Giro - T. Dumoulin : «Peut-être mieux de perdre du temps»
Par Cyprien BRICOUT le 17/05/2016 à 13:09
Vidéo - Le contre-la-montre de Chianti
Tom Dumoulin ne se trouve pas dans la meilleure des postures à l'heure d'entamer la deuxième semaine du Giro. Le leader de l'équipe Giant-Alpecin, qui devait profiter des deux étapes chronométrées de la première partie de course pour prendre du temps à ses principaux rivaux, est arrivé à la journée de repos avec 58 secondes de retard sur le maillot rose Gianluca Brambilla (Etixx-Quick Step). Or, le Néerlandais n'a, à priori, pas les moyens de suivre les meilleurs grimpeurs lors des étapes de haute-montagne à venir, et d'autant moins au vu de sa forme, qui ne paraît pas optimale. Une thèse qui vient se confirmer avec ses récentes déclarations sur Cyclingnews, à moins que cela ne soit un nouveau coup de bluff : "Lors de mes meilleurs contre-la-montre, je ne réfléchis pas, j'avance et je n'y pense pas.Mais avant et pendant le contre-la-montre de dimanche, j'ai eu des réfléxions du type : 'Oh, comment dois-je prendre ce virage ? Freine un peu plus pour être en sécurité'. Avec de telles pensées, vous ne gagnerez jamais. Gagner n'était pas possible, mais je n'étais pas capable de prendre le maillot rose non plus. Réfléchir, c'est mauvais en chrono. L'étape de samedi fut une déception car je ne m'attendais pas à perdre le maillot rose aussi rapidement. Mon niveau n'était pas assez bon pour jour le classement général, donc je savais que j'allais finir par le perdre. C'étais plus tôt que ce que j'espérais, mais c'était OK. Mais hier (dimanche, ndlr), c'était mon objectif principal sur ce Giro, et la plus grande déception. C'était un contre-la-montre qui me correspondait très bien. Ç'aurait pu être l'un des plus beaux chronos que je n'ai jamais faits s'il y avait eu du beau temps, mais je savais avant de partir que je n'avais aucune chance de gagner".
Cette fois, le vainqueur du prologue semble décidé à arrêter de se battre pour le classement général : "Je pense que je n'ai pas d'autre choix, car ma douleur à la selle est un vrai problème. Je prendrai le départ mais je pense que je vais perdre du temps de toute manière, car je ne me sens pas bien. C'est peut-être mieux de perdre du temps demain (mardi, ndlr), plutôt que de m'accrocher quelques jours et ne s'apercevoir que je suis encore trop proche au général pour prendre une échappée. C'est mieux de perdre du temps demain que de résister le plus longtemps possible et accentuer la douleur. Si on regarde ma performance le jour où j'ai attaqué, je pense que ma forme est plutôt bonne, meilleure que ce que j'espérais en montagne, et c'est bizarre de perdre 20% de forme deux jours plus tard. Cela n'arrive pas normalement. C'est peut-être dû à ma douleur. Mais je ne veux pas tout mettre là-dessus non plus. Je ne sais pas exactement, c'était juste une mauvaise journée".
Enfin, le coureur de 25 ans s'est projeté sur la suite de sa saison : "Le Tour, ce serait trop après le Giro, donc je ferai probablement deux stages en altitude plutôt, un avant la Pologne, et un après. Pour l'instant, il n'est pas prévu que je fasse le Tour. Le contre-la-montre des Mondiaux sera complètement plat, mais j'ai aussi gagné des chronos plats, donc je serais fou de ne pas y aller". Le 5e des championnats du Monde de Richmond devrait aussi s'aligner sur l'épreuve chronométrée de Rio, lors de Jeux Olympiques.