INTERVIEW - Yannick Bestaven : «Ma force ? Un mental comme Tadej Pogacar... »

Par Cyclism'Actu le 04/11/2024 à 12:01. Mis à jour le 06/11/2024 à 15:16.
INTERVIEW - Yannick Bestaven : «Ma force ? Un mental comme Tadej Pogacar... »
INTERVIEW
Photo : @Cyclism'Actu / Sirotti

Parenthèse et respiration voile sur Cyclism'Actu ! Cela peut peut-être vous surprendre mais ce dimanche 10 novembre, ce sera le départ du Vendée Globe aux Sables-d'Olonne et Cyclism'Actu a eu la chance de rencontrer le Français Yannick Bestaven, tenant du titre et vainqueur du Vendée Globe 2020-2021 qui sera sur la ligne de départ pour son 3ème et ultime Vendée Globe, à bord de son monocoque Maître CoQ V. Quarante skippers dont Yannick Bestaven vont partir à l’assaut de cet "Everest des Mers". Mais avant cela, Cyclism'Actu a rencontré Yannick Bestaven pour parler bien sûr voile mais aussi cyclisme et pas seulement ! On connait la force d'un Tadej Pogacar dans le vélo, d'un Rafael Nadal dans le tennis, quelle est donc la force d'un Yannick Bestaven ? "Comme eux certainement, nous a confié Yannick. Beaucoup dans le mental, parce qu'on parle beaucoup de forme physique, mais la tête fait beaucoup de choses. Et souvent, je dis en voile il vaut mieux avoir un mental d'acier, plus qu'un corps. Même si les deux vont ensemble, ça passe d'abord par le mental." Bref, tisser les différents parallèles entre le cyclisme et la voile vu par le tenant du titre et vainqueur du Vendée Globe... voilà le magazine en vidéo que l'on vous propose.

Vidéo - Yannick Bestaven vainqueur sortant du Vendée Globe 2020-2021

 

Si on parle cyclisme, on est tout seul sur son vélo. Si on parle tennis, on est tout seul avec sa raquette sur le terrain. Mais malgré tout, il faut gagner en équipe, parce qu'il y a toujours une équipe derrière vous. Vous allez tout seul sur votre monocoque, il y a une équipe derrière ?

C'est ça. Le cyclisme, c'est un sport d'équipe, au niveau stratégique... Au tennis, je connais un petit peu moins, mais je pense que pour préparer un tennisman, il y a beaucoup de monde autour. Pareil pour moi, on a une équipe de quinze personnes, qui travaille tous les jours sur la préparation du bateau, qui m'aide à me préparer physiquement et mentalement. Comme je l'avais dit à l'arrivée du précédent Vendée Globe, j'ai gagné grâce à mon équipe, malgré le fait que ce soit une course en solitaire.

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, vous êtes le vainqueur sortant de ce Vendée Globe, c'est pas rien...

J'ai la casquette du vainqueur sur la tête pour le départ, mais je n'y pense pas trop. Le prochain Vendée Globe sera certainement différent. Mais je vais essayer de faire aussi bien.

 

C'est quoi un Vendée Globe ?

Pour nous, c'est la course la plus difficile en solitaire, à la voile, en course au large. C'est un tour du monde en solitaire, en passant par les trois caps, on part des Sables d'Olonne, on passe au Cap en Afrique du Sud, puis au Cap Lewin en Australie, après le Cap Horn en Amérique du Sud, et on remonte vers les Sables d'Olonne. Donc, c'est trois mois de mer seul, en compétition.

 

"Beaucoup de comparaisons entre la voile et le vélo"

Qu'est-ce qui se passe en trois mois de mer ?

Beaucoup d'imprévus, que des imprévus. Chaque jour est différent du précédent et on a beau s'être préparés, entraînés, on sait comment faire... il faut faire face à des choses qu'on n'aurait même pas imaginées.

 

On essaye de comparer la voile par rapport au cyclisme ou au tennis. Quelle serait la difficulté de la voile par rapport à ces sports ? Est-ce qu'on peut comparer ou pas du tout ?

Certainement. Il y a beaucoup de comparaisons, notamment si on parle d'enregistrement de data sur les vélos, sur les sportifs. Nous, on fait beaucoup d'enregistrements sur nos bateaux pour améliorer leur performance. Il y a beaucoup de tactique et de stratégie, comme il peut y avoir dans le vélo. Et puis, avec le tennis, c'est un sport d'endurance, quand on voit la longueur de certains matchs, notamment à Roland-Garros, il faut que les sportifs soient vraiment bien préparés physiquement et puissent tenir dans le temps. Et nous, c'est pareil, c'est un effort, un stress qu'on doit supporter pendant 80 jours.

 

On connaît la force d'un Tadej Pogacar ou d'un Rafael Nadal... c'est quoi la force d'un Yannick Bestaven ?

Comme eux certainement, beaucoup dans le mental, parce qu'on parle beaucoup de forme physique, mais la tête fait beaucoup de choses. Et souvent, je dis "en voile il vaut mieux avoir un mental d'acier, plus qu'un corps". Même si les deux vont ensemble, ça passe d'abord par le mental.

 

Vous partez le 10 novembre, de quoi avez-vous le plus peur ?

Du monde, de la foule, de la pression que vont nous mettre les journalistes (rires). Comme je dis moi, il me tarde d'être le 11 novembre. Ça sera le lendemain du départ, on sera lancé et l'aventure pourra commencer.

 

"C'est bien de partir seul aussi sur des longues périodes..."

Il n'y a pas de crainte d'être tout seul pendant trois mois, loin de tout ?

Non, on est habitué déjà. Et des fois, c'est bien de partir seul aussi sur des longues périodes. Ça permet d'apprendre à se connaître. On revient souvent enrichi de ce genre d'expérience.

 

Parlez-nous quand mêmes de ce bateau Maître Coq

C'est un très beau bateau. Un bateau neuf, pas de la dernière génération, mais qui est neuf quand même. Avec des grands foils, qui peut atteindre des vitesses à 35 nœuds. Voilà un bateau éprouvé et fiable.

 

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?

De faire aussi bien que la dernière fois.

 

 

* COMMENT SUIVRE LE DÉPART DU VENDÉE GLOBE ? 

Dimanche 10 novembre, les 40 skippers du Vendée Globe prendront le départ de la 10e édition. Dès 8h, les bateaux quitteront le ponton un à un, toutes les trois minutes. Le premier à larguer les amarres sera Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), l’un des favoris de l’épreuve. Les marins descendront le chenal, l’occasion de communier une dernière fois avec le public après trois semaines d’effervescence et d’échanges intenses sur le village. Un moment qui s’annonce empreint d’émotion. Le coup d’envoi du Vendée Globe sera donné en mer à 13h02.

 

Suivre le départ de chez soi : 

Deux directs départ seront produits par l’organisation, le premier de 7h30 à 10h30 pour le départ ponton, puis de 12h15 à 14h pour le départ en mer. Grâce à des moyens techniques avancés, des données en temps réel et de nouveaux habillages graphiques, ces directs s’annoncent captivant pour le public.

Plusieurs options s’offrent aux spectateurs pour suivre le départ depuis chez eux :

 - La télévision : De nombreuses chaînes un peu partout dans le monde diffuseront le direct départ au ponton et en mer. La liste sera dévoilée le 6 novembre prochain. 

- Le digital : L'événement sera diffusé en direct sur la chaîne YouTube du Vendée Globe, le site internet de la course, et la page Facebook officielle.

 

Suivre le départ aux Sables d’Olonne

Sur le village : Le village du Vendée Globe ouvrira ses portes dès 7h pour accueillir les visiteurs. L’accès est réservé aux détenteurs d’un e-billet, disponible comme les autres jours d’ouverture sur le site officiel de la course. Les visiteurs auront ainsi l’opportunité de vivre l’ambiance du départ et de voir les skippers appareiller depuis le quai, le ponton étant fermé au public (le 9 et 10 novembre). Des écrans géants retransmettront les directs départ sur le village et les stands resteront ouverts jusqu’à 20h pour prolonger l’expérience.

Le chenal : Les spectateurs pourront se rassembler le long du chenal, sonorisé pour l’occasion pour accompagner le passage des 40 bateaux. Le public étant attendu en nombre, l’organisation appelle à la bienveillance pour garantir à chacun une expérience optimale. Côté Chaume, un écran géant sera installé au pied de la tour d’Arundel. 

Le remblai : Il est aussi possible de voir le départ depuis la grande plage des Sables d’Olonne, mais des jumelles sont néanmoins recommandées pour mieux apprécier le spectacle. On retrouvera un écran géant sur la base de mer, proche du chenal, orienté vers la grande plage.

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