Tour de France - Adrien Petit : «Ça sera un grand casino cette 5e étape»
Par Arthur De SMEDT le 06/07/2022 à 13:52
À 31 ans et pour sa quatrième participation, Adrien Petit (Intermaché-Wanty-Gobert Matériaux) retrouve les routes du Tour de France, cinq ans après sa dernière participation en 2017 - alors sous les couleurs de Direct Énergie. Après trois jours intenses et festifs au Danemark passés en soutien de son sprinteur Alexander Kristoff, le natif d'Arras va pouvoir courir chez lui dans les Hauts-de-France. Le Nordiste attend notamment avec impatience la 5e étape prévue mercredi, véritable mini Paris-Roubaix qui devrait donc convenir aux qualités du 6e de la dernière édition de l'Enfer du Nord. Le héros local Adrien Petit a reçu la presse lors de la première journée de repos et de transfert sur ce Tour de France.
Vidéo - Adrien Petit s'est confié pendant la journée de repos
Comment s'est passé le transfert de dimanche soir ?
On est arrivé ici à l'hôtel relativement tôt, vers 23h. Tout était bien organisé. Pour les coureurs en tout cas, on a eu de la chance que tout se soit bien goupillé. Dès 23h30 on était au lit, finalement ce n'est pas plus tard que d'habitude. On en oublierait presque qu'on a fait 1200 kilomètres de transfert après l'étape !
Quel bilan tirer de ces trois jours au Danemark, avec notamment une ambiance dingue ?
C'était fou oui ! J'ai déjà vécu d'autres départs depuis l'étranger, le Yorkshire (en 2014, ndlr), Dusseldorf (2017)... Le Yorkshire c'était assez fou et vraiment impressionnant aussi, mais là je pense que c'était autre chose encore. C'était vraiment énorme sur la totalité du parcours. Comme on sait, le Tour est toujours très très nerveux sur les premières étapes, donc là ça l'a encore été, avec tous les spectateurs. C'était concentration extrême pendant les deux étapes en ligne. Les étapes étaient faciles en soi, il n'y avait pas tant de vent que ça, ou alors pas très bien placé. Mais finalement tout le monde a terminé fatigué, plus nerveusement que physiquement.
Comment vivez-vous ce retour sur le Tour, cinq ans après 2017 ?
C'est sûr que c'est une autre dimension. Ça reste le rêve de tout coureur d'y participer, surtout quand c'est la première fois. D'un point de vue médiatique, la course est incomparable avec les autres. Mais c'était bien aussi de le voir de l'autre côté, j'ai pris plaisir à le regarder à la télévision. Donc content de revenir après cinq ans, mais surtout d'y revenir avec des objectifs bien précis. Y être pour y être, ça ne m'intéressait pas. On sait la difficulté que c'est pendant trois semaines.
Quand on m'en a parlé en début de saison, pour savoir si ça m'intéressait d'aider Alexander Kristoff, au vu de la première semaine, j'ai forcément tout de suite dit oui. Je ne pouvais pas refuser, notamment avec des étapes qui me convenaient, une journée de repos à la maison, deux étapes dans les Hauts-de-France... Il y avait tout ! Rien que cette première semaine faisait que je voulais y revenir. Sur la 2e étape, le final a été un peu particulier, mais hier (dimanche) on était vraiment bien présent et j'ai pris du plaisir. C'est important sur une course de trois semaines d'avoir de tels moments. Parce que si c'est pour subir tous les jours, à quoi bon rester ? On va continuer et essayer d'aller chercher un gros résultat.
Un mot sur le sprint final de dimanche avec la 11e place de Kristoff ?
Quand on voit le plateau, le dernier virage, c'était l'endroit où il fallait être. Malheureusement, Alexander se fait un peu enfermer et a perdu ma roue à ce moment là. Ce sont des petits détails qui font que ça réussit ou non. Là, ça n'a pas fonctionné. Mais on a vu un gros collectif dans les 3/4 derniers kilomètres, donc on est vraiment pas loin d'aller chercher quelque chose.
Vous aurez un secteur pavé à votre nom sur la 5e étape mercredi. Comment ça s'est organisé ?
J'ai reçu un appel. Je pense qu'ils voulaient renommer un peu tous les secteurs du Tour. Les Amis de Paris-Roubaix y sont pour beaucoup, ils ont discuté et pensé à moi après mon bon Paris-Roubaix (6e, ndlr). Forcément, quand ils m'ont proposé ça, je ne pouvais pas refuser. J'étais super heureux. Je suis allé à l'inauguration il y a quelques semaines. Je ne pensais pas, mais finalement l'émotion a pris le dessus. C'est une bonne chose, ça restera gravé forcément, c'est à vie.
A cobbled sector was named after Adrien Petit 🤩
— Intermarché-Wanty-Gobert (@IntermarcheWG) June 22, 2022
The sector 'Adrien Petit - Le Bison' will feature in #LeTour stage 5 between Lille and Arenberg.
Congratulations Adrien 👠pic.twitter.com/vtJ6lBcIDJ
Votre avis sur la 5e étape ? Comparable à Paris-Roubaix ?
Non pas du tout. Il y aura 80 kilomètres uniquement de routes au début, avec des parties bien découvertes. Et ce sera seulement dans les 80 derniers kilomères qu'on aura l'enchaînement des 11 secteurs. Ils vont s'enchaîner assez vite, ce ne sera pas simple. En cas de crevaison ou de n'importe quel soucis, tu es dans la mauvaise spirale et tu seras toujours à contre-temps. Donc il faudra réussir à passer au travers de tout ça.
Les secteurs sont connus, y aura-t-il des pièges ?
Oui il y en aura. Les secteurs de Paris-Roubaix, on les connaît, ce sont les plus longs je crois. Mais les premiers ne sont pas à prendre à la légère, ils ne sont pas simples non plus. Il y a des virages, des approches un peu chaotiques. Il y aura des pièges, ce sera difficile. C'est sur que ce sera un grand casino cette 5e étape. Il faudra prendre la course dans le bon sens, et pour ça c'est le placement qui comptera. Il y a des leaders qui ont plus de facilités que d'autres pour bien se placer. C'est un peu ça le résumé de l'étape des pavés.
La 6e étape partira de Binche, là où est situé le siège de Wanty. Sera-t-elle plus importante, l'avez-vous cochée ?
Pour l'équipe ce sera forcément hyper important avec ce départ depuis Binche. Mais pour moi personnellement, le final sera trop difficile. Dans le final vers Longwy, il y a une bosse à plus de 12%. Ce sera plus pour les puncheurs, on misera sur d'autres cartes que moi.