Journal de Bord - Chevrier : «J'ai beaucoup appris»
Par Alexis ROSE le 21/05/2014 à 23:24
Le Tour de Californie s'est achevé il y a maintenant trois jours, du côté de Thousand Oaks. Cette course représentait le premier gros objectif de Clément Chevrier, que nous suivons, depuis le début de la saison, par l'intermédiaire d'un Journal de Bord. Ce Tour de Californie lui a aussi permis de conclure en beauté son premier "voyage" de 3 mois aux États-Unis. À la fois "déçu et satisfait", Clément nous raconte dans les moindres détails son Tour de Californie. Il revient d'abord sur le déroulement de chaque étape. Le coureur de la Bissell Development Team, de retour sur le sol français depuis le début de la semaine, tire, par la suite, un bilan complet de ce Tour de Californie, qu'il a terminé à une honorable 24ème place, à 12'40'' de Bradley Wiggins (Team Sky). Puis, il nous parle un peu de la suite des évènements. Ses deux prochains objectifs, avant de repartir aux États-Unis, seront le Tour des Pays de Savoie (du 19 au 22 juin) et les Championnats de France (du 26 au 29 juin). Pour finir, il n'oublie pas de répondre à vos questions. Place au sixième Journal de Bord avec Clément Chevrier !
Le Tour de Californie : étape par étape
Je redoutais un "jour sans", notamment à cause de la chaleur, mais cela s'est finalement bien passé. J'ai eu de bonnes sensations sur chaque étape.
"Je me suis retrouvé dans le deuxième éventail"
La 1ère étape (53ème dans le même temps que Cavendish) : Les sensations les moins bonnes étaient peut-être sur cette première étape. Le stress de la course en était peut-être à l'origine... C'était une étape vraiment nerveuse à cause d'un vent fort. D'ailleurs, nous avons pu assister à des bordures, dans les 50 derniers kilomètres. Et notamment de la part des Sky et des Omega Pharma-Quick Step.
Pour ma part, je me suis retrouvé dans le deuxième éventail, avec un bon nombre de favoris pour le classement général. Grâce aux grosses équipes piégées, nous sommes rentrés sur le groupe de tête à 25 kilomètres de l'arrivée. Nous avons finalement assisté à un sprint massif. Le but pour l'équipe Bissell Development Team était de placer notre sprinteur, Nicolaï Brochner, pour lui permettre d'accrocher une bonne place à l'arrivée. Pour ma part, j'étais protégé au même titre que James Oram pour le classement général et en vue du contre-la-montre du lendemain.
"Je suis bien plus complet que l'an passé"
La 2ème étape, le contre-la-montre (52ème à 2'37'' de Wiggins) : Avec le recul, je pense avoir réalisé un bon chrono. J'ai en tout cas pris beaucoup plaisir ! J'ai donné le meilleur et mon temps à l'arrivée, n'est pas si mal. Je me situe dans la moyenne des grimpeurs, ce qui me conforte sur le fait que j'ai progressé dans la discipline et que je suis bien plus complet que l'an passé ! C'est une étape importante lorsque l'on vise un classement général. On se doit d'être régulier sur chacune des étapes.
"Un rouleau compresseur qui élimine les coureurs par l'arrière"
La 3ème étape, la première étape de montagne (28ème à 4'54'' de Dennis) : Comme tous les coureurs, j'ai souffert de la chaleur sur cette étape. Le compteur affichait 39 degrés de moyenne avec des pics à 42... Heureusement, j'apprécie ce genre de météo. Mais il faut sans cesse veiller à s'hydrater, à trouver différents moyens pour se rafraîchir, comme mettre des poches de glaçons dans la nuque ou s'arroser.
Pour ce qui est de l'étape, nous nous attendions à un train d'enfer de l'équipe Sky dans la dernière ascension, comme elle sait si bien le faire depuis quelques années. Chose faite donc, puisque dès le pied de l'ascension, les coéquipiers de Bradley Wiggins se sont sacrifiés un par un. Un rouleau compresseur qui élimine les coureurs par l'arrière. Le rythme est trop élevé pour voir des attaques. Je préfère donc laisser filer le groupe de tête à 8 kilomètres du sommet, sur les 18, afin de gérer ma montée. C'est trop risqué d'essayer de suivre encore quelques minutes, pour ensuite exploser en vol et ne jamais s'en remettre... J'ai donc réussi une montée régulière, ce qui m'a permis de gagner quelques places avant le sommet.
J'avoue avoir été déçu par ma performance à l'arrivée. Je voulais accrocher une meilleure place. Mais comme je le craignais avant la course, je manque de résistance et de force dans la dernière demi-heure de course face aux coureurs du World Tour. Qui plus est sur des ascensions aussi roulantes. Cette étape a été surtout marquée par les chutes et abandons de Ryan Eastman et James Oram. Clavicule, poignet et coude cassés. Gros coup dur pour l'équipe !
"Le peloton était certainement distrait par ces beaux paysages"
La 4ème étape (40ème à 1'21'' de Routley): Cette étape était magnifique. Nous avons longé la côte pacifique pendant 160 kilomètres. Le peloton était certainement distrait par ces beaux paysages, puisque l'échappée a eu raison sur cette étape pourtant dédiée aux sprinteurs. Tant mieux pour l'équipe Bissell, puisque nous avions Greg Daniel dans le bon coup. Il terminera finalement deuxième. Le vent favorable, mais propice aux bordures, m'a obligé à rester dans les premières positions de manière à éviter les cassures.
"Phinney était juste couché sur son cadre à plus de 85 km/h !"
La 5ème étape (21ème à 12'' de Phinney) : Cette étape était particulièrement chaude encore... Le parcours proposait une bosse de 6 kilomètres à 30 kilomètres de l'arrivée. Idéal donc pour des coureurs comme Sagan ou Degenkolb. L'équipe Cannondale a roulé toute la journée pour maîtriser l'échappée, pour ensuite effectuer un gros écrémage dans la dernière ascension, afin d'éliminer des sprinteurs comme Cavendish. Chose faite, puisque nous ne sommes plus qu'une trentaine au sommet, où je me surprends à jouer les premiers rôles.
La tactique des Cannondale était bonne, mais Sagan a cependant manqué de coéquipiers dans le final pour chasser derrière Phinney, parti dans la descente. Il était juste couché sur son cadre à plus de 85 km/h ! Et étant un formidable rouleur, le peloton ne pouvait que jouer la deuxième place à l'arrivée.
"J'ai vécu l'une des étapes les plus dures de ma vie..."
La 6ème étape, la deuxième étape de montagne (30ème à 6'18'' de Chaves) : Après les bonnes sensations de la veille, j'étais plutôt confiant pour l'arrivée à Mountain High. Longue journée, encore très chaude, dans le désert californien. L'objectif pour l'équipe et pour moi était d'intégrer le Top 20 au général. J'ai vécu l'une des étapes les plus dures de ma vie... Pas forcément par le dénivelé, mais par l'allure du peloton. Après un départ très rapide sur des routes vallonnées, des coureurs dangereux pour le classement général se sont retrouvés dans l'échappée du jour. Ce qui a obligé la Sky à rouler et à mettre le peloton en file indienne et ce toute la journée. Avec aucun moment de répit, même pendant la zone de ravitaillement... D'ailleurs nous avons pu assister à quelques hors-délais sur cette étape.
De plus, il fallait batailler pour rester placer à l'avant, craignant les risques de bordures dans les longues lignes droites du désert précédant la dernière ascension. Pour ce qui est de la montée finale, Sky a de nouveau imprégné un rythme élevé dès le pied. C'est une ascension roulante de 25 kilomètres, limite gros plateau à certain endroit. Comme je le craignais, le rythme était trop élevé pour moi, pour tenir jusqu'au sommet. Je craque donc à 8 kilomètres de l'arrivée. Cependant, je continue à me battre jusqu'à la ligne franchie. Déçu une nouvelle fois, puisque l'objectif était de rentrer dans les 20 après l'étape... Cependant, je n'ai aucun regret à avoir puisque j'ai donné le meilleur de moi-même ! La résistance et la force nécessaire dans la dernière demi-heure de course, pour peser avec les coureurs World Tour, ont eu raison de moi une nouvelle fois...
"Je voulais prendre la bonne échappée"
La 7ème étape (32ème dans le même temps que Sagan) : Les deux dernières étapes étaient loin d'être tranquilles ! Au contraire. Je voulais prendre la bonne échappée sur la 7ème étape. Après avoir bagarré pendant 30 minutes, je me retrouve dans un bon coup avec Goss, Boom, Van Avermaert et un autre Français, Thomas Damuseau. Cependant, les Cannondale de Sagan en avait décidé autrement et ils ont roulé derrière pour nous reprendre après une heure de course. Le groupe qui nous contre sera le bon... Ce sera finalement le peloton qui aura raison, puisque nous arrivons groupé et Sagan remporte l'étape.
"J'ai fait le boulot pour notre sprinteur"
La 8ème et dernière étape (26ème dans le même temps que Cavendish) : Pour ce qui est de la dernière étape, nous avions à parcourir 3 fois une bosse de 3 kilomètres à 8 % de moyenne, suivie d'une descente très technique, avant de finir sur un circuit plat de 7 kilomètres en ville. Rapidement une échappée prend le large, mais une nouvelle fois la Cannondale et la Sky roulent derrière. Dans la dernière ascension, Garmin tente d'attaquer les Sky, ce qui produit un gros écrémage au sein du peloton. Nous ne sommes plus qu'une vingtaine à l'avant. Malheureusement, des groupes et des coéquipiers des sprinteurs reviennent sur le circuit final pour laisser place à une arrivée groupée. J'ai alors fait le boulot pour notre sprinteur allemand Ruben Zeputke qui terminera 12ème.
Pour ma part, je conclus ce Tour de Californie à la 24ème place du classement général.
Le bilan de ce Tour de Californie ? "Satisfait et déçu"
Je ressors satisfait de mon Tour de Californie. Le but était de finir sans regrets. J'ai donné le meilleur de moi-même et je ne pense pas avoir fait d'erreur majeure pendant la semaine. La régularité sur chaque étape, ma récupération au fil des jours, mon contre-la-montre et ma capacité à jouer placer sur différents types d'étape me confortent dans cette situation. Cependant, je suis quelque peu déçu de mon classement en montagne. En effet, je ne suis pas déçu de ma condition, que je sais supérieure à l'an passé par exemple, mais plutôt de mon niveau face aux cadors du peloton. J'aurai aimé batailler un peu plus longtemps avec eux...
"Je manque de caisse et de force dans la dernière demi-heure de course"
Pour voir les choses positivement, je sais maintenant le travail qu'il me reste à faire pour jouer les premiers rôles. Je manque de caisse et de force dans la dernière demi-heure de course. Je peux très bien être acteur les 4 premières heures, mais je baisse en régime par la suite... Or c'est le moment le plus important dans une course... Surtout si l'on vise, comme moi, les arrivées au sommet.
C'est vraiment la plus grosse différence que j'ai noté par rapport au niveau amateur. Mais j'ai presque envie de penser que ce manque est "normal". En effet, je pouvais difficilement imaginer batailler avec des coureurs World Tour, qui ont déjà un bon nombre de jours de course dans les jambes depuis le début de saison. Je n'avais que 13 petits jours de course et ma course la plus élevée était une classe 2.
"Il faut être réaliste, le vélo ne s'invente pas"
Il faut être réaliste, le vélo ne s'invente pas. Il faut travailler dur en course comme à l'entraînement et acquérir de l'expérience pour être performant à ce niveau. Or je pense que cette course à été très enrichissante pour moi, d'un point de vue physique et par rapport à l'expérience. J'espère en tirer les bénéfices pour le reste de la saison.
Comme je le disais ce n'est pas vraiment le résultat brut qui compte, mais plutôt le comportement en course qui était important sur cette course. De manière à apprendre, à tirer les bonnes conclusions pour l'avenir et ainsi à progresser. Or ma semaine est, je pense, satisfaisante et productive. Bien sûr quand l'on est coursier, on aimerait jouer les premiers rôles sur chaque course. Mais comme je l'ai dit je dois fonctionner marche après marche. Et j'espère bien profiter de ce Californie pour en gravir quelques unes afin de progresser.
Le travail qu'il me reste à faire ? Réussir à produire des efforts à haute intensité comme je sais les faire durant l'étape, mais cette fois-ci dans la dernière demi-heure de course pour peser sur le final.
"Être concentré tous les jours sur la course, la récupération, l'alimentation, le sommeil, j'aime ça"
J'avais pour consigne de jouer le classement général. J'ai donc adopté cette tactique dès le début. J'aime ça. Être concentré tous les jours sur la course, la récupération, l'alimentation, le sommeil...etc. Je me suis rapidement retrouvé seul coureur protégé, à cause de la mauvaise chute de James Oram... Cela n'a pas trop changé ma manière de courir, mais ça a plutôt affecté le moral de toute l'équipe.
Après la dernière étape de montagne, j'ai demandé aux directeurs sportifs de l'équipe pour passer à l'attaque. Me glisser dans les échappées. Ce que j'ai fait les deux derniers jours donc. Et puis j'en ai aussi profité pour rendre la pareille aux collègues, pour emmener les sprints, aller chercher les bidons à la voiture...etc.
Ma régularité me conforte dans l'idée du type de coureur que j'ai envie d'être.
J'ai beaucoup appris sur ce Tour de Californie. Notamment sur comment gérer les fortes chaleurs, mieux gérer l'approche des ascensions finales de manière à mieux s'économiser, à optimiser la récupération au fil des étapes, anticiper les possibles coups de bordure...etc.
"Nous avons fait du mieux possible"
Le bilan de l'équipe est positif. Nous étions loin d'être ridicule et même acteur de la course à notre niveau. Nous avons fait du mieux possible pour se glisser dans les échappées, se placer correctement aux endroits stratégiques et lors des sprints. Le but des coureurs de Bissell Development Team est clairement d'apprendre. Ce qui est chose faite pour chacun de nous. Et on en ressort même avec une seconde place sur la 4ème étape avec Greg Daniel.
"Je suis là pour progresser"
Je pense avoir fait la meilleure approche possible. Je n'ai pas de regrets. Bien sûr, il me manque de la caisse en fin de course. Mais c'est le calendrier de l'équipe et le temps qui veut ça. Je suis là pour progresser. Or je pense avoir fait la meilleure approche possible avec les moyens que j'avais à disposition pour être en forme. Je n'ai vraiment aucun regret sur ma préparation et mon entraînement mené avec Vincent Terrier.
"Wiggins, en quelque sorte un exemple"
La Sky m'a vraiment impressionné. Bradley Wiggins plus particulièrement. Une classe naturelle sur le vélo, et un sang froid assez impressionnant. Sans pour autant être arrogant. Et sa tentative de coup de bordure le premier jour, ses places dans les sprints et son contre-la-montre, montre vraiment qu'il est un compétiteur complet. J'ai beaucoup de respect pour cela et c'est en quelque sorte un exemple. Ce vers quoi j'ai envie de tirer dans les années futures.
De manière générale, c'est vraiment impressionnant de se retrouver aux cotés de tous ces grands noms. Jens Voigt est une star en Californie. En grande partie maintenant grâce à sa sympathie. Un coureur comme Peter Sagan est là pour faire le show. Comme avec ses fameux "wheeling" sur la ligne de départ. J'aime bien ce genre d'ambiance. Les gens aiment ça et on retrouve vraiment la ferveur du public sur ce Tour de Californie.
"Pas évident de faire sa place au sein du peloton"
Ce n'est pas évident de faire sa place au sein du peloton lorsque l'on fait partie d'une équipe Continentale, seulement composé de coureurs Espoirs. Mais les coureurs World Tour nous respectent quand même. Bien plus que sous le maillot de l'équipe de France... Sur le Tour de l'Ain l'an passé, j'avais entendu des mots pas très sympa à notre égard... Cependant, on ne se fait pas de cadeau pendant la course. Que ce soit les stars envers nous ou nous envers les stars. Chacun bataille pour faire sa place.
Pour ce qui est d'une petite anecdote, j'ai eu la chance d'attirer quelques grands noms du peloton grâce à mon nouveau SRAM Wireless, que je teste depuis 2 mois. Des coureurs comme Tom Boonen ou Lars Boom sont venus me parler pour connaître un peu le système de cette nouveauté.
La suite du programme : Tour des Pays de Savoie et les France
C'est un peu comme dans le film "Les Ch'tis", on pleure lorsque l'on arrive et on pleure lorsque l'on repart ! Non j'exagère... Mais j'avoue être un peu triste de quitter les USA. La culture m'a vraiment plu. Les gens que j'ai pu côtoyer aussi. C'est, en fait, ma famille et mes amis qui me poussent à être pressé de rentrer. Et pas tellement la culture, le pays par lui même...
Évidemment j'ai hâte de retrouver la famille. Je décomptais les minutes dans l'avion avant d'arriver en France !
"Autant rendre l'utile à l'agréable !"
Ces 3 mois ? Fantastique. Comme je le voulais, c'est plus qu'une simple vie de cycliste ! C'est une expérience humaine. J'ai rencontré des gens formidables, avec qui je garderai forcément contact par la suite, d'autres que je n'aurais jamais imaginé rencontrer un jour. J'ai vu des choses improbables, des paysages magnifiques, goûter à tant de choses de la vie différentes de la France... C'est clairement une chance de vivre ce que je vis à mon âge et j'en suis très reconnaissant. J'essaye donc d'en profiter. Autant rendre l'utile à l'agréable !
"Un stage en altitude dans les Alpes pour préparer le Tour des Pays de Savoie"
Prochainement, je participerai au Critérium d'Amiens et de Calais les 29 et 30 mai, avant de partir en stage en altitude dans les Alpes pour préparer le Tour des Pays de Savoie. J'espère le faire avec l'équipe de France. J'aimerai y être en bonne condition. Pour monter en puissance, je passerai peut-être par une participation au Gran Fondo Marco Pantani et à la Time Mégève Mont-Blanc, au début du mois juin. Puis fin juin, il y aura les Championnats de France, au Futuroscope, que je ferai avec les professionnels normalement. Je retournerai aux USA le 8 juillet.
"L'objectif sur le Tour des Pays de Savoie ? Faire du mieux possible !"
Le parcours du Tour des Pays de Savoie est peut-être moins montagneux que l'an passée. Je dois reconnaître le parcours avant de me prononcer sur celui-ci. Mais il me semble moins montagneux. Attention je n'ai pas dit moins difficile... L'objectif sera de faire du mieux possible ! Comme à chaque course. Le reste suivra.
"J'aimerai être de la partie avec l'équipe de France en août et en septembre"
Bien sûr que j'espère toujours participer au Tour de l'Avenir notamment. C'est à mon sens la plus belle course du calendrier Espoirs. J'ai l'expérience de l'an passé et je connais les erreurs à ne pas faire pour être en bonne condition. Cependant, il est beaucoup trop tôt pour envisager quoique ce soit. Mais il est clair que j'aimerai être de la partie avec l'équipe de France en août et en septembre.
Les questions des lecteurs
Est-ce que l'ambiance dans le peloton, dans les courses du type Tour de Californie, est-elle si différente par rapport aux courses d'un niveau inférieur ? (vivetitouland)
L'engouement est totalement différent sur le Californie. C'est très populaire ici. La retombée médiatique est énorme pour les sponsors. D'ailleurs un bon nombre de marques américaines décident de montrer leurs nouveaux produits sur le Tour de Californie. Le village départ est vraiment grand, le speaker commente la course comme un show, la présentation des équipes était vraiment magnifique et les gens au bord de la route sont un peu ... fous ! Mais ça donne une ambiance de fête. J'ai en tête Bradley Wiggins qui attrape la bière d'un spectateur qui courait à côté de lui dans une bosse sur la dernière étape pour boire une petite gorgée ! C'est bon de voir que le vélo se porte bien outre-atlantique !
"Il faut batailler pour trouver sa place"
Est-ce que ça frotte plus que d'habitude au Tour de Californe, comparé aux courses auxquelles tu as l'habitude de participer ? (vivetitouland)
Évidemment ça roule plus vite. Mais je pense que le niveau World Tour, type Tour du Pays Basque, est encore au-dessus. Cependant, il est beaucoup plus difficile de faire sa place dans le peloton. Les équipes fonctionnent vraiment groupées et il faut batailler pour trouver sa place. Ce qui rajoute une bonne difficulté supplémentaire... Ce n'est pas négligeable...
"Le but est de se former pour ensuite intégrer le haut niveau"
Quel est l'objectif à court-moyen terme ? Ton but est de trouver une équipe Continentale ou une équipe World Tour européenne afin de courir les courses les plus prestigieuses ou tu comptes vraiment t'inscrire dans un projet avec ton équipe actuelle ? (marcodoom)
Bissell Development Team a clairement pour but d'être un tremplin pour les coureurs qui y sont. Le but est de se former pour ensuite intégrer le haut niveau type Conti-Pro ou World Tour. C'est donc évidement mon prochain objectif. Le but est est de faire carrière et d'évoluer, dans le futur, sur les plus grandes courses du calendrier dans une équipe française ou étrangère...
Propos recueillis par Alexis ROSE
Les précédents Journaux de Bord de Clément Chevrier : #1, #2, #3, #4, #5.
N.B. : Si vous avez des questions à lui poser, n'hésitez surtout pas à poster des commentaires dans le formulaire ci-dessous. Clément répondra à toutes les questions dans les prochains Journaux de bord. Merci.