JO - Paris 2024 - Alaphilippe, Cosnefroy... quelle sélection pour Voeckler ?

Par Martin LARUELLE le 30/05/2024 à 19:56. Mis à jour le 02/06/2024 à 08:16.
JO - Paris 2024 - Alaphilippe, Cosnefroy... quelle sélection pour Voeckler ?
JO - Paris 2024
Photo : Sirotti

Alors que nous sommes à deux mois de la course en ligne des Jeux Olympiques de Paris 2024, c'est toujours le grand flou pour le sélectionneur de l'équipe de France, Thomas Voeckler. Des coureurs qui faisaient partie de la short-list il n'y a pas si longtemps que cela, comme le champion d'Europe Christophe Laporte (Visma | Lease A Bike) ou Arnaud Démare (Arkéa - B&B Hotels) n'ont pas connu un excellent début de saison. D'autres, ont contraire, ont fait le plein de confiance, comme les équipiers de Decathlon AG2R La Mondiale, la formation en pleine bourre depuis le début de saison, Benoit Cosnefroy et Paul Lapeira ou encore Lenny Martinez (Groupama - FDJ). Rappelons que les Jeux Olympiques se déroulent sous un format très particulier car chaque pays ne pourra aligner qu'un nombre très limité de coureurs. Seules cinq nations ont le droit d'en aligner 4 et la France en fait partie - de justesse - grâce à sa 5e place obtenue au classement UCI des nations la saison dernière. Les autres pays devront se débrouiller avec trois, deux ou même un seul coureur. Et donc, la question qui est sur toutes les lèvres actuellement, quels seront les coureurs sélectionnés par Voeckler pour ces Jeux à domicile ? Cyclism'Actu vous livre sa sélection idéale. Qu'en pensez-vous ? 

Vidéo - Thomas Voeckler au micro de Cyclism'Actu !

 

Un parcours pour puncheurs... ou pour sprinteurs ?

Avec seulement 4 noms à coucher sur la liste de départ, Thomas Voeckler a l'embarras du choix pour effectuer sa sélection. Il faudra tout d'abord tenir compte du parcours. Avec 2800 mètres de dénivelé positif sur un total de 275 kilomètres, il ne s'agit clairement pas d'un parcours pour grimpeurs. Avec de telles caractéristiques sur le papier, on pourrait même en venir à se demander si les sprinteurs qui passent correctement les bosses, à l'image du duo belge Jasper Philipsen et Arnaud De Lie, d'un Kaden Groves (Australie) ou encore d'un Jonathan Milan (Italie), pourraient avoir une chance de survivre et de se livrer bataille lors d'un sprint en petit comité ?

 

 

Comme nous l'avons déjà dit, les circonstances sont particulières et avec un maximum de 4 coureurs par équipe, il sera impossible de contrôler la course. De plus, avec des coureurs comme Mathieu van der Poel (Pays-Bas) et Tadej Pogacar (Slovénie) au départ, la course risque de se lancer de loin. Enfin, la majeure partie du dénivelé se concentre dans les 100 derniers kilomètres de course et le circuit final autour de Montmartre est très technique. La répétition des côtes et le manque de contrôle seront plus que probablement fatal aux sprinteurs. Sur cette base, nous nous attendons à retrouver à l'avant le même type de coureurs que lors des Championnats du Monde de Glasgow la saison dernière. 

 

 

Un duo de leader pour mener la France au titre ? 

En prenant en compte tous les paramètres cités ci-dessus, nous pensons que le sélectionneur national devra opter pour deux leaders - dont un qui devra se glisser dans les premiers coups à l'entame des 100 derniers kilomètres - ainsi que deux équipiers ayant le coffre pour supporter la distance de près de 300 kilomètres. Alors, qui sélectionner et qui laisser sur le banc de touche ?

En tant que leader, nous optons pour un choix qui risque de ne pas faire l'unanimité. Nous décidons de ne pas confier le rôle à Julian Alaphilippe (Soudal - Quick Step) ou à Christophe Laporte, mais nous décidons de faire confiance à Benoit Cosnefroy ! Le Normand est en pleine bourre depuis le début de la saison et affiche déjà 7 victoires au compteur. Il est dans la forme de sa vie et le parcours semble taillé pour lui avec des caractéristiques similaires à la Flèche Brabançonne où il a toujours extrêmement bien performé. Déjà vainqueur de courses de plus de 250 kilomètres comme la Bretagne Classic, il a donc également l'endurance nécessaire pour tenir la distance. Selon nous, la tactique gagnante sera de (tenter de) suivre les attaques de grands favoris de l'épreuve et, s'il y parvient, de placer une accélération durant un moment de temporisation et espérer que cela se neutralise parmi les grands noms. 

 

 

En tant que "leader offensif", nous optons pour Julian Alaphilippe, avec l'idée de profiter de son tempérament d'attaquant-né en lui demandant de se glisser dans les coups qui partiraient en vue du final de l'épreuve. Il pourrait également se charger lui-même de créer un groupe d'outsiders de 4-5 coureurs qui partiraient de loin, en espérant profiter d'un manque de contrôle dans le peloton. Dans un grand jour, Loulou est intenable, il nous l'a encore prouvé très récemment sur les routes du Tour d'ItalieDans tous les cas, l'équipe de France se trouverait en situation favorable. Soit le groupe d'attaquants va au bout et, dans ce cas, Loulou dispose des qualités de finisseur pour remporter l'or olympique. Et s'il est malgré tout revu, l'escapade du double champion du monde à l'avant aura permis à ses équipiers de ne pas devoir contrôler le groupe de poursuite et de s'économiser en vue du final. 

 

 

Des équipiers très solides

Pour soutenir notre duo de leaders, il sera nécessaire de disposer de deux hommes solides, capables de tenir la distance et d'amener Benoit Cosnefroy dans les meilleures conditions dans le final. Il faut également que les rôles soient clairs et parfaitement définis, et qu'il s'agisse de deux réels "équipiers". Faire une équipe de 4 stars est très risqué du point de vue de l'osmose de l'équipe. Souvenons-nous des Néerlandaises aux derniers Jeux Olympiques de Tokyo... C'est pour cette raison que le nom de notre premier équipier semble couler de source, même s'il ne fera sans doute - à nouveau - pas l'unanimité chez l'ensemble de nos lecteurs. Nous choisissons de sélectionner Dorian Godon ! Équiper de Cosnefroy depuis de nombreuses années chez Decathlon AG2R La Mondiale, les deux hommes se connaissent et ont l'habitude de courir ensemble. Godon a également remporté la Flèche Brabançonne dont, rappelons-le, le parcours a des caractéristiques fort similaires à celui de Paris. Enfin, il est en forme comme le prouvent ses deux récentes victoires sur le Tour de Romandie, lors de deux étapes sélectives. Pour toutes ces raisons, nous pensons qu'il sera l'équipier parfait dans notre sélection. 

 

 

Enfin, comme deuxième équipier, nous allons orienter notre choix en fonction du chrono. En effet, il ne faut pas oublier que le coureur qui participera au contre-la-montre est également obligé de s'aligner sur la course en ligne. Soyons réalistes, il est peu probable que l'équipe de France décroche une médaille dans cet exercice. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut s'aligner sans ambitions. C'est d'ailleurs ce que confiait Thomas Voeckler dans une interview auprès d'Eurosport en début d'année. "Même si la médaille semble inaccessible, je n'ai pas non plus envie d'aller en touriste sur le contre-la-montre pour faire 23e. Je crois aussi beaucoup à la dynamique en équipe de France. Et pour ça, je ne veux pas faire une semaine avec un coureur qui n'est pas spécialiste du chrono".

 

 

Le parfait compromis semble être tout trouvé en la personne de Bruno Armirail (Decathlon AG2R La Mondiale). Très à l'aise sur tous les types de terrains, le Bagnérais saura se "mettre à la planche" et accomplir un gros travail pour placer ses leaders dans la meilleure position possible en vue du final. Et pourquoi pas Rémi Cavagna (Movistar) nous direz-vous ? Ses performances depuis le début de l'année dans l'exercice chronométré ne plaident pas en sa faveur - il n'a pas décroché un seul top 10. Même si le TGV de Clermont-Ferrand est le champion de France de la spécialité, Armirail nous semble plus à même d'atteindre un beau résultat dans le contre-la-montre, tout en abattant au moins le même travail que Cavagna lors de la course en ligne. Et cette sélection permet d'avoir un bloc constitué de 3 équipiers de la même équipe, Decathlon AG2R La Mondiale. Ceci n'est sans doute pas correct d'un point de vue politique, mais permettra sans aucun doute d'avoir une réelle osmose entre les 3 hommes qui devront faire bloc au sein du peloton, tandis que Julian Alaphilippe pourra jouer à fond sa carte d'électron libre. 

 

 

Une longue liste de déçus

La liste des coureurs qui peuvent prétendre à une sélection est très longue. Il y aura donc forcément plus de déçus que d'heureux. Tout d'abord, plusieurs coureurs restent sur le carreau alors que le parcours semble leur convenir parfaitement et qu'ils ont des caractéristiques similaires à nos sélectionnés. Il s'agit des équipiers de la Groupama - FDJ, le jeune espoir Romain Grégoire et l'expérimenté Valentin MadouasAxel Zingle (Cofidis), Paul Lapeira ou encore Axel Laurance (Alpecin - Deceuninck) et Kevin Vauquelin (Arkéa - B&B Hotels). Ils auraient certainement pu faire partie de la sélection si elle avait pu être plus large, comme dans le cas d'un championnat du monde, par exemple. Néanmoins, il faut faire des choix, et nous avons expliqué notre raisonnement ci-dessus.

 

 

Les coureurs de type "grimpeurs" ne font pas partie de notre sélection. D'un côté, le parcours semble "trop facile" pour leur permettre d'exprimer toutes leurs qualités. De plus, ils ont généralement un statut de leader dans leur formation et comme nous l'avons expliqué ci-dessus, nous souhaitons deux équipiers qui assumeront ce rôle à 100%. Le plus compliqué est sans doute de laisser Lenny Martinez à la maison. Il a réalisé un début de saison de rêve, et apportera plus que probablement de belles satisfactions à l'équipe de France dans le futur. Mais nous ne le voyons pas dans la sélection car il a plus le profil d'un grimpeur et ne sera donc pas assez explosif pour suivre les multiples attaques. Le même raisonnement s'applique à Romain Bardet (Team dsm - firmenich PostNL), Guillaume Martin (Cofidis), Pavel Sivakov (UAE Team Emirates), Warren Barguil (Arkéa - B&B Hotels) et David Gaudu (Groupama - FDJ). 

 

 

Et enfin, nous avons également choisi de laisser nos "sprinteurs-puncheurs" à la maison. Tout d'abord, Arnaud Démare connait un début de saison relativement moyen et d'autres coureurs semblent être plus en forme que lui pour faire partie de la sélection. Et puis, très difficile également de laisser Christophe Laporte sur le carreau. Le champion d'Europe a connu une première partie de saison bien en-deçà des attentes, surtout parce que la malchance semble coller à ses basques et ne pas vouloir le lâcher. Après une campagne des classiques pourrie par la maladie, une grosse chute l'a contraint à quitter le Tour d'Italie avant la première journée de repos. Sa condition représente un trop grand point d'interrogation pour l'inclure dans la sélection en tant que leader, selon nous. Et Laporte, avec ses récents succès et son titre de champion d'Europe, ne peut plus être cantonné à un simple équipier de luxe. Enfin, le parcours semble trop dur pour des coureurs tels que Bryan Coquard (Cofidis) et Paul Penhoët (Groupama - FDJ) qui ne sont donc pas inclus non plus dans notre sélection. Alors, qu'en pensez-vous ? Êtes-vous d'accord avec nos choix ? Qui sélectionneriez-vous pour défendre les chances françaises à domicile ? 

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