ITW - Arnaud Labbe : «Les vélos à moteur ? Du fantasme»
Par Valentin GLO le 18/04/2016 à 19:42
Vidéo - "Moteurs, ça roule" ! Une enquête de Stade 2
Ce dimanche, Stade 2 a donc diffusé une enquête sur les vélos à moteur intitulée "Moteurs, ça roule !" Elle a été réalisée par le journaliste Thierry Vildary. On y retrouve notamment le témoignage de Jean-Pierre Verdy, ancien directeur des contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Il affirme que plusieurs coureurs et managers lui ont confié des suspicions de tricherie mécanique par des coureurs de "très haut niveau" lors du dernier Tour de France. Joint par Cyclism'Actu, Arnaud Labbe, professionnel de 2005 à 2013 chez Auber 93, Bouygues Telecom et Cofidis, désormais mécanicien chez Direct Energie, revient sur ce reportage. Sa conclusion : "Les vélos à moteur ? Le fantasme des journalistes" Et donc de Stade 2 ?
Arnaud, vous avez vu ce reportage de Stade 2 sur les vélos à moteur. Qu'en avez-vous pensé ?
C’est dommage de faire 20 minutes sur un sujet comme celui-là. Surtout que je vois mal comment de telles pratiques pourraient exister dans le peloton professionnel. C’est, à mon avis, trop compliqué à mettre en place dans une équipe cycliste. Il faudrait que beaucoup de monde soit au courant, au moins tout le staff. Je ne vois pas comment cela pourrait être possible sans que cela se sache.
Ce reportage n'est pas crédible selon vous ?
Avec la manière dont c’est tourné et présenté, cela devient crédible. Cela peut peut-être exister dans un milieu amateur mais chez les professionnels je ne vois vraiment pas comment cela pourrait être possible. La roue électromagnétique, je ne savais même que cela existait il y a trois semaines ! Et je ne sais rien dessus à part ce que j’ai vu dans ce reportage. Tout cela tient plus du fantasme de journalistes qu'autre chose.
On a pourtant retrouvé un moteur chez une coureuse belge lors des Mondiaux Espoirs à Zölder. Et Jean-Pierre Verdy, ancien directeur du département des contrôles à l'Agence française de lutte contre le dopage, explique dans ce reportage que des managers d'équipes françaises ont émis des doutes sur des coureurs de "haut niveau" lors du dernier Tour de France.
Pour Femke van den Driessche, cela reste au niveau amateur. Elle dit que le vélo n'est pas à elle mais c'est bien elle qui appuyait sur le bouton. Je ne sais pas comment cela fonctionne mais à son niveau un nombre restreint de personnes peut être dans la confidence. Un coureur peut se doper tout seul, dans son coin, mais les machines c'est plus compliqué puisque nous, les mécaniciens, sommes tout le temps dessus. Chez Direct Energie, c'est impossible. Pour les managers, ce n'est que leur point de vue.
Propos recueillis par Valentin GLO pour Cyclism'Actu.