ITW - Mauduit : «Contador à la Lampre, rien n'est fait»
Par Valentin GLO le 03/05/2016 à 08:02
Vidéo - Tour d'Italie 2016 - Les 10 favoris du 99e Giro
Le Tour d'Italie, premier grand Tour de la saison, débute ce vendredi 6 mai depuis Apeldoorn, aux Pays-Bas. Comme tous les ans depuis 1999, l'équipe Lampre-Merida sera au départ du Giro, pour la vingtième fois de son existence. Une épreuve remportée à deux reprises par la formation italienne, en 2001 avec Gilberto Simoni et en 2011 avec Michele Scarponi. Si une telle performance sera difficile à rééditer sur cette 99e éditon, les coureurs de Giuseppe Sarroni, lauréat de la course rose en 1979 et 1983, tenteront de remporter à nouveau des étapes après les quatre bouquets cueillis en 2015 avec Diego Ulissi (deux étapes), Sacha Modolo et Jan Polanc. Philippe Mauduit, le directeur sportif français de Lampre-Merida depuis l'année dernière, analyse pour Cyclism'Actu les forces en présence de son équipe pour ce Tour d'Italie après un Tour de Turquie réussi. Il évoque également les rumeurs de transfert concernant Alberto Contador, qu'il a côtoyé chez Saxo Bank entre 2011 et 2014.
Philippe, la Lampre s'est distinguée sur le Tour de Turquie avec trois victoires d'étape acquises par Sacha Modolo et Przemyslaw Niemiec. C'est de bon augure à moins d'une semaine du départ du Giro ?
C'est effectivement de bon augure, surtout qu'une bonne partie de l'équipe qui était en Turquie sera sur le Giro. Nous n'avons pas de coureur capable terminer sur le podium du Tour d'Italie, même si Przemyslaw Niemiec a toujours les capacités de terminer dans le top 10 comme il l'a déjà fait (6e en 2013). Nous allons donc nous concentrer sur la chasse aux étapes, dans les sprints massifs avec Sacha Modolo, sur les arrivées difficiles avec Diego Ulissi ou en prenant les échappées en montagne avec Niemiec et Ilia Koshevoy. Nous voulons rééditer ce que Jan Polanc, notamment, avait réalisé l'année dernière.
La première victoire de la Lampre est arrivée tardivement cette saison avec Davide Cimolai sur une étape du Tour de Catalogne. Ces trois nouvelles victoires en Turquie vous rassurent-elles ?
Nous avons toujours été confiants. Beaucoup d'équipes se seraient affolées à notre place mais nous savons pourquoi cela n'a pas fonctionné en debut de saison. Nous nous sommes retrouvés avec cinq garçons à l'hôpital durant les deux premiers mois de l'année. Sur un effectif de 24 coureurs, cela affaibli tout le groupe. Nous sommes obligés de changer le programme de certains coureurs qui n'ont pas le temps de récupérer entre les courses. La plupart de nos blessés sont désormais rentrés, il manque seulement Yukiya Arashiro. Quand vous savez pourquoi cela ne fonctionne pas, il n'y a aucune raison de s'affoler.
Quel était votre sentiment après la 3e place de Rui Costa sur Liège-Bastogne-Liège ?
Il y a toujours un petit mélange de satisfaction et de déception. Quand vous passez si près de la victoire vous vous demandez : "Mince, il nous a manqué quoi pour gagner ?" Mais quand vous prenez les choses avec un peu plus de recul vous comprenez que Rui ne pouvait pas faire plus. Il ne prend pas de relais car il sait que s'il en prend cela lui coûte trop d'énergie pour le sprint. Après, beaucoup de coureurs auraient aimé faire 3e de Liège-Bastogne-Liège. Monter sur le podium d'une telle course c'est important pour le coureur et pour l'équipe.
Giuseppe Sarroni a parlé de contacts avec Alberto Contador pour la saison 2017, qu'en est-il ? Avoir travaillé avec lui chez Saxo Bank peut-il être un facteur important pour une possible arrivée ?
Je ne sais pas, il faut se renseigner auprès de Giuseppe. Nous échangeons beaucoup sur les arrivées possibles et les coureurs en fin de contrat. Mais nous ne sommes que le 2 mai et l'ouverture des transferts est en août. Alberto Contador fait partie des coureurs en fin de contrat mais il n'y a rien de fait. Il y a deux mois on annonçait Vincenzo Nibali chez Lampre, maintenant c'est Contador et je ne sais qui ce sera le mois prochain... Je ne sais pas si notre passé commun peut peser dans la balance. C'est un coureur avec qui j'ai aimé travailler et je pense que c'est réciproque. Mais pour l'instant cela reste un simple bruit évoqué par la Gazzetta dello Sport.
Propos recueillis par Valentin Glo pour Cyclism'Actu.