Tour de France - Victoire de Stybar au Havre, Martin chute
Par Alexis ROSE le 09/07/2015 à 17:51
Jeudi, le peloton du Tour de France devait (enfin) connaître un peu de répit après 5 journées de stress, qui ont ramené les 188 coureurs dans le Nord de la France depuis le Grand Départ des Pays-Bas. La dernière victoire, au sprint, d' André Greipel devait lancer une série d'étapes pour les hommes rapides. Et celle-ci devait donc se poursuivre entre Abbeville et Le Havre, sur les 191,5 kilomètres de cette 6e journée de course. Cette dernière, qui se déroulait en bord de mer sur des paysages magnifiques, présentait tout de même même 3 côtes répertoriées, et se terminait par une petite montée de 850 mètres à 7 % de moyenne. Cette (petite) côte finale allait peut-être faire caler les purs sprinteurs, mais certains tels que John Degenkolb ou Alexander Kristoff pouvaient très bien passer cette difficulté pour affronter les spécialistes de ce genre d'arrivées tels que Peter Sagan ou Edvald Boasson Hagen. Suspense...
Un trio en tête de course, Teklehaimanot prend des points pour les pois
Pour commencer la journée, le peloton partait pour une petite portion fictive de 6,4 kilomètres dans les rues d'Abbeville. Le meute est lâchée à 12h56 ! Luis Angel Mate (Cofidis) est le premier attaquant du jour, dès le kilomètre 0, mais l'Espagnol est aussitôt repris. Le peloton roule groupé jusqu'au kilomètre 4 et l'offensive d'un trio composé de Perrig Quemeneur (Europcar), Kenneth Van Bilsen (Cofidis) et Daniel Teklehaimanot (MTN). Ces trois-là gagnent rapidement du terrain et parviennent à creuser l'écart sans réelle opposition du peloton. L'échappée prend le large et passe au kilomètre 10 avec 4'15" d'avance. L'équipe Lotto-Belisol prend alors les pouvoirs de la poursuite. Et, l'écart grimpe au-dessus des 12' !
Après un peu plus d'heure de course, le baroudeur Quemeneur passe la barre des 300 kilomètres en tête de la Grande Boucle. À l'approche de la Côte de Dieppe, le premier point chaud de la journée, les fuyards ne comptent plus que 6' d'avance sur le peloton. La montée de Dieppe, longue d'1,8 kilomètre à 4 %, est remportée Teklehaimanot, qui marque donc le seul point attribué en haut de cette ascension de 4e catégorie.
Quelques bornes plus loin, Teklehaimanot sprinte à nouveau pour remporter le point donné en haut de la Côte de Pourville-sur-Mer. Il devance Van Bilsen, qui a tenté, en vain, de battre l'Érythréen, qui est maintenant à égalité avec le maillot à pois, Rodriguez, mais toujours virtuellement 2e de ce classement de la montagne. Le peloton bascule avec 5'10" de retard.
Journée tranquille, Degenkolb se montre sur le sprint intermédiaire
La suite de l'étape est très calme. Les formations Lotto-Soudal et Giant-Alpecin continuent de mener la chasse et l'écart est de 4'15" au ravitaillement, placé à Veules-les-Roses, au kilomètre 97,5. L'avance des échappés se stabilise, ensuite, autour des 4'30", mais l'allure s'accélère dans le peloton à l'approche du sprint intermédiaire. Au kilomètre 124, le peloton se rapproche dangereusement du trio de tête : 2'50".
Sous une belle météo, qui propose du soleil et un léger vent de nord-ouest, le peloton commence à serrer le vis. Quemeneur passe en tête du sprint intermédiaire dans l'échappée. Derrière, c'est Europcar qui lance de le sprint de très loin, avec Voeckler. Coquard lance le tout, mais le Français est débordé par Degenkolb, qui prend donc 13 points. Greipel termine 3e (10 points) du sprint du peloton et Sagan marque aussi des points (9).
Après cela, Thomas Voeckler sort en contre, mais en fin connaisseur de la science de la course, le Français stoppe sa tentative aux 40 kilomètres : le peloton n'est toujours pas décidé à laisser filer la victoire d'étape. Le "chouchou des Français" est repris par la meute quelques bornes plus loin, après une spectaculaire chute de Caruso (BMC), et alors que l'échappée se situe 1'50" devant.
Teklehaimanot meilleur grimpeur, Martin tombe, Stybar s'impose en haut !
Les coureurs approchent de la dernière difficulté du jour : la Côte du Tilleul, placée au kilomètre 162. Cette montée d'1,6 borne à 5,6 % est avalée par les échappés, et c'est encore Teklehaimanot qui passe en tête, après une lutte à 3. Par conséquent, avec 3 points au compteur, le coureur de l'équipe MTN-Qhubeka endossera ce jeudi soir le maillot blanc à pois rouges du meilleur grimpeur : une bonne chose pour le cyclisme africain !
Aux 20 kilomètres, le peloton est mené par de nombreuses formations : par celles des sprinteurs (Giant-Alpecin, Etixx-Quick Step et Lotto-Soudal) et par celles des leaders (Tinkoff-Saxo, Movistar et BMC). L'écart chute tranquillement : le peloton roule sans pression et sans tension, ce qui change un peu des derniers jours. À 12 kilomètres de la ligne, Van Bilsen, le Belge de formation Cofidis, tente de partir en solo, alors que le peloton s'est rapproché à 31". Il joue le coup de la dernière chance. Sous la banderole des 10 derniers kilomètres, le courageux passe avec 11" d'avance sur le duo de poursuivants et 35" sur un peloton, qui subit un petit coup de bordure ! L'échappée du jour est finalement reprise en deux fois, et se termine à 3 kilomètres du but ! C'est la BMC qui mène la troupe dans l'entrée du Havre.
À l'approche du sprint, les équipes Europcar, Etixx-Quick Step et Giant-Alpecin se mettent en place. La meute est lancée à 60 km/h jusqu'au pied de la bosse finale, aux 1,5 kilomètres. C'est la Cofidis, avec Soupe, qui rentre dans le mur en premier. À la flamme rouge, c'est la Katusha qui fait le boulot, mais on assiste alors à une chute de Tony Martin, qui semble durement touché à l'épaule, de Nibali et aussi de Quintana... Cette désagrément désorganise un peu la préparation du sprint. Dans le raidard final, Zdenek Stybar place une attaque de puncheur ! Le Tchèque de l'Etixx-Quick Step résiste bien jusqu'à la ligne, et s'impose au nez et à la barbe de Sagan, de Coquard, très beau 3e, et de Degenkolb.
Le maillot jaune, Martin, passe la ligne avec l'aide de ses coéquipiers. L'Allemand ne peut plus bouger son bras gauche... Quintana est passé, lui, avec une main en sang. Cette chute finale a fait des dégâts ! Mais, Tony Martin garde le jaune ce soir, mais sera-t-il en position de repartir vendredi en direction de la Bretagne ?