Tour d'Italie - Tadej Pogacar : «J'étais en colère contre Quintana, mais... »
Qui d'autre que Tadej Pogacar, roi incontesté de ce Tour d'Italie, pour remporter l'étape reine ce dimanche à Livigno ? Après ses trois succès en première semaine, on se doutait que le Slovène d'UAE Team Emirates ne voudrait pas laisser passer cette chance de lever une quatrième fois les bras, et il a comme d'habitude obtenu ce qu'il voulait ! Car cette journée, le maillot rose l'avait cochée depuis bien longtemps, à la fois pour sa difficulté, mais aussi sa localisation. Grand habitué de cette province lombarde, qu'il affectionne particulièrement après y avoir effectué de nombreux camps d'entrainement ces dernières années, Tadej Pogacar a encore une fois marqué de son empreinte la course et ses adversaires, auxquels il ne laisse que des miettes à l'image d'un Nairo Quintana (Movistar) crucifié dans le final.
Vidéo - La réaction de Tadej Pogacar après sa 4e victoire !
"J'avais cette étape en tête depuis décembre"
Logiquement tout sourire en interview d'après-course, le probable futur vainqueur du Grand Tour italien - sauf chute ou incident - est revenu sur son chef d'oeuvre du jour. "Aujourd'hui, ça a été l'un de mes meilleurs jours en carrière, même si je ne dirais pas le meilleur en prenant en compte toute la journée. C'était une superbe étape, avec de très belles routes et de belles montées. L'équipe a fait un super travail, on avait cette étape en tête depuis le mois de décembre je crois. Je suis très heureux qu'on ait pu garder la course sous contrôle, car l'échappée était très forte. J'ai tout donné dans les 15 derniers kilomètres, je suis content de pouvoir remporter l'étape reine, ici à Livigno, l'un de mes endroits préférés en Italie", a-t-il expliqué.
Avant son attaque décisive à 14 bornes du sommet, où il a fini par coller près de trois minutes à tous les autres favoris, Pogacar a pu compter une nouvelle fois sur une formation émiratie au niveau pour lui permettre de jouer la gagne. "Il fallait être intelligent et malin aujourd'hui, car il y avait vent arrière pour l'échappée toute la journée. On ne pouvait pas leur laisser trop d'avance. On a bien parlé avec les gars dans la dernière montée, Rafa (Majka) a fait un super boulot après le virage en épingle à cheveux, il a fait souffrir tout le monde dans les roues. Ensuite, j'ai juste essayé de continuer sur cette lancée et espéré faire la différence, ce que j'ai pu faire jusqu'au sommet".
"À l'époque, j'étais en colère contre Quintana, mais aujourd'hui..."
Reprenant un à un les échappés, le natif de Komenda a donc mis fin à la superbe chevauchée de Nairo Quintana à 2 km de l'arrivée. Une sorte de passage de témoin symbolique, 10 ans après le triomphe du Colombien sur le Giro. "J'ai regardé Froome et Quintana s'attaquer l'un l'autre, mais toujours trop près de l'arrivée. J'étais vraiment en colère contre Quintana, il n'essayait pas d'y aller de plus loin. Aujourd'hui, il a fait une super course, tout comme Georg Steinhauser, ils méritent les honneurs", a conclu celui qui possède désormais une avance indécente de 6 minutes et 41 secondes sur son dauphin Geraint Thomas (INEOS Grenadiers).