Tour d'Espagne - Lefevere : «J'attends quelque chose d'Alaphilippe... »
Par Arthur De SMEDT le 17/08/2022 à 15:54
En marge des Championnats d'Europe 2022, dont la course en ligne s'est tenue ce dimanche à Munich, Patrick Lefevere a donné une interview comme toujours intéressante au quotidien belge De Morgen. Très peu concerné par une épreuve continentale qu'il trouve "impopulaire" - il ne savait même pas que Fabio Jakobsen, qui est devenu champion d'Europe, y était engagé - le manager de la Quick-Step Alpha Vinyl Team s'est surtout exprimé sur le mercato de sa formation ainsi que sur la prochaine Vuelta (19 août - 11 septembre), sur laquelle Remco Evenpoel et Julian Alaphilippe auront un rôle à jouer.
Vidéo - Lefevere : "Remco Evenepoel a tout fait pour être prêt"
"Tim Merlier, il me rappelle beaucoup Johan Museeuw"
Tout d'abord interrogé sur Tim Merlier, la recrue phare du Wolfpack cet été, le Flandrien de 67 ans est revenu sur le profil de son nouveau sprinteur belge pour 2023. "Je le connais depuis longtemps. Nous sommes toujours restés en contact. Après quelques discussions, nous avons trouvé un accord. Il voulait absolument venir. En tant que sprinteur, il me rappelle beaucoup Johan Museeuw. Il peut attaquer de loin, avec relativement peu d'aide, et finir quand même. C'est un profil différent de Jakobsen", a expliqué Patrick Lefevere, qui a également confié avoir "raté le train" pour Arnaud De Lie il y a deux saison de cela.
Belgian Champion @MerlierTim is excited to be joining Quick-Step Alpha Vinyl next year!
— Quick-Step Alpha Vinyl Team (@qst_alphavinyl) August 4, 2022
Watch this video and read more about his first years in cycling, growing up supporting the Wolfpack and future goals: https://t.co/uIW2CuXOtH pic.twitter.com/hjSLAAAONt
"J'ai dit à Cavendish : "Tu m'as mis dans la merde"
L'arrivée de Merlier entérine bien évidemment le futur départ du sprinteur britannique Mark Cavendish - pressenti chez B&B Hôtels-KTM en 2023. Un choix "qui a fait beaucoup de mal" au dirigeant belge. "Je pensais vraiment qu'il s'arrêterait fin 2021. Jusqu'à ce qu'il change soudainement d'avis en août. "Tu m'as mis dans la merde", je lui ai dit. Sportivement, il s'était fait à l'idée que Jakobsen participerait au Tour, mais il a tourné le dos à cette idée en début d'année. Il pensait aussi qu'il n'était pas assez payé. A un certain moment, j'ai dû lui dire qu'on devait s'arrêter là. Bien sûr, il n'est pas heureux. J'espère vraiment qu'il finira bien".
"Si Evenepoel montre de l'ambition, on le traite de grande gueule"
L'autre actualité chaude concerne bien entendu les chances de Remco Evenepoel de jouer un rôle au classement général du Tour d'Espagne. Si les spéculations vont bon train après sa démonstration de force sur la Classica San Sebastian, Patrick Lefevere préfère se montrer prudent. "S'il montre de l'ambition, on le traite de "grande gueule". S'il n'en a pas, on l'assassine. On préfère donc garder nos ambitions pour nous. En tout cas, il a tout fait pour être prêt. A tel point que j'ai parfois de la peine pour lui. Je ne connais personne de cet âge qui s'entraîne autant, qui est aussi maniaque. Ce serait bien s'il pouvait obtenir une compensation pour cela".
Incredible feeling to win Clásica San Sebastián for the second time!! ðŸ†ðŸ†
— Remco Evenepoel (@EvenepoelRemco) July 30, 2022
Huge thanks to the entire team for the amazing work today, proud to finish it off!! �'�🺠#TheWolfpack
Now full focus on the preparations for La Vuelta! �'�ðŸ»ðŸ‡ªï¿½' pic.twitter.com/XKDxuLk30f
"J'attends quelque chose d'Alaphilippe sur La Vuelta, pas seulement au service d'Evenepoel"
Autre tête d'affiche présente en Espagne, Julian Alaphilippe devrait pouvoir s'illustrer sur le dernier Grand Tour de la saison, après une première moitié de saison tronquée. Son manager attend d'ailleurs des résultats du double champion du monde, sur qui il a mis la pression. "J'espère qu'il ne répétera pas son tour de l'an passé, où il avait couru en fonction des Championnats du Monde. Une fois, ça passe, mais en principe je ne le paie pas pour cela. Ok, il a eu beaucoup d'échecs. La saison n'a pas été facile pour lui, mais elle ne l'a pas été pour moi non plus, son patron. Je défendrai toujours mes coureurs, mais c'est un peu plus facile avec quelqu'un qui gagne 70 000 euros qu'avec un salaire à six zéro. J'attends donc quelque chose de lui sur La Vuelta, et pas seulement au service d'Evenepoel".