Interview - Henri Sannier : «La vie c'est un combat, faut toujours le gagner»

Par Cyclism'Actu avec Jean-Michel Guidez le 30/09/2024 à 20:01. Mis à jour le 30/09/2024 à 22:12.
Interview - Henri Sannier : «La vie c'est un combat, faut toujours le gagner»
Interview
Photos : @Cyclism'Actu / @Cyclism'Actu.net

Ce dimanche 29 septembre 2024 se disputait La Ronde Picarde, une cyclosportive dans la Somme. Une occasion de retrouver le parrain officiel de l'épreuve, Henri Sannier. Ancien journaliste sportif pour France Télévision et présentateur de l'émission "Tout le sport" diffusé sur France 3, cet amoureux du vélo a pris sa retraite en 2017. Il a ensuite traversé une douloureuse épreuve, puisqu'il a découvert être atteint de neuropathie, une maladie auto-immune très handicapante. Cyclism'Actu est allé à sa rencontre durant la Ronde Picarde et l'ancien journaliste semble aller bien mieux. Arnaud Demare était également sur la course. "Je ne vais pas parler de bilan de saison, on va parler de ce dimanche. Bravo aux organisateurs, une belle épreuve, assez fraîche, mais une belle ambiance, un beau parcours, on a pu apercevoir la mer sur la Baie de Somme, donc c'était sympa" a-t-il déclaré.

Vidéo - Henri Sannier au micro de Cyclism'Actu avec "Jean-Mi" Guidez

 

"Si je n'y avais pas crû, je serais au cimetière..."

Comment allez-vous ?

"Ca va bien et puis après une manifestation comme celle à laquelle nous avons assisté aujourd'hui, j'ai un moral à toute épreuve !"


Vous avez vécu des jours plus compliqués...

"J'y ai toujours cru et j'ai toujours rêvé, il ne faut jamais baisser les bras dans la vie. J'écris un bouquin d'ailleurs en ce moment qui va s'intituler "Le Battant", je me batterai et je ne baisserai jamais les bras. C'est vrai que lorsqu'on croit dur comme fer à certaines choses, on ne va pas dans le mur. Moi, si je n'y avais pas crû, je serais au cimetière avec ma maladie. C'est une maladie auto-immune qui est très difficile et qui ne se soigne pas forcément. J'ai toujours dit que je ferais reculer l'échéance, j'ai toujours dit que je remonterais sur un vélo et je suis remonté sur un vélo. Et ça fait du bien. La vie est un combat, il faut toujours le gagner"


Ce livre, ça va être un message d'espoir ?

"Oui, moi je reçois énormément de courrier, que ce soit par Internet ou par La Poste, de gens qui sont comme moi, qui ont la même maladie, et qui baissent les bras. Ils me disent 'vous, comment vous vous en sortez ?', moi, je m'en sors en gardant le moral. J'ai un moral à toute épreuve, des fois je ne suis pas bien dans ma tête mais j'essaye de ne pas le montrer, et quand on fait ça, on s'en sort. C'est le message que je fais passer dans mon bouquin, qui sortira au début de l'année."  

 

"C'est la renaissance de la Ronde Picarde"

C'est la renaissance de la Ronde Picarde, que vous avez portée à bout de bras depuis 25 ans...

"Oui, là c'est la renaissance. Le fait de voir renaître cette épreuve, qui était perdue, on s'était dit qu'on ne pourrait plus la faire, et j'ai eu une équipe de Haute-Savoie qui est venue me voir et qui m'a dit qu'on allait la refaire. On m'a dit en plus que pour me redonner le moral, on allait mettre le nom Henri Sannier à l'épreuve, c'est drôle, je n'ai pas gagné le Tour de France, ni aucun Tour... mais ils l'ont fait et ça a marché. On a eu plus de 1 500 inscrits et je n'ai que du bonheur. Tous les gens que j'ai vues sont venues me féliciter alors que je ne suis que la face visible de l'iceberg... Mais ça fait plaisir et cela me donne encore plus d'espoir !"


Vous êtes toujours aussi populaire...

"Oui c'est en grande partie grâce à Tout le sport, c'était leur quotidien au niveau sportif sur une dizaine de minutes. Cela suffit à tout le monde. Et là ils me disent tous 'Tout le sport c'était super', et moi ça me fait du bien car maintenant je suis dans un autre monde, je ne suis plus du tout dans la télévision. Il m'arrive de faire des petites émissions de temps en temps quand on me demande de venir... mais ça fait du bien ! Cela flatte l'ego de temps en temps et moi, ça me fait énormément de bien."


L'entourage est primordial face à ce genre de maladie...

"Oui, il faut un entourage extraordinaire, d'autant plus que je n'ai pas pris d'aidant. C'est ma femme et ma famille qui m'ont aidé, et puis mes petits enfants. C'est grâce à eux que j'ai retrouvés un moral à toute épreuve. Ils s'occupent du papi, ils viennent apporter les médicaments au papi quand il se réveille... Je leur donne la main quand ils vont à l'école et je peux vous dire que ça vaut tous les médicaments."


"Pogacar est un champion hors du commun, mais derrière..."

D'où est venue votre passion pour le cyclisme ?

"J'ai toujours été passionné de cyclisme depuis tout petit. Quand j'étais petit, mes parents me parlaient de Robic, parce que je suis né en 1947 et que cette année-là, c'est Robic qui a gagné le Tour de France. Puis après, j'allais en vacances chez ma grand-mère à Fontenay-Sous-Bois et là-bas je voyais Louison Bobet, qui habitait à Vincennes. Il faisait la bise à ma grand-mère qu'il connaissait bien, je l'aimais beaucoup et j'ai toujours soutenu Louison Bobet. Puis après, j'ai soutenu Jacques Anquetil parce que pour moi, c'est le plus beau sur un vélo."


Votre regard sur le cyclisme actuel ?

"C'est un cyclisme que j'aime bien mais qui manque de grands champions. Il y a Pogacar qui est un champion hors du commun pour moi, mais je ne sens pas de grands champions, de grosses pointures derrière. Et ça m'embête parce que quand je regarde la télé, il me faut des champions. J'ai besoin de me raccrocher à un champion et en ce moment, je n'ai pas tellement de champions à qui me raccrocher. J'aimerais qu'il y ait un Français, j'aime bien Gaudu par exemple et puis tous ces jeunes qui frappent à la porte, je suis sûr qu'il va y en avoir un, il n'y a pas de raison."


La comparaison Pogacar-Merckx ? 

"Moi j'adore Pogacar, pour moi c'est l'un des plus grands champions car même dans l'adversité, Pogacar il y va, il fonce, dimanche il part à 100 bornes de l'arrivée, mais ce sont des trucs de folie, on se dit qu'il va être repris mais il n'est pas repris ! Il a une niaque extraordinaire et ça, ce sont les vrais champions qui vont au bout d'eux même, il n'est pas forcément tactique mais il gagne. J'aime ces gens braves qui y vont avec leur cœur et qui finissent par gagner."

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