Paris 2024 - Mathilde Gros : «J'arrêterai le jour où je n'aurais plus l'envie»

Par Nicolas GAUTHIER le 10/08/2024 à 19:24. Mis à jour le 11/08/2024 à 08:50.
Paris 2024 - Mathilde Gros : «J'arrêterai le jour où je n'aurais plus l'envie»
Paris 2024
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

Championne du monde de la vitesse individuelle en 2022 à Saint-Quentin-en-Yvelines, Mathilde Gros rêvait de remettre le couvert sur cette même piste, mais cette fois-ci aux Jeux olympiques. Malheureusement, la Nordiste est tombée de très haut ce samedi puisque c'est dès les huitièmes de finale qu'elle a été éliminée du tournoi. Tout d'abord battue par la Néerlandaise Hetty van de Wouw, la pistarde de 25 ans avait une chance de revenir dans le jeu grâce aux repêchages, mais elle a échoué là encore, seulement deuxième d'une série à trois qu'il fallait absolument remporter. Forcément, c'est le coeur gros et marquée par son échec que Mathilde Gros a répondu aux questions des journalistes.

Vidéo - Mathilde Gros après son élimination précoce en vitesse

 

"Le niveau est monstrueux"

C'est une énorme déception pour vous ?

Mathilde Gros : Oui, forcément. Ce n'est pas ce que j'avais prévu, mais c'est comme ça.

 

Comment pouvez-vous analyser cette élimination ?

Honnêtement, à chaud, je n'ai pas forcément envie d'analyser. Elle (Bayona) a été plus rapide, elle a attendu le dernier moment pour me doubler et moi j'étais un peu entamée. Voilà...

 

Vous aviez quelles sensations ?

J'avais des bonnes sensations. On est à la maison, ça fait plaisir, mais le niveau est monstrueux. Je m'étais fait avoir contre la Néerlandaise (Hetty van de Wouw), j'ai voulu rectifier le tir lors des repêchages, mais c'est un match à trois, c'est différent. Je voulais au moins descendre de la piste en ayant tout donné, et c'est le cas.

 

"Je me suis relevée après Tokyo et je me relèverai après Paris"

En arrivant sur ces Jeux, vos données étaient-elles au niveau attendu ?

Oui, et je pense que je l'ai prouvé sur le 200 mètres (5e des qualifications, ndlr) et sur le keirin. Après, c'est la piste, il y a plein de données qui entrent en compte. Des regrets ? Non, j'ai tout donné. Avec le staff, on a tout fait pour arriver dans les meilleures conditions et j'étais au meilleur de ma forme. C'est le sport, on ne gagne pas toujours, des filles sont plus rapides. Il faudra dans tous les cas analyser ça, digérer et repartir. Je me suis relevée après Tokyo et je me relèverai après Paris. Je suis triste, je serai encore triste dans quelques jours, mais il va falloir repartir car il y a des Championnats du monde dans deux mois et car je n'abandonnerai pas cette idée d'être championne olympique.

 

Vous pensez déjà aller à Los Angeles (les Jeux olympiques auront lieu là-bas en 2028, ndlr) ou vous allez réfléchir ?

Je vais largement aller à Los Angeles, et même après. Il y a plein de choses à changer, à travailler, mais quand on voit comment marchent un Thomas Boudat ou un Jeffrey Hoogland, il n'y a pas d'âge. Je pense que j'arrêterai le jour où je n'aurai plus envie et plus de stress, mais là j'avais envie, j'avais du stress positif et j'avais la rage.

 

"Ce n'est pas parce qu'on perd aujourd'hui que ça ne sera pas possible demain"

La semaine a été compliquée pour le sprint français...

Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de médaille qu'on est nuls. Depuis trois ans, on se fait mal à vomir dans ce vélodrome, on en a chié, on a pleuré... Il ne faut pas balayer tout ce qu'on a fait, je trouverais ça dommage. Le chemin est encore plus important que la médaille, et ça va nous permettre de réfléchir à des changements car il y a sûrement des choses à changer. Tout le monde est triste et déçu, mais on n'abandonnera pas.

Il y a toujours des améliorations à trouver et des solutions. Le problème en France, c'est qu'on se met des plafonds de verre et qu'on se dit qu'on n'est pas capable, alors que dans d'autres pays, on voit qu'ils n'en ont rien à faire et ils croient en eux. C'est ce que je veux inculquer, et ce n'est pas parce qu'on perd aujourd'hui que ça ne sera pas possible demain. Tant que je serai là, vous me verrez tout donner.

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