Milan-San Remo - Demi Vollering : «Je comprends la frustration de Pogacar...»

La 1ère édition du Sanremo Women a donc accouché ce samedi d'un sprint entre favorites remporté par Lorena Wiebes (Team SD Worx-Protime) sur la Via Roma ! Parfaitement épaulée par la championne du monde Lotte Kopecky, la Néerlandaise a également profité d'une course rapide mais assez fermée, la Cipressa et le Poggio ne permettant à aucune coureuse de vraiment pouvoir faire des différences. Attendue parmi celles qui devaient mettre le feu dans ces deux ascensions mythiques de Milan-San Remo, Demi Vollering (FDJ-SUEZ) est finalement restée très discrète et sur la défensive, ne pointant le bout de son nez à l'avant qu'au sommet du Poggio - après une attaque de sa coéquipière Juliette Labous - pour se replacer avant la descente. La Batave échouera au pied du podium à l'issue du sprint final. "C'était bizarre", a admis Vollering à IDLProCycling.com après l'arrivée à propos de cette première.
Vidéo - Le résumé et Highlights du 1er Sanremo Women
"Ce n'était pas vraiment mon jour"
"C'était une course rapide et difficile, mais les ascensions n'étaient pas assez dures car toutes les équipes de grimpeurs ont laissé leurs leaders isolés trop tôt", a-t-elle analysé. "Dans le Poggio, il n'y avait pas d'espace pour aller où que ce soit, alors quand Juliette Labous a trouvé l'ouverture, elle a pu attaquer. Mais pour moi, c'était déjà trop tard. Canyon//SRAM a imposé un rythme soutenu, mais c'était parfait pour Lorena Wiebes et Lotte Kopecky. C'est allé tellement vite qu'il était difficile de faire la différence. Tout le monde est à sa limite du bas du Poggio jusqu'à l'arrivée. Je comprends maintenant la frustration de Tadej Pogacar : cette dernière montée est si vite terminée… si on n'est pas en position ne serait-ce qu'une seconde, c'est déjà fini."
"Ce n'était pas vraiment mon jour", a résumé Vollering, qui a bien failli chuté à plusieurs reprises dans ce final comme toujours sous tension. "À un moment, une coureuse est tombée juste à côté de moi, et j'ai cru qu'elle allait m'entraîner avec elle. J'ai même roulé sur sa roue arrière, mais j'ai miraculeusement réussi à rester debout. Peu après, lors d'une autre chute, j'ai réussi à m'en sortir de justesse, même si je sentais encore des coureuses me percuter par derrière ; l'une d'elles m'a même touché la jambe. J'ai gravi la Cipressa avec une dose d'adrénaline et de stress, et honnêtement, je ne m'en suis jamais vraiment remise. Dans le Poggio, je sentais l'acide lactique dans mes jambes", a-t-elle conclu.
"Seulement 11% des primes des hommes... c'est décevant, il reste encore beaucoup à faire"
A noter qu'avant le départ de ce premier Milan-San Remo féminin depuis vingt ans, qui a suscité beaucoup d'enthousiasme au sein du peloton, la star de la FDJ-SUEZ avait tenu à exprimer sa déception vis-à-vis des primes attribuées et l'inégalité criante avec celles des hommes. "Nous n'avons que 11 % du cash prize des hommes ici, et c'est décevant. C'est une différence énorme. Aucune d'entre nous ne prend le départ pour les primes, mais quand on parle d'égalité des chances, on veut vraiment les obtenir. Cela se reflète aussi dans les petits détails, comme le cashprize. Cela montre que nous n'y sommes pas encore. Il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle regretté.