Gand-Wevelgem - Mathieu Van der Poel : «Je vais être prêt pour le Ronde...»
Vainqueur avec autorité, mais au prix d’un long raid solitaire sur l’E3 Saxo Classic, Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a peut-être payé sa débauche d’efforts de vendredi même si "Mads a également roulé sur cette course, donc ce n’est pas une excuse", admet le Néerlandais. Semblant moins aérien dans les monts, il s’est logiquement incliné contre Mads Pedersen sur ce Gand-Wevelgem dans un sprint long, favorable aux qualités du Danois. Pour autant, celui qui vise les prochains Tour des Flandres et Paris-Roubaix, ne semblait pas trop déçu à l’arrivée d’avoir cédé contre un coureur qui "était plus fort". "Je ne pense pas pouvoir gagner toutes les courses", a-t-il notamment confié.
Vidéo - Mathieu Van der Poel battu à Gand-Wevelgem mais pas abattu !
Mads Pedersen plus fort que Mathieu van der Poel ! Après avoir résisté à deux au retour du peloton, le Danois a fait craquer le champion du monde au sprint pour s'offrir le 2e Gand-Wevelgem de sa carrière !#GW24 #GW
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) March 24, 2024
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"C’est de ça que j’avais besoin. Je vais bien me reposer pour être prêt pour le Tour des Flandres"
Le champion du monde a ainsi reconnu la supériorité de son adversaire du jour. "Deux fois, dans le Kemmel, j’étais vraiment à la limite. Je sentais dans le sprint que je n’avais plus les jambes, et il est toujours fort au sprint. S’il y a quelqu’un qui est plus fort, ce n’est pas trop difficile d’être deuxième" a donc admis le spécialiste des Classiques. Il n’y a en effet aucune honte à être battu de justesse par un autre ancien champion du monde, qui plus est, dans une forme éblouissante depuis le début de l’année. Et puis, tout Van der Poel qu’il soit, il n’avait peut-être pas "les jambes de vendredi" et admet être "heureux avec ma deuxième place".
De toute façon, les véritables objectifs du Batave sont à venir dans les prochains jours avec l’enchaînement Ronde et Roubaix. En ce sens, et alors qu’il n’a encore que trois jours de courses dans les jambes, les efforts de ce week-end vont lui être très précieux. "C’est de ça que j’avais encore besoin. Vendredi, c’était une course très dure et aujourd’hui de nouveau. Je vais bien me reposer pour la semaine prochaine et être prêt pour le Tour des Flandres", se satisfait le coureur en se projetant sur les prochaines échéances.
Le résumé de la course
À 60 bornes du but un quatuor composé de Mathieu van der Poel, Mads Pedersen, Laurence Pithie et Jonathan Milan ouvre la route. Le peloton pointe à environ 50 secondes. Les quatre à l'avant collaborent relativement bien, malgré quelques tentatives des deux Lidl-Trek pour piéger leurs compagnons de fuite. Le peloton se raproche à quelques dizaines de mètres dans la 2e montée du Kemmel, où Jonathan Milan finit par céder. Au sommet, à près de 50 kms de l'arrivée, c'est donc un trio qui mène le bal avec 20 secondes sur un paquet de plus en plus réduit.
La transition jusqu'au dernier passage au Kemmel, juge de paix du jour, n'est pas favorable au peloton, au sein duquel personne ne veut assumer la poursuite et plusieurs coureurs sortent même en contre, avec d'abord Hugo Page (Intermarché-Wanty) et Ben Turner (INEOS Grenadiers), puis Anthony Turgis (TotalEnergies). Se présente alors le Kemmel, et Pithie craque devant la puissance déployée par Pedersen, qui mène la danse. Le jeune Kiwi franchit le sommet avec 10 secondes de retard, les trois poursuivants se regroupant derrière à une minute. Le peloton accuse lui 1'30" de retard, alors qu'on aborde la partie plane de 35 kms qui conduit les coureurs jusqu'à Wevelgem.
Les deux hommes de tête s'entendent alors parfaitement et l'on comprend que la victoire va se jouer entre eux. Sous la banderole du dernier kilomètre, Pedersen se place en tête et lance le premier, à près de 300 mètres de l'arrivée ! Un effort long brutal auquel semble dans un premier temps pouvoir répondre MVDP, qui remonte petit à petit avant de se rasseoir juste avant la ligne, au bout de ses forces. Impressionnant de puissance, Pedersen s'offre quatre ans après son 2e Gand-Wevelgem, un succès plus que mérité au vu de sa course du jour pleine de panache et de la performance collective de son équipe. Jordi Meus vient quant à lui régler le sprint des poursuivants pour la 3e place.