Analyse - Le bulletin de notes Cyclism'Actu 2024... les mauvais et bons élèves

 

 

UAE, Decathlon AG2R La Mondiale et Alpecin-Deceuninck au top

UAE Team Emirates - 19,5/20

Première au classement UCI, la formation UAE Team Emirates a réalisé une année 2024 exceptionnelle. Tractée par un Tadej Pogacar réalisant l'une des plus grandes saisons de l'histoire du cyclisme, la formation de Mauro Gianetti a enchaîné les victoires, 81 au total. La formation UAE Team Emirates a remporté le Giro et le Tour de France en plaçant 3 coureurs dans les 6 premiers, mais aussi deux monuments (Liège-Bastogne-Liège et Tour de Lombardie), 4 classiques WT et 4 courses a étapes WT.

 

Alpecin-Deceuninck - 17/20

En mai, l'année d'Alpecin-Deceuninck était déjà réussie. La formation belge a remporté les trois premiers monuments de la saison, Milan-San Remo avec Jasper Philipsen, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix avec Mathieu van der Poel, un exploit que la formation Alpecin-Deceuninck a été la première à réaliser dans l'histoire du cyclisme, rien que ça. Et même si Jasper Philipsen n'a pas été aussi dominateur qu'en 2023, le Belge a tout de même remporté 3 victoires sur le Tour de France, même bilan pour Kaden Groves sur La Vuelta. Malgré l'absence de grimpeur de top niveau, Alpecin réussi à remporter des courses (26), et s'est installé à la huitième place du classement mondial en 2024.

 

Decathlon AG2R La Mondiale - 16/20

L'équipe française a réalisé une année 2024 fantastique, mais surtout un début de saison stratosphérique. Avec 22 victoires à la fin du Giro, on ne voyait que Decathlon AG2R La Mondiale. La deuxième partie de saison a été moins flamboyante, avec notamment un Tour de France raté, mais Ben O'Connor a pris la deuxième place de La Vuelta avec une victoire d'étape, un résultat inattendu. 4e du Giro, 2e de La Vuelta, et 7 succès en WorldTour, l'équipe française a dépassé les attentes. Elle pointe à la 6e place du classement UCI 2024, contre une 18e en 2023, un véritable bon en avant.  

 

Red Bull-BORA-hansgrohe - 15,5/20

Avec l'arrivée de Primoz Roglic, la BORA-hansgrohe, devenue Red Bull-BORA-hansgrohe, augmentait ses ambitions en 2024. La formation allemande visait notamment la victoire sur le Tour de France. Mais après une première semaine compliquée, Roglic est embarqué dans une chute qui l'obligera à abandonner. Mais le Slovène s'est parfaitement repris et a dominé de la tête et des épaules une Vuelta sans Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Tadej Pogacar. Un premier succès en Grand Tour pour la formation allemande depuis Jai Hindley sur le Giro. 2e du Tour d'Italie avec Daniel Felipe Martinez et vainqueur du Critérium du Dauphiné, Red Bull-BORA-hansgrohe comptablise 24 victoires. Et avec l'éclosion de certains coureurs comme Florian Lipowitz et l'arrivée de coureurs prometteurs (Laurence Pithie, Oier Lazkano, Giulio Pellizzari), la formation risque de faire mal en 2025.

 

Soudal, Lotto, Lidl-Trek, des équipes solides en 2024

Soudal Quick-Step - 14,5/20

Dans le sillage d'un Remco Evenepoel de plus en plus fort, la formation Soudal Quick-Step a réalisé une année 2024 très solide. L'équipe belge a pu compter sur son jeune leader (2e de Paris-Nice, 3e du Tour, 2e du Lombardie...), et même s'il a plus brillé avec le maillot de la Belgique (JO, Mondiaux), Evenepoel termine au 2e rang du classement UCI 2024, avec plus de 6 000 points. Tim Merlier a également réalisé une très belle année avec 16 victoires, Mikel Landa a terminé à la 5e place du Tour, et des jeunes coureurs ont brillé comme Paul Magnier. Seul point noir de la saison, une campagne de classiques flandriennes ratées.  

 

Lidl-Trek - 14/20

4e du classement UCI en 2024, la formation américaine a réalisé un exercice 2024 très sérieux. Malgré un Tao Geoghegan Hart souvent blessé et un Tour de France raté, en partie dû à la chute de Mads Pedersen, Lidl-Trek a brillé tout le reste de la saison. Et notamment grâce au trio Toms Skujins, Mads Pedersen, Jasper Stuyven durant les classiques du printemps (Gand-Wevelgem, 3e de Paris-Roubaix, 3e des Strade Bianche). Mattias Skjelmose a obtenu de bons résultats sur les courses par étapes (5e de La Vuelta, 3e du Tour du Pays basque, 3e du Tour de Suisse) et Giulio Ciccone est venu prendre une belle 3e place au Tour de Lombardie.

 

Lotto Dstny - 14/20

Première des ProTeam et 9e meilleure équipe mondiale, Lotto Dstny a réalisé un très bon exercice 2024. Maxim Van Gils est l'une des révélations de l'année, très régulier lors des courses vallonnées (3e des Strade Bianche, 7e de Milan-San Remo, 3e de La Flèche Wallonne, 4e de Liège-Bastogne-Liège, 4e du GP de Montreal), mais aussi vainqueur d'Eschborn-Francfort, classique WorldTour. Malgré la maladie de Lyme, Arnaud De Lie réalise une année correcte, Lennert Van Eetvelt a remporté deux courses à étapes WT et sur le Tour de France, Victor Campenaerts a levé les bras. Avec un effectif jeune et prometteur, l'avenir s'annonce radieux pour la formation belge, si elle arrive à garder ses pépites comme Jarno Widar...

Intermarché-Wanty - 13/20

Merci à Biniam Girmay et au Tour de France. Malgré une saison compliquée, la formation belge a brillé sur les routes du Tour. Avec 3 étapes remportées et le maillot Vert, Intermarché-Wanty a réussi sa saison. Le reste ? 13 victoires, seulement une en WorldTour, la quatrième étape du Tour du Pays basque, marquée par la chute de Vingegaard, Evenepoel et Roglic. 15e au classement UCI, Intermarché-Wanty ne pourra sûrement pas compter sur le Tour de France pour sauver sa saison chaque année, et devra briller un peu plus le reste de l'année.

 

Israel-Premier Tech - 13/20

Deuxième équipe ProTeam de cette liste, Israel-Premier Tech a connu une très belle année 2024. Elle a commencé en trombe avec la victoire de Stephen Williams, vainqueur de la première course à étapes WorldTour de la saison, le Tour Down Under. Le Britannique a d'ailleurs explosé en 2024, avec également une victoire sur La Flèche Wallonne et sur le Tour de Grande Bretagne. Derek Gee a également été l'une des belles surprises de cette saison, avec une troisième place au Dauphiné et neuvième sur le Tour. Avec 29 victoires, Israel-Premier Tech termine à la 13e place mondiale cette saison.  

 

Visma | Lease a Bike 12,5... La plus grosse surprise ?

Visma | Lease a Bike - 12,5/20

Après une saison 2023 fantastique, le retour à la réalité a été très dur pour la formation néerlandaise. Paris-Nice, Tirreno-Adriatico, l'Omloop Het Nieuwsblad, A Travers la Flandre, le Tour de Pologne et... pas grand chose d'autre. Mais la formation batave n'a pas eu beaucoup de chance, Wout van Aert est tombé à plusieurs reprises, loupant notamment Paris-Roubaix et le Tour des Flandres, alors que Jonas Vingegaard n'a pas p se préparer normalement pour le Tour de France, après avoir passé plusieurs jours à l'hôpital. Rajouté à cela un Sepp Kuss décevant et un Cian Uijdtebroeks souvent malade et on obitent une année difficile. La Visma termine tout de même deuxième meilleure équipe mondiale, mais après une année 2023 exceptionnelle, difficile d'être satisfait.

 

UNO-X Mobility - 12/20

26 victoires, une en WorldTour, plutôt un bon bilan pour la formation nordique. UNO-X Mobility s'est appuyé sur ses cadres pour remporter la majorité de ses courses (Magnus Cort, Soren Waerenskjold, Alexander Kristoff). A eux 3, ils comptent 19 des 26 victoires de leur formation. Magnus Cort a été récompensé par une victoire d'étape sur le Critérium du Dauphiné, la seule en WT. Sur le Tour, UNO-X Mobility s'est beaucoup montré avec notamment l'inépuisable Jonas Abrahamsen, pas récompensé (2e de la seconde étape). Une saison solide, avec un 12 bien mérité pour les coéquipiers d'Alexander Kristoff.

 

EF Education-Easy Post - 11,5/20

24 victoires pour la formation américaine en 2024 et une 12e place au classement mondial, 11e en 2023. EF Education-Easy Post a réalisé une année correcte avec 4 victoires en WT, dont une sur le Tour de France avec Richard Carapaz. L'Equatorien enfile également le maillot à pois à Nice, avant de terminer 4e de La Vuelta. Pour le reste, Marjin van den Berg s'est imposé en WorldTour, Alberto Bettiol a brillé en début de saison et Georg Steinhauser s'est révélé sur le Giro avec une belle victoire d'étape. Souvent offensive, l'équipe américaine n'a pas tout le temps été récompensé, à l'image de Ben Healy, qui termine la saison bredouille.

Transfert - EF Education-Easy Post s'est offert un puncheur d'Astana Qazaqstan #Battistella #EF #Transfert #Mercato #UCI #Astana https://t.co/uNOpfW05ZG #cyclisme #cycling

— Cyclism'Actu (@cyclismactu) October 26, 2024

 

Jayco AlUla - 11/20

Pas la meilleure des saisons pour les coéquipiers de Simon Yates. Le Britannique, leader de sa formation, n'a pas brillé en 2024, et quittera d'ailleurs l'équipe australienne en 2025. Malgré ça, la Jayco AlUla comptabilise tout de même 25 victoires dont trois en Grand Tour (Groenewegen sur le Tour, Eddie Dunbar par deux fois sur La Vuelta). Ajouté à cela une victoire de Michael Matthews au GP de Québec et on obtient une année correcte pour la 14e équipe mondiale. L'année prochaine, Jayco AlUla changera de leader avec l'arrivée de Ben O'Connor, qui sort d'une saison exceptionnelle.

 

Tudor Pro Cycling - 11/20

L'équipe dirigée par Fabian Cancellara a gagné 3 places au classement UCI passant de la 25 à la 22e place mondiale. Elle a obtenu 13 victoires en 2024 dont deux en WorldTour. Arvid de Kleijn a montré toute sa vitesse sur la deuxième étape de Paris-Nice tandis que Maikel Zijlaard a créé la surprise en remportant le prologue du Tour de Romandie. Invité sur le Giro, Michael Storer a pris la 10e place du classement général. Mais là où Tudor a frappé très fort, c'est au niveau du mercato. En 2025, Marc Hirschi 6e meilleur coureur mondial, viendra renforcer les rangs de l'équipe Suisse, tout comme Julian Alaphilippe, en quête d'un nouveau défi.

 

TotalEnergies - 11/20

Comme pour Intermarché-Wanty, le Tour de France a sauvé la saison de la formation TotalEnergies. Anthony Turgis a remporté la folle étape des chemins blancs sur le Tour, cochant le gros objectif de la saison : remporter une étape sur la Grande Boucle. Pour le reste, la formation de Jean-René Bernaudeau a été plutôt discrète, remportant 13 succès, principalement sur des courses de catégorie 2.1. Au classement UCI, TotalEnergies occupe la 23e place.  

 

Groupama-FDJ... Tout juste la moyenne

Groupama-FDJ - 10/20

Tout juste la moyenne pour l'équipe de Marc Madiot. Seulement 15 victoires pour Groupama-FDJ en 2024, une en Grand Tour, sur le dernier contre-la-montre de La Vuelta, grâce à Stefan Kung. David Gaudu a vécu une saison compliquée, mais à su terminer de bonne manière, terminant 6e du Tour d'Espagne. Dans les grosses classiques, l'équipe a été régulière (5e de Paris-Roubaix, 7e de Liège-Bastogne-Liège, 9e du Tour de Lombardie). Cependant, la formation française n'a pas réussi à garder Lenny Martinez, qui est allé sur le Tour de France en précipitation, et Laurence Pithie, auteur d'un très bon de saison.  

 

dsm-firmenich PostNL - 10/20

22 victoires, une sur le Tour de France et un Maillot Jaune, dsm-firmenich PostNL a également sauvé son année sur la plus grande course du monde. Romain Bardet a également terminé 2e de Liège-Bastogne-Liège, Pavel Bittner s'est imposé sur La Vuelta, mais à part ça, la formation néerlandaise n'a brillé que sur de petites courses. Fabio Jakobsen est passé complètement au travers de sa saison et ce sont plutôt les jeunes qui ont rapporté des points UCI (Van Uden, Andresen, Onley, Poole). Une belle génération de coureurs qui pourrait monter en puissance en 2025.

 

Arkéa - B&B Hotels - 9/20

La formation Arkéa - B&B Hotels n'a remporté que 9 petits succès en 2024, étant l'une des équipes WorldTour à avoir le moins gagné. Et elle ne compte qu'un succès en WT, mais sur la plus grande course du monde, le Tour de France. En effet, Kévin Vauquelin s'était envolé sur les pentes de la côte de San Luca lors de la deuxième étape, pour s'imposer en solitaire. A part ça, il y a peu de choses à se mettre sous la dent pour Emmanuel Hubert, deux belles deuxième place sur le Tour des Flandres (Mozzato) et sur la Flèche Wallonne (Vauquelin), et c'est à peu près tout. Arnaud Démare, très attendu, n'a remporté que deux petits succès et a eu du mal à s'adapter pour sa première saison dans sa nouvelle équipe. En bref, une saison compliquée et Arkéa est en grand danger de descente puisqu'elle pointe à la 19e place du classement cumulé 2023-2024 (19e également en 2024).  

 

INEOS-Grenadiers - 8/20

Que ce fut compliqué en 2024 pour la formation Britannique. Seulement 14 victoires, très loin des standards habituels (38 en 2023), et surtout, une terrible crise d'identité. Si l'année avait plutôt bien démarré avec le succès de Pidcock sur l'Amstel Gold Race, la victoire de Rodriguez au Tour de Romandie et la troisième place de Thomas sur le Giro (avec 2 succès), tout s'est écroulé par la suite. Carlos Rodriguez, désigné leader sur le Tour, n'a pu faire mieux qu'une 7e place au sein d'une équipe presque invisible, et La Vuelta ne fut pas mieux (10e). Fin de saison catastrophique avec la gestion compliquée d'un Tom Pidcock n'ayant pas hésité à critiquer publiquement sa formation. INEOS compte désormais presque tout changer, de son staff à sa façon de courir, pour essayer de retrouver son niveau d'avant.

 

Movistar - 8/20

L'équipe espagnole a également vécu une année 2024 difficile. Malgré un effectif intéressent (Mas, Rubio, Lazkano...), elle a peiné à s'imposer. Seulement 8 (!) victoires cette année, dont une en Grand Tour par l'intermédiaire d'un Pelayo Sanchez Mayo en feu sur le Tour d'Italie. Lazkano, pourtant en grande forme, n'a pas réussi à ramener de succès avant de partir chez Red Bull-BORA-hansgrohe, alors qu'Enric Mas, désigné leader au début du Tour, a fini par jouer les victoires d'étapes, sans réussite. Il se rattrapera finalement bien en terminant 2e de La Vuelta, alors qu'il paraissait peut-être le plus fort lors des étapes de montagne. Mais cela ne reste pas suffisant pour une équipe ayant l'habitude de mieux.

 

Astana, Cofidis, Bahrain... Les mauvais élèves

Astana-Qazaqstan - 7/20

Comme depuis quelques saisons déjà, la formation Astana Qazaqstan ne joue pas dans la même cour que les meilleures formations mondiales. 21e équipe planétaire en 2024, il faudrait une énorme saison prochaine pour que la formation kazakhe reste dans l'élite. Cette année, elle a quand même brillé sur le Tour avec la légendaire 35e victoire de Mark Cavendish. La formation Astana a remporté 12 victoires, la plupart sur de petites courses. Cependant, avec l'arrivée d'un nouveau sponsor chinois, l'équipe d'Alexandre Vinokourov a pu recruter des coureurs fiables (Ulissi, Bettiol, Higuita, Champoussin, Poels, Teunissen) et peut espérer une meilleure année en 2025.  

 

Bahrain-Victorious - 5,5/20

La future équipe de Lenny Martinez est passée de la 6e place mondiale en 2023 à la 17e en 2024. Un sacré bond en arrière explicable par des leaders qui n'ont pas réellement brillé (Mohoric, Bilbao, Wright, Haig), et d'autres qui n'ont pas été chanceux comme Santiago Buitrago, tombé sur Paris-Nice à plusieurs reprises alors qu'il semblait pouvoir jouer la gagne. Antonio Tiberi reste l'une des seules satisfaction de la saison avec sa 5e place sur le Giro, plus le maillot de meilleur jeune. 13 victoires, aucune en Grand Tour, une année à oublier.

 

Cofidis - 5/20

5, comme le nombre de victoires cette saison. Dernière et ultime équipe de ce carnet de notes : Cofidis. La formation française a vécu un début de saison cauchemardesque, sans aucune victoire jusqu'à mai. La délivrance est venue de Benjamin Thomas, victorieux à l'issue d'une longue échappée sur la 5e étape du Giro. Mais ce succès n'a pas réellement lancé la saison de la formation nordiste, qui n'a glané que 4 autres succès, dont un en WorldTour grâce à Bryan Coquard. Aucune victoire d'étape en Grand Tour, de nombreuses deuxièmes places et des départs importants à l'issue de l'année (Martin, Zingle)... La 20e équipe au classement UCI devra montrer un nouveau visage en 2025 pour ne pas risquer de descendre en ProTeam.