San Remo et de Paris-Roubaix augmente son avantage au fil des kilomètres... mais il tombe dans un virage à droite à 16,5 kilomètres de l'arrivée !
Si sa chaussure droite est endommagée, le colosse batave n'est pas trop touché physiquement et remonte immédiatement sur sa machine. Malgré sa chute, Mathieu van der Poel possède 30 secondes d'avance à un tour de l'arrivée et file vers son premier titre mondial sur la route. Au-dessus du lot, l'homme de tête prend quasiment 2 minutes de marge et peut savourer son triomphe, le premier pour un Néerlandais depuis 1985 ! La médaille d'argent revient à son meilleur ennemi Wout Van Aert, qui s'est débarrassé de Tadej Pogacar et Mads Pedersen dans le final. Plus costaud que Pedersen dans la dernière ligne droite, Pogacar accompagne Van der Poel et Van Aert sur le podium.