Tour d'Italie - Tadej Pogacar la 8e étape et triplé ! Romain Bardet perd gros
Par Arthur DE SMEDT le 11/05/2024 à 16:58
Six jours après l'arrivée au sommet du sanctuaire d'Oropa, le Tour d'Italie reprenait de la hauteur samedi à l'occasion d'une 8e étape qui se concluait à Prati di Tivo, à 1 450 mètres d'altitude. Pour le retour du Giro 49 ans après le succès de Giovanni Battaglin dans cette montée de 14,6 kilomètres à 7% de moyenne, on ne peut pas dire qu'il y ait eu du grand spectacle dans cette ascension finale, puisque la victoire s'est jouée au sprint au sein du groupe des favoris, tous attendant une attaque de Tadej Pogacar qui n'est finalement jamais venue. Facile et sûr de sa force, ce dernier s'est contenté d'aligner tous ses rivaux dans les 200 derniers mètres pour décrocher sa 3e victoire sur ce Giro, déjà !
Vidéo - Après le CLM, Tadej Pogacar enchaîne facile à Prati di Tivo
Huit étapes sur le #GirodItalia... et déjà trois victoires pour Tadej Pogacar ! Serein et sûr de sa force, le maillot rose s'impose au sprint au sommet de Prati di Tivo et est plus que jamais leader du #Giro. À retrouver sur https://t.co/hItDtvxPXA pic.twitter.com/MgVeiTieZR
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) May 11, 2024
Romain Bardet, Luke Plapp, Alexey Lutsenko... les grands perdants du jour
Le Slovène récompense ainsi l'énorme travail de ses coéquipiers d'UAE Team Emirates tout au long de la journée. Daniel Martinez (BORA-hansgrohe) et Ben O'Connor (Decathlon AG2R La Mondiale) sont les seuls à arriver dans le même temps que le maillot rose et complètent le podium. Derrière ce trio, on retrouve à deux secondes seulement un quatuor composé dans l'ordre d'Antonio Tiberi (Bahrain Victorious), Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), Einer Rubio (Movistar Team) et Cian Uijtdebroeks (Team Visma | Lease a Bike). A noter la très belle 10e place à 21" d'Alex Baudin (Decathlon AG2R La Mondiale), premier Français à l'arrivée.
Journée plus compliquée en revanche pour Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL). Offensif et à l'initiative de l'échappée de 14 qui n'a jamais réussi à creuser un bel écart sur le peloton, le grimpeur auvergnat a ensuite payé sa débauche d'énergie dans le final, terminant 20e à 2'21" du vainqueur. Au classement général, Pogacar possède toujours une confortable avance passée à 2'40" sur son dauphin Daniel Martinez. Geraint Thomas et Ben O'Connor restent en embuscade derrière le Colombien. Cian Uijtdebroeks (Team Visma | Lease a Bike) et Antonio Tiberi (Bahrain Victorious) profitent des défaillances de Luke Plapp (Jayco-AlUla) et Alexey Lutsenko (Astana) pour grimper dans le top 10, le Belge récupérant par ailleurs le maillot blanc de meilleur jeune.
Le résumé de la course
Le début d'étape est comme prévu très animé, avec de nombreuses tentatives d'échappée, mais aucun coureurs n'arrive réellement à faire de différence avant le pied de la première grosse difficulté du jour, la très irrégulière Forca Capistrello (16,3 km à 5,6%). Un grand groupe se détache dans les premières pentes, mais l'équipe UAE Team Emirates n'est visiblement pas encline à laisser filer autant de monde et rouler fort derrière. Sous l'impulsion notamment de Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) puis de Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL), un groupe d'une grosse dizine d'unités prend quelques longueurs d'avance, mais l'entente n'y est pas bonne. Bardet ressort donc en compagnie de Georg Steinhauser (EF Education - EasyPost) et Simon Geschke (Cofidis), ce dernier franchissant le sommet en tête.
Un trio rejoint juste avant de basculer par Valentin Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale). Le peloton pointe lui à près de deux minutes, tandis qu'un groupe d'intercalés navigue à 40 secondes. Dans la descente, Jhonatan Narvaez, Magnus Sheffield (INEOS Grenadiers), Alessandro Verre (Arkéa - B&B Hotels) et Julian Alaphilippe font la jonction, imités 10 bornes plus loin par le reste des poursuivants. On retrouve ainsi à 100 kms de l'arrivée 14 hommes en tête. Aux noms précédemment cités, il faut rajouter ceux de Martin Marcellusi (VF Group - Bardiani CSF - Faizanè), Michael Storer (Tudor Pro Cycling Team), Alessandro De Marchi (Team Jayco AlUla), Nairo Quintana, Pelayo Sánchez (Movistar Team) et Henok Mulubrhan (Astana Qazaqstan Team).
UAE Team Emirates musèle l'échappée, Pogacar pas rassasié
Un groupe de tête qui a fier allure mais qui galère à creuser sur le peloton maillot Rose, Mikkel Bjerg et Vegard Staeke Laengen maintenant à eux deux les fuyards à moins de 2'30". Pourtant, le mieux classé au général à l'avant, Romain Bardet, n'est que 14e à 5'23" - et désormais à 5'20" virtuellement après avoir empoché 3" de bonifs au Sprint InterGiro. Mais Tadej Pogacar a visiblement envie de jouer la gagne à Prati di Tivo, et les espoirs de victoire au sein de l'échappée semblent bien minces. D'autant plus que dans l'avant-dernière difficulté, le Croce Abbio (8,1 km à 4,7%), l'écart diminue à nouveau à 40 bornes du but.
Après une longue descente pour conduire les coureurs au pied du juge de paix du jour, l'avance des fuyards est désormais inférieur à la minute. UAE Team Emirates continue son train infernal dès les premières pentes. Luke Plapp (Jayco-AlUla) et Juan Pedro Lopez (Lidl-Trek) en font rapidement les frais. Devant, les échappés sont repris un à un, mais Valentin Paret-Peintre tente un ultime baroud d'honneur et navigue avec 20" d'avance sur un groupe maillot rose de plus en plus réduit. Alexey Lutsenko (Astana) et Filippo Zana (Jayco-AlUla) craquent à leur tour.
Beau baroud d'honneur de Paret-Peintre, Pogacar attend le sprint pour s'imposer facilement
"VPP" continue son superbe numéro et n'est repris qu'à 4 bornes du sommet, alors que Romain Bardet, après avoir tenté de s'accrocher, paye logiquement ses efforts de la journée et est distancé. La montée se résume à une course par élimination parmi les favoris, tout le monde attend l'attaque du maillot rose pour bouger. Rafal Majka mène grand train ce groupe d'une quinzaine d'unités. Et c'est finalement Antonio Tiberi (Bahrain - Victorious) qui accélère le premier à 1,5 kms du sommet ! Mais le jeune Italien est directement suivi par Pogacar, qui semble ultra facile dans sa roue.
Un groupe de 10 coureurs se reforme sous la flamme rouge, et tous se regardent, Majka faisant même son retour pour emmener ! La victoire va se jouer au sprint. Et sans surprise, le maillot rose est injouable dans cet exercice de puissance et de vélocité, remportant facilement cette 8e étape, sa 3e en une semaine de course !