Tour d'Italie - Ben O'Connor démolit l'organisation du Giro : «Des dinosaures»
Par Arthur DE SMEDT le 21/05/2024 à 13:16
"Ridicule", un "cirque", des "dinosaures"... L'organisation du Tour d'Italie en prend pour son grade, et à raison au vu de la gestion assez catastrophique et chaotique de la situation au départ de la 16e étape. L'image déjà peu glorieuse des organisateurs RCS, écornée par plusieurs autres couacs ces dernières années, va encore en prendre un coup ce mardi après une matinée marquée par la confusion. Alors que des conditions climatiques extrêmes (neige, froid, verglas...) sont annoncées depuis plusieurs jours, la direction de course s'est entêtée à vouloir maintenir le départ de Livigno et le passage par l'Umbrail Pass coûte que coûte, contre l'avis des coureurs qui ont refusé de prendre le départ. En a découlé un spectacle assez grotesque et une bien trop longue tergiversation pour annoncer la solution de rechange attendue. Le raccourcissement a finalement bien eu lieu, avec un départ désormais prévu à 14h30, mais certains ne se sont pas privés pour critiquer assez vivement ce fiasco matinal.
Vidéo - Chaos sur la 16e étape du Giro... les images !
Tour d'Italie - Neige, froid... La 16e étape raccourcie, départ réel à 14h ! #Giro #GirodItalia #Giro2024 #Weather #Froid https://t.co/LgeG6T4H1B #cyclisme #cycling
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) May 21, 2024
"J'aimerais voir Mauro Vegni à notre place"
C'est notamment le cas de Ben O'Connor, 4e du classement général et qui n'a pas maché ses mots au micro d'Eurosport. "C'est probablement l'une des courses les moins bien organisées, je pense, je suis juste honnête. Cela ne serait jamais arrivé dans 99% d'autres situations. C'est dommage, en 2024 et il y a encore des dinosaures qui ne voient vraiment pas le côté humain des choses. J'aimerais évidemment continuer à courir cette étape, mais pas à plus de 2 500 mètres d'altitude, par 5 degrés et sous une pluie battante. Il neige déjà. Je pense qu'il est clair qu'il faut partir plus bas. Il y a encore une course, il y a encore un final."
L'Australien de l'équipe Decathlon AG2R La Mondiale est très remonté devant l'insistance de l'organisation à vouloir faire courir les coureurs dans de telles conditions. "J'aimerais le voir (Mauro Vegni, organisateur de la course, ndlr) à notre place, nous mettre sur le vélo et prendre le départ de cette étape et avoir sa réponse après quelques heures. J'aimerais qu'il puisse en faire l'expérience pour qu'il ait une idée de ce que c'est vraiment", a-t-il conclu. Son coéquipier français Valentin Paret-Peintre trouve lui la situation "ridicule". "Soit ils n'ont jamais fait de vélo, soit ils n'ont pas réfléchi. On fait l'étape si eux la font en cabriolet", a-t-il ironisé.
Tadej Pogacar : "Je ne comprends pas la situation"
Avant que la décision finale ne soit prise, Tadej Pogacar avait lui aussi exprimé son incompréhension et sa volonté de ne pas prendre de risques au vu des conditions extrêmes. "Je ne comprends pas la situation. Ce que je vois, c'est que la météo est terrible, depuis l'hôtel tu vois des flocons de neige à 1900 mètres. En montant 600 et plus, c'est sûr que c'est plein de neige. Je crois que prendre la descente serait très dangereuse. Raccourcir l'étape serait bien. Ce n'est pas une bonne idée d'aller là haut, mais s'ils veulent que nous courions..."
"Je courrai s'ils le veulent, mais ce n'est pas idéal. J'espère qu'il n'y aura pas d'incidents ou de moments dangereux pendant la course donc il n'y aura pas de regrets. Nous voulons que tout le monde soit en sécurité, je le veux pour tous les coureurs, ça craint de courir sous la neige et sous la pluie", a déclaré le maillot Rose, toujours très décontracté et tout sourire malgré cette matinée très particulière.