Chronique - Guimard : «Vincenzo Nibali n'est pas serein»
Par Valentin GLO le 17/05/2016 à 07:48
Vidéo - Les dix favoris du 99e Tour d'Italie
Le Tour d'Italie s'est élancé depuis le vendredi 6 mai à Apeldoorn. Neuf jours de course ont eu lieu depuis le Grand Départ d'Apeldoorn aux Pays-Bas et difficile d'y voir plus clair chez les favoris au terme de ce premier tiers de course. C'est en tout cas l'avis de Cyrille Guimard. Profitant de la deuxième journée sans course sur la course italienne, Le Druide, vainqueur à sept reprises du Tour de France en tant que directeur sportif et chroniqueur chez RMC Sport et BFM TV mais également chez Cyclism'Actu, revient sur cette première semaine et sur les forces en présence de ce 99e Giro.
"Tout peut arriver sur ce Giro"
Difficile de saisir la course après cette première semaine. Il n'y pas d'équipe dominante, ni de coureur intouchable. Quand il y a une prise de pouvoir, ça se passe mal le lendemain comme ce fut le cas avec Tom Dumoulin. Le classement général le montre bien ; il n'y que 20 secondes entre Vincenzo Nibali et Mikel Landa. Il n'y a aucun fil conducteur sur ce Giro. Certes, il n'y a pas encore eu de haute montagne, malgé tout aucun favori ne donne d'assurance. C'est un Giro où tout peut arriver et les Gianluca Brambilla, Andrey Amador ou Steven Kruijswijk pourraient jouer les premiers rôles.
"Brambilla ne devrait plus être en rose"
Bob Jungels doit se mordre les doigts de ne pas avoir fait troisième à Benevento lors de la cinquième étape où il a terminé quatrième du sprint remporté par André Greipel devant Arnaud Démare. Avec les bonifications il serait maillot rose. Mais ni lui, ni Brambilla ne font partie des favoris de ce Giro. Ce sont des honnêtes grimpeurs mais à la pédale ils ne seront pas capables de suivre les favoris si ceux-ci se découvrent. Ce sont des équipiers efficaces chez Etixx-Quick-Step, leur heure attendra. Gianluca Brambilla est en rose car il y a eu une course de marquage entre les favoris. Aucune équipe ne prend la course en main. Et le contre-la-montre d'hier, disputé avec des conditions météo particulières, n'a rien changé en accouchant d'une souris. Brambilla aurait dû perdre du temps hier sur les favoris et ne devrait plus être en rose. Aujourd'hui, c'est un leader par défaut.
"Attention à Andrey Amador"
Celui dont il faut vraiment se méfier c'est l'actuel troisième du général, Andrey Amador. Il a déjà terminé quatrième l'année dernière mais va-t-il pouvoir sa carte avec Alejandro Valverde dans son équipe ? Valverde est bien revenu ces derniers jours mais il a marqué le pas lors de la première arrivée au sommet. Comme Vincenzo Nibali. J'ai l'impression que Nibali s'ennuie depuis le départ de la course. Je ne retrouve pas un Nibali serein et heureux, il n'a pas l'air bien dans sa peau. Il ne respire ni l'envie, ni la quiétude.
"Esteban Chaves me semble le plus saignant"
Ce Giro n'est pas une course normale. Honnêtement, je n'ai aucune idée de qui peut se détacher lors des prochaines échéances en montagne. Personne n'a de certitudes. Esteban Chaves me semble le plus fiable pour la montagne, il me semble le plus saignant même s'il a perdu du temps sur le chrono. C'est bien d'avoir autant d'incertitudes sur le plan sportif. C'est mieux que les chars d'assaut de la Sky.
"Marcel Kittel a manqué de respect au Giro"
Je voulais aussi dire un mot sur Marcel Kittel. Je trouve son abandon comme un manque de respect du public, des organisateurs, du téléspectateur. Et personne ne dit rien. Ce n’est pas normal. En plus, on l’annonce. Quelque chose me choque. L’UCI une nouvelle fois ne dit rien. Je trouve ça déplorable.