Tour de Catalogne - Quinn Simmons : «Ça met en lumière les problèmes du cyclisme»

Ce samedi avait lieu la 6e étape du Tour de Catalogne, qui a finalement été complètement tronquée par le vent. Alors qu'elle devait initialement s'étendre sur 159km, elle a finalement été réduite... à 25 km, en raison de grosses rafales de vent. C'est donc au bout de 30 minutes que l'Américain Quinn Simmons (Lidl-Trek) s'est imposé en anticipant le sprint, devant le Tchèque Pavel Bittner (Team Picnic PostNL) et le Néo-Zélandais Corbin Strong (Israel-Premier Tech). C'est la première victoire de Simmons cette saison, et sa première en World Tour en carrière.
Vidéo - La réaction de Quinn Simmons après sa victoire
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"C'était effrayant d'imaginer rouler dans ces conditions"
L'Américain est revenu sur son début de saison après l'arrivée : "Les Strade, c’était une énorme déception pour moi de chuter là-bas. J’avais travaillé tout l’hiver pour cette course. Mon programme prévoyait ensuite de faire Milan-San Remo puis le Tour du Pays Basque, mais il y a eu beaucoup de malades dans l’équipe, et on m’a appelé à la dernière minute pour venir ici. C’est donc super agréable et une grande surprise de participer à une si belle course à nouveau. J’habite à Gérone, c’est la course la plus proche de chez moi que je peux avoir. Juste être dans cette région et courir ici, c’est vraiment plaisant. En plus de cela, j’obtiens ma première victoire en World Tour".
Sur les conditions difficiles aujourd'hui, et le raccourcissement de l'étape : "Honnêtement, en tant qu’équipe, nous avons voté pour ne pas prendre le départ. En venant ici, notre bus était ballotté par le vent sur la route, et c’était un peu effrayant d’imaginer rouler dans ces conditions. C'était censé être une grande journée en montagne où j’aurais dû passer toute la journée dans le gruppetto. Bien sûr, cela se termine bien pour notre équipe, mais cela met en lumière, une fois de plus, les problèmes que nous avons dans le cyclisme. Quand les conditions deviennent dangereuses, les coureurs ne sont pas toujours solidaires. Et quand nous le sommes et que nous votons, l’organisation ne suit pas forcément notre décision".
"Heureusement qu'ils ne nous ont pas forcés, car vu les conditions, cela aurait dépassé les limites"
Il poursuit : "C’est facile d’être heureux quand on gagne, mais nous devons nous rappeler que, en tant que coureurs, nous devons apprendre à rester unis. Si nous estimons que ce n’est pas sûr, nous devons vraiment nous imposer. Il n’y a pas eu d’incident aujourd’hui et nous avons été du bon côté des choses. On a eu pu offrir un petit spectacle à la fin, c'est bien. Heureusement qu'ils ne nous ont pas forcés à aller en montagne, car vu les conditions aujourd’hui, cela aurait dépassé les limites. En tant que coureurs, nous devons toujours prendre la sécurité au sérieux".
Enfin, il explique comment il a vécu cette folle journée : "Quand nous avons enfin su, environ 15 minutes avant le départ, à quoi ressemblerait réellement la fin de la course, notre directeur est venu me voir et m’a dit : "Hey Quinn, c’est un final qui te convient." C’était difficile de se mettre immédiatement en condition parce que, pour moi, cette journée devait être une journée passée dans le gruppetto à économiser mes forces pour demain. Et puis, soudainement, on passe de "pas de course" à "course peut-être", puis à "course confirmée", et enfin, c’est un final qui me correspond ! Je n’ai pas beaucoup d’opportunités en tant que coureur comme moi, donc quand j’ai l’occasion, je dois vraiment la saisir", conclut-il.