Chronique - D. Moncoutié : «Quintana va gagner La Vuelta»
Par Sam MYON le 09/08/2015 à 12:27
Vidéo - Le teaser de La Vuelta, édition 2015 avec Eurosport
Retour de la Chronique de David Moucoutié sur Cyclism'Actu à deux semaines du Grand Départ de la 70e édition de La Vuelta. Le Tour d'Espagne débute en effet le 22 août prochain par un contre-la-montre par équipes. 39 kilomètres de contre-la-montre individuel et pas moins de neuf arrivées au sommet sont au programme de ce troisième grand Tour de la saison. Qui est mieux placé que David Moncoutié pour nous parler de cette course ? Une épreuve sur laquelle il a particulièrement brillé en remportant quatre victoires d'étape et quatre classements de la montagne.
La Vuelta et Moncoutié, une belle histoire
La Vuelta compte beaucoup pour moi. C’est sur cette course que j’ai effectué mon réel retour après mes deux graves chutes en 2006 et 2007. J’ai tout de suite aimé cette épreuve, c’est plus décontracté que sur le Tour de France, il fait souvent très chaud et le parcours est montagneux. Ça représente aussi tout ce que je n’ai pas pu faire sur le Tour comme remporter le maillot de meilleur grimpeur à quatre reprises et gagner de très belles étapes en haute montagne.
Les principales différences qu’il peut y avoir entre La Vuelta et le Tour c’est notamment la dureté des cols. En Espagne, les montées sont souvent moins longues mais plus raides. La première semaine est beaucoup moins nerveuse, il y a des arrivées difficiles d’entrée et des premiers écarts sont faits. Il y a peu d’étapes pour les sprinters. Je préfère ces conditions.
L'édition 2015 est pour un grimpeur
Je trouve le parcours intéressant. Cette année, il y aura neuf arrivées au sommet, ce qui est le quota pour le Tour d’Espagne ! On en a toujours beaucoup entre les arrivées compliquées et celles pour puncheurs. La onzième étape est très difficile. Elle présentera 5000 mètres de dénivelé en 138 kilomètres, ce qui est peut-être un record ! Il pourra se passer énormément de choses ce jour-là. Pas d’arrivée au sommet lors des quatre derniers jours de course, mais on verra certainement une belle course avec je l’espère de belles tentatives.
Un meilleur plateau que sur le Giro
Ça devient une habitude sur La Vuelta. L’an dernier, nous avions eu un beau plateau de favoris et il en sera de même cette année. On dit souvent que le Giro est le deuxième des grands Tours mais au niveau des participants, La Vuelta réunit un meilleur plateau depuis maintenant deux ans. Des têtes d’affiche seront présentes avec deux grosses équipes que sont Movistar (Quintana, Valverde) et Astana (voir plus bas).
Pas mal de grimpeurs seront là pour arbitrer tout ça comme Rodriguez ou Van Garderen. On va maintenant attendre la décision de Froome même si je n’y crois pas trop. Quand on a gagné le Tour, on a plus à perdre en voulant se lancer dans un deuxième grand Tour derrière. Peut-être veut-il entrer dans l’histoire en gagnant les deux la même année. J’ai regardé, Bernard Hinault est le dernier à l’avoir fait en 1978. Et encore… la Vuelta était en avril à cette période. Mais Froome est plus dans une phase où il profite de son maillot jaune en faisant les Critériums. Lui qui d’habitude prépare minutieusement les grands Tours n’est pas dans une condition optimale.
Les trois leaders d'Astana, tout sauf un problème
On dit souvent qu’il peut y avoir une rivalité quand une équipe possède plusieurs leaders. Mais normalement ce doit être un atout que de posséder plusieurs cartes. Astana en a trois en main avec Fabio Aru, Mikel Landa et Vincenzo Nibali. À eux de bien distribuer les rôles. Les choses ne sont pas forcément claires au départ, on ne sait pas très bien qui va faire quoi mais le leadership doit être attribué naturellement dès les premières arrivées au sommet. Il y a souvent un coureur mieux que l’autre et à partir de ce moment-là la stratégie est faite autour de ce coureur.
Le repos, la meilleure des préparations ?
Beaucoup enchaînent Tour - Vuelta. La préparation est alors axée sur le repos. Certains comme Rodriguez et Valverde font la Clasica San Sebastian mais les coureurs comme Nibali et Quintana eux, préfèrent se reposer à la fois physiquement et mentalement. Il faut dire qu’ils ont été très concentrés pendant trois semaines et ils ont besoin de se relâcher un petit peu. C’est ce qui explique que ceux qui ont fait le Tour ne courent pas en ce moment. Pour les coureurs qui tentent le doublé Giro - Vuelta, la préparation est différente. Fabio Aru était sur le Tour de Pologne et Mikel Landa sur le Tour de Burgos par exemple.
Les chances françaises
On peut compter sur Nacer Bouhanni pour les sprints côté français. Il va vouloir se rattraper du Tour de France, d’autant que l’équipe Cofidis mise beaucoup sur lui. Il a déjà gagné en 2014 et a démontré qu’il passait bien les bosses. C’est un atout sur la Vuelta. Il n’y a, en plus, pas un très grand plateau de sprinters à cause du tracé difficile. Pour moi Nacer Bouhanni est la meilleure chance de victoire française sur ce Tour d’Espagne. Pour le classement général, il faudra voir si Pierre Rolland aura récupéré de son Tour et également observé son comportement, savoir si La Vuelta lui convient. C’est un très bon coureur sur trois semaines, il l’a prouvé sur le Giro (4e en 2014) et le Tour (3 top 10).
La France n’a pas amené la majorité des coureurs capables de jouer les premiers rôles en montagne. Warren Barguil, Thibaut Pinot, Romain Bardet et Alexis Vuillermoz ne sont pas présents.
Le pronostic de David Moncoutié
Cette édition 2015 est très ouverte. Si je devais me lancer dans un pronostic… Après une longue hésitation, je dirais Quintana. C’est selon moi le meilleur coureur de course par étapes (présent sur La Vuelta).
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