Route - Mohoric : «Je ne suis pas le meilleur descendeur du peloton»
Par Clément LABAT-GEST le 19/11/2022 à 07:40
Vainqueur en mars dernier de Milan-San Remo, Matej Mohoric (Bahrain Victorious) avait ainsi fait sensation en réalisant une descente du Poggio exceptionnelle grâce notamment à l'aide d'une tige de selle télescopique qui avait fait beaucoup parler. Néanmoins, cet "ajout" ne remet pas en cause les talents de descendeur de l'ancien champion de Slovénie. Le coureur de 28 ans refuse pourtant d'être qualifié comme le meilleur descendeur du peloton. "Non, je ne suis certainement pas le meilleur. Je pense que je suis plutôt bon, mais non, je ne suis pas le meilleur", explique-t-il dans des propos rapportés par Cycling Weekly.
Vidéo - Matej Mohoric est-il le meilleur descendeur du peloton ?
"Il y en a d’autres qui sont meilleurs et plus rapides que moi"
"Il y en a d’autres qui sont meilleurs et plus rapides que moi. Julian Alaphilippe est plutôt bon, certains sprinteurs sont également performants dans ce domaine, sans parler de Tom Pidcock", complète le coureur de Bahrain Victorious, avant de poursuivre sur les qualités nécessaires pour être un bon descendeur : "Je pense que vous êtes né avec ou vous ne l’êtes pas, vous l’avez ou vous ne l’avez pas, c’est l’absence de peur qui est notamment important dans ce domaine. Ensuite, c’est juste la pratique qui fait la différence, surtout dès le plus jeune âge et en apprenant de vos erreurs." Des talents de descendeur qui lui ont permis de triompher sur Milan-San Remo...
👨🫠A lezioni di discesa: masterclass del professor @matmohoric. Non provateci a casa!
— Milano Sanremo (@Milano_Sanremo) March 19, 2022
👨🫠Mastering a descent: a masterclass by @matmohoric. Hey, don't try this at home!#MilanoSanremo pic.twitter.com/6XadX1UBGN
Matej Mohoric et sa... tige de selle télescopique !
En mars dernier, la victoire de Matej Mohoric avait fait beaucoup parler. La raison : le champion de Slovénie avait utilisé une tige de selle télescopique, une technologie qui permet à un coureur de baisser en temps réel la hauteur de sa selle, et donc son centre de gravité, afin de gagner en aérodynamisme et en vitesse. Cela avait notamment permis au coureur de Bahrain-Victorious de faire la différence dans la descente du Poggio, avant de s'adjuger La Primavera. De quoi faire réfléchir Marc Madiot. "Ok c’est intelligent, c’est malin, c’est spectaculaire, c’est tout ce qu’on veut… Mais bon, je ne veux pas jouer au père la morale, mais Mohoric a frôlé la catastrophe quand même plusieurs fois", expliquait-t-il à Ouest-France.
"Au-delà de l’aspect sécuritaire, j’estime en plus que ça n’est pas dans l’ADN du vélo, poursuivait le manager général de Groupama-FDJ. Le but est d’aller le plus vite possible avec ses propres jambes et son propre corps, sur une bicyclette censée être à peu près identique à l’adversaire. C’est un élément qu’il ne faut pas oublier. Là, cela pose un problème d’équité et d’égalité. Son équipe a les moyens, la mienne peut-être aussi parfois, mais il y a beaucoup d’équipes qui n’ont ou n’auront pas les moyens d’aller chercher des innovations technologiques en permanence. Cela a des coûts… Le but numéro 1 de la course cycliste, ça n’est pas ça."