Tour de France - Virenque : «Pourquoi on me voit moins sur le Tour ?»
Qui d'autre que Richard Virenque pour parler de la 17e étape du Tour de France et de son arrivée à Courchevel ? Cyclism'Actu a retrouvé, ce mercredi 19 juillet, le Varois de 53 ans, consultant pour Europe 1 sur cette Grande Boucle et de passage dans la célèbre station alpestre. Un lieu synonyme de très bons souvenirs pour l'ancien chouchou du public français, qui s'est remémoré sa victoire devant le maillot jaune Jan Ullrich le 20 juillet 1997. 26 ans plus tard presque jour pour jour, ce sont désormais Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) qui pourraient rejouer le même scénario. Souvenirs et décryptage avec Richard Virenque au micro de Cyclism'Actu.
Vidéo - Richard Virenque au micro de Cyclism'Actu à Courchevel
Quels souvenirs gardez-vous de Courchevel ?
"Courchevel, ça me rappelle de bons souvenirs oui. Il y a plus de 20 ans, 1997, une belle bagarre sur le Tour de France avec le maillot jaune Jan Ullrich. Je m'étais imposé après une grosse offensive qu'on avait lancée dès le départ. Tout ça parce que la veille, j'avais été véxé d'avoir été battu par Marco Pantani dans l'Alpe d'Huez, il avait fait le record de la montée. Je m'étais promis qu'il y aurait une revanche le lendemain, et ça a été à Courchevel. Ça reste un très bon souvenir.
La différence avec l'étape du jour, c'est qu'ils ont découvert le Col de la Loze, au sommet de la station. L'accès de la Loze à l'altiport, c'est un super mixe, que j'aurais aimé découvrir à mon époque car il y a des pentes très fortes, très dures. Je viens de le faire, j'ai pris mon temps pour monter, je ne pouvais pas aller plus vite. C'est vraiment un super col, à 2300 mètres d'altitude. Je voulais me rendre compte un peu par moi-même de ce col, savoir à qui il ressemblait. C'est un parcours qui me plait, qui est génial. On va vivre une super étape aujourd'hui, il va y avoir du sport !"
On vous voit beaucoup moins sur le Tour ces dernières années, une raison ?
"Je suis dans une période où je suis moins sollicité. Forcément, quand c'est le cas, on reste chez soi. Je suis content d'être là pour la dernière série d'étapes de montagne dans les Alpes de ce Tour. J'étais également à Megève il y a quelques jours. J'ai participé au programme organisé par ASO avec une cinquantaine de sportifs et d'hommes d'affaire. Ils étaient tous entraînés comme des pros, j'étais le seul à arriver comme au Club Med... Ça m'a fait tout drôle (rires). Donc voilà, je suis ravi de participer un peu et de revenir renifler un peu l'odeur du peloton, qui me manque forcément."
#TDF2023 : Richard #Virenque est à #Courchevel qui nous parle de cette 110e Grande Boucle, mais pas seulement : "Je suis devenu Monsieur tout le monde"
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) July 19, 2023
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2004-2023, bientôt 20 ans depuis la fin de votre carrière...
"Ça fait déjà 20 ans... Je n'avais pas fait le rapprochement. Il s'est passé beaucoup de choses depuis. Je sui redevenu Monsieur Tout le monde. J'aime toujours autant le vélo, j'aime partager ma passion et savoir la transmettre, que ce soit à des coureurs pros ou lambdas. Je fais quelques séminaires. Mais sinon tout se passe plutôt bien."
Comment vivez-vous ce Tour 2023 ?
"Ce Tour est passionnant. Une belle lutte entre Vingegaard et Pogacar, qui va continuer aujourd'hui. Ce qui est fou, c'est qu'ils se sont battus pour 10 ou 20 secondes pendant deux semaines, et en l'espace de 22 kilomètres il y a eu un écart de 1'30"... Comme quoi il faut rester concentré. Je ne dis pas que Pogacar a déjà perdu le Tour, car c'est un champion. Il va être revanchard, il a du caractère. On a la chance de vivre un beau Tour cette année, avec de beaux duels."
Votre avis sur les nombreux soupçons de dopage ?
"Il est clair que Vingegaard a fait un chrono incroyable, dans un domaine où il est très fort. Un contre-la-montre, il faut être très concentré. Moi j'avais du mal, on pouvait perdre beaucoup de temps, mais ce n'était pas pour ça que je n'étais pas bon physiquement. Pour avoir vu Pogacar sur les réseux sociaux la veille du chrono, où tu dois rester concentré et tranquille, il faisait le clown avec ses équipiers... Bon, c'est sympa, mais c'est peut-être ça qui lui a manqué. Si c'était Pogacar qui avait mis la même chose à Vingegaard, est-ce qu'on aurait eu autant de soupçons sur lui aussi ? On se pose la question."
Un petit mot sur le Tour des Français. Ne devraient-ils pas tenter le tout pour le tout pour une victoire ?
"Il est clair que pour gagner des étapes, soit on les gagne avec les champions devant, et si les champions sont trop forts, l'autre tactique c'est de partir dans les échappées. Il ne faut pas être trop marqué au classement général, mais sur ce tour le général est déjà tellement établi. Quand je vois David Gaudu qui est à 17 minutes au général, et à 10 du 5e... Il a largement un retard suffisant pour aller dans une échappée et claquer une étape. Pour avoir fait 5 ou 10 fois dans les 10 premiers du classement général, il vaut mieux gagner des étapes. Quand on parle d'un podium, oui il faut le défendre. Mais quand on finit 7e, 8e, ou 12e, il vaut mieux une étape, ça restera beaucoup plus."
Votre podium final ?
"Mon podium ? Je dirais Rodriguez 3e, Pogacar 2e et Vingegaard qui gagne un deuxième Tour consécutif. Si on va me revoir sur le Tour ? Je n'en sais rien, mais je viendrai en tant que spectateur déjà car ça me plait bien."