Dossier - La sophrologie dans le cyclisme (4/4)
Par Alexis ROSE le 25/05/2014 à 17:30
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Cyclism'Actu, en collaboration avec Laurent Favarel, sophrologue dans le monde du sport, vous propose un dossier sur la sophrologie, définie comme une "technique de développement personnel s'intéressant à l'étude de la conscience individuelle". Bien sûr, le dossier que nous vous proposons concerne la pratique de la sophrologie dans le monde du cyclisme. Chaque soir, à 17h30, et ce de jeudi à dimanche, retrouvez sur notre site une brève sur ce sujet.
SOPHROLOGIE ET CYCLISME DE COMPÉTITION : APRÈS LA COMPÉTITION
La sophrologie utilise la respiration, les contractions musculaires et la faculté qu'a notre conscience à se projeter dans les trois dimensions que sont le passé, le présent et le futur. La méthode utilise les relaxations dynamiques (Yoga), la contemplation (bouddhisme), la méditation (Zen japonais) et des techniques occidentales (hypnose, Schultz, Jacobson, cohérence cardiaque). Un sophrologue propose des techniques qui s'adaptent à la réalité de l'athlète, de façon à ce qu'il régule ses émotions. Le plus important est d'avoir la tête à ce que l'on fait, pour ça la méthode nous sensibilise à notre qualité de présence.
Récupération et sommeil
Voyons maintenant ce que peut apporter la sophrologie au niveau de la récupération, et plus particulièrement du sommeil.
L'exemple : Un coureur a du mal à s'endormir, nous sommes la veille d'une grande étape de montagne. Il sait que ça va être difficile de rentrer dans les délais. Il est inquiet, les ruminations freinent son endormissement. Il décide de pratiquer un "Jacobson simplifié". Allongé dans son lit, il inspire longuement, contracte tout son corps sur la rétention et se relâche à l'expiration. Il fait cet exercice en silence, trois fois. Il utilise ensuite un exercice de cohérence cardiaque pour faire baisser le coeur et la tension, il inspire normalement par le nez, et expire longuement par la bouche, comme par une paille, il renouvelle l'exercice jusqu'à trouver le sommeil.
S'endormir rapidement la veille d'une étape de montagne peut ne pas être évident. Souvent ce sont les préoccupations, les ruminations mentales qui freinent l'endormissement. La sophrologie, quand elle est pratiquée de façon régulière, peut favoriser le retour au calme. Dans ce type de configuration, l'enchaînement de ces deux techniques est particulièrement efficace.
Le cerveau ne sait bien faire qu'une chose à la fois, la technique s'appuie sur cette particularité. Il est possible de détourner l'attention sur le corps par un exercice qui vise la détente musculaire (Jacobson : contraction/relâchement), puis de diriger la même attention sur la respiration (cohérence cardiaque, régulation de la tension interne).
La conscience corporelle prends alors le dessus sur les questionnements. Le gain recherché est indirect, c'est quasi systématique en sophrologie. Il s'agit de mettre en place une routine, pour trouver le sommeil rapidement.
Technique spécifique : la protection du sommeil
C'est un procédé qui va permettre de "protéger le sommeil" des sensations parasites, en l'occupant par des sensations positives que l'athlète aura laissé monter à sa conscience durant une séance. Ce qui est proposé c'est de s'imaginer, au moment du couché, et d'associer des mots ou des images à l'inspiration puis à l'expiration. Le sophrologue doit s'attacher à ne pas influencer la personne dans ses choix. Les termes employés doivent être suffisamment précis pour définir des limites, se montrer "contenant" et non "directif". De cette façon, l'individu trouve ses propres solutions.
Récupération nerveuse et physique
Une fois que les bases de la sophrologie ont été acquises, il est très facile pour le sophrologue de faire expérimenter des "activations" au compétiteur pour qu'il "débranche" rapidement après une course. Le réservoir énergétique n'est pas que physique, il est aussi psychique. Continuer à ressasser ce qui s'est mal passé n'est pas favorable et de plus très couteux en énergie, à la fois physique et mentale.
Des sophrologues qui n'ont pas la connaissance du milieu sportif peuvent, dans ce cas-là, être très efficaces avec l'utilisation de techniques comme le "SDN" ou le "déplacement du négatif," la "relaxation différentielle", qui a été abordée précédemment et les grandes possibilités de la relaxation dynamique.
L'amélioration de la récupération, c'est un plus au niveau de l'humeur, du tonus, de la motivation, un gain de lucidité et de confiance au cours des journées de compétitions. La maîtrise de soi par la respiration et le corps donne la possibilité aux athlètes de sortir des conséquences pour être complètement dans l'action. Ce travail est un ajustement permanent qui veut tendre vers l'équilibre émotionnel.
Propos recueillis par Alexis ROSE
N.B. : Pour lire les autres parties du dossier, c'est ici : #1, #2, #3.