Dossier - La sophrologie dans le cyclisme (3/4)
Par Alexis ROSE le 24/05/2014 à 17:30
Vidéo - VIDÉO EXPLICATIVE - RELAXATION DYNAMIQUE
Cyclism'Actu, en collaboration avec Laurent Favarel, sophrologue dans le monde du sport, vous propose un dossier sur la sophrologie, définie comme une "technique de développement personnel s'intéressant à l'étude de la conscience individuelle". Bien sûr, le dossier que nous vous proposons concerne la pratique de la sophrologie dans le monde du cyclisme. Chaque soir, à 17h30, et ce de jeudi à dimanche, retrouvez sur notre site une brève sur ce sujet.
SOPHROLOGIE ET CYCLISME DE COMPÉTITION : PENDANT LA COMPÉTITION
Le travail de préparation prend tout son sens une fois que la course a débuté. La sophrologie définit un état idéal de performance, ce sont des tendances. Nous allons s'attacher à les détailler en mettant en évidence ce que nous pouvons voir ou ressentir. De là, par extension, nous verrons les notions d'anticipations et de réactions basées sur l'expérience et le bilan des informations récoltées par l'athlète. Nous terminerons par les avantages quant à l'utilisation d'un "geste signal".
Le mental
Il doit être détendu, l'intérieur est calme, apaisé, et ce malgré l'enjeu. La faculté de concentration est tournée vers le présent, sur l'instant. Il n'y a pas de prise en compte du passé, ni de l'avenir. L'esprit réagit à l'environnement, aux mouvements de la course, aux consignes du directeur sportif. La totalité des informations sont traitées, mêmes celles qui ne sont pas favorables, comme le conflit entre les besoins de l'équipe et le désir du coureur, par exemple. Elles sont intégrées de façon à fournir la meilleure réponse possible en toute objectivité. C'est la capacité d'être enfermé dans une bulle tout en ayant libre accès à l'ensemble des informations extérieures et intérieures. C'est une sorte de détachement vis-à-vis de l'environnement direct de la course, tout en restant conscient de tout ce qui se rattache à la performance.
Le corps
Les muscles qui ne sont pas directement impliqués dans l'effort musculaire et qui maintiennent la posture sont à la juste tension. Il doit y avoir de la fluidité, de la souplesse dans les mouvements. Les sensations sont associées à la maîtrise de soi, le corps paraît effectuer automatiquement ce que l'on attend de lui. On a le sentiment d'être plein d'énergie, l'impression d'être "gonflé à bloc". La combinaison des informations provenant du corps et de l'esprit, conduit l'athlète, qui tient compte de son expérience, à faire des choix vis-à-vis du comportement à adopter. Il se fait confiance et n'est pas dans l'analyse. C'est un peu comme s'il faisait instinctivement la somme des plus et des moins. Il est "présent", capable d'accélérer ou d'attendre patiemment si c'est nécessaire, sans se laisser déborder par des émotions ou des pensées négatives. Cette capacité de détachement le conduira à identifier la nervosité chez ses adversaires. Il ne considère plus la performance comme un niveau de force à atteindre et se sert de l'ensemble des informations qui sont à sa disposition.
Le geste signal
La plupart des sophrologues utilisent le "geste signal" pour lutter contre les stress, l'angoisse, la peur ou l'agressivité.
Prenons l'exemple d'un cycliste en course, au printemps, qui sent monter l'asthme à l'effort. Un geste, travaillé en séance, sera associé à la dilatation des bronches et l'individu régulera son allure pour ne pas passer au-delà du seuil critique et rallier l'arrivée. Il est important de sortir de la "pensée magique" que parce que le geste a été programmé, il va faire disparaître le symptôme. Non, ce qui est anticipé, c'est l'attitude et le comportement du coursier, dont le but sera d'éviter la crise et de terminer en prenant le moins de retard possible. À tort, ce geste peut-être utilisé pour repousser les limites du coureur. Il est important de ne pas aller sur ce terrain et de laisser l'athlète décider seul à quel moment il stoppera son effort. Cela doit rester un espace de libre arbitre.
L'exemple : La course est lancée, un coureur qui n'a pas un gabarit de rouleur a pris la bonne cassure. Nous sommes au printemps, il reste maintenant une vingtaine de kilomètres, l'échappée est désorganisée, c'est chacun pour soi et les efforts sont violents. Plus le coureur avance dans l'âge et plus il a des problèmes d'asthme à l'effort. Depuis quelques minutes il a compris qu'il ne gagnerait pas, il est à la limite de la crise, mais toujours dans le coup. Lucide, il effectue un geste signal (travaillé en séance) pour ce type de situation. Il se détend automatiquement et repense à tout ce qu'il doit faire pour éviter la crise. Il met du braquet, se positionne au mieux par rapport au vent, il souhaite finir pour aller marquer des points.
Propos recueillis par Alexis ROSE
N.B. : Pour lire les autres parties du dossier, c'est ici : #1, #2.