Route - Les femmes transgenres interdites sur les courses par l'UCI
Athlétisme, football, natation...De nombreuses disciplines sportives se sont déjà interrogées, voire exprimées à propos des athlètes transgenres et des catégories dans lesquelles ils devraient concourir. La question avance dans le cyclisme, l'Union Cycliste Internationale (UCI) ayant publié un communiqué, fruit d'une réunion de son Comité de Gestion, qui a décidé que, "désormais, les athlètes féminines transgenres ayant transitionné après leur puberté (masculine) seront interdites de participer aux événements féminins du Calendrier International UCI - dans toutes les catégories - dans les différentes disciplines".
Vidéo - David Lappartient est l'actuel président de l'UCI
The UCI adapts its rules on the participation of transgender athletes in international competitions https://t.co/bXkHI9Wh4l pic.twitter.com/viTcsKHNTf
— UCI_media (@UCI_media) July 14, 2023
Les athlètes transgenres feront partie de la catégorie "Hommes/Open"
La transidentité est le fait d'avoir une identité de genre différente du genre assigné à la naissance : il est alors possible pour la personne concernée d'effectuer une transition, afin que son identité de genre lui convienne totalement. Cela donne lieu à des situations comme celle de l'Américaine Austin Killips, qui, en mai dernier, devenait la première cycliste transgenre à remporter une course à étapes, sur le Tour du Gila, aux Etats-Unis. Cela n'a pas fait l'unanimité, des interrogations ayant été soulevées à propos des questions d'équité entre les athlètes concernant leurs taux d'hormones masculines et/ou féminines. Face à la tourmente, l'UCI a pris les devants, et fait dès le 17 juillet prochain entrer en vigueur la législation suivante : "Les athlètes féminines transgenres ayant transitionné après leur puberté (masculine) seront interdites de participer aux événements féminins du Calendrier International UCI - dans toutes les catégories - dans les différentes disciplines". Alors, les coureures concernées auront le droit de concourir dans une autre catégorie : "Pour les événements internationaux Masters - les courses sur le Calendrier UCI International Cyclisme pour tous et les événéments UCI (UCI Gran Fondo World Series, UCI Gran Fondo Championnats du Monde, UCI Gravel World Series, UCI Gravel Championnats du Monde et UCI Masters Championnats du Monde) -, la catégorie Hommes sera renomée 'Hommes/Open', et tout athlète qui ne remplit pas les conditions pour participer aux événéments féminins y seront admis sans restrictions", explique le communiqué élaboré par l'UCI.
Pour cette décision, l'instance internationale du cyclisme, dirigée par le Français David Lappartient, s'est appuyée sur les connaissances scientifiques actuelles à ce sujet, "qui ne permettent pas de confirmer qu'au moins deux ans de traitement hormonal d'affirmation du genre avec une concentration plasmatique cible de testostérone de 2,5 nmol/L suffisent à éliminer complètement les bénéfices de la testostérone pendant la puberté chez les hommes". Le taux de 2,5 nmol de testostérone par litre était, jusque-là, la limite à ne pas dépasser pour les femmes transgenres dans les deux années précédentes afin de courir sur les épreuves féminines. L'UCI a également pris en compte les doutes des scientifiques concernant "la possibilité que des facteurs comme la forme et l'organisation des os de leurs membres puissent constituer un avantage durable pour les athlètes féminines transgenres". L'Union Cycliste Internationale se réserve toutefois le droit d'adapter ses régulations "à mesure que que la connaissance scientifique évolue", et a assuré avoir entendu les revendications de toutes les parties-prenantes, "athlètes transgenres et cisgenres, experts scientifiques, domaine des droits humains et du droit, institutions sportives" lors d'un séminaire organisé après sa réunion, où elles ont toutes pu "présenter leurs positions respectives".
David Lappartient l'assure : "Le cyclisme est ouvert à tout le monde"
En complément du communiqué informatif publié par l'Union Cycliste Internationale, son Président, David Lappartient, a tenu à s'exprimer sur le sujet, déclarant : "Tout d'abord, l'UCI souhaite réaffirmer que le cyclisme - en tant que sport de compétition, activité de loisir ou moyen de transport - est ouvert à tout le monde, y compris aux personnes transgenres, que nous encourageons comme tout le monde à pratiquer notre sport. Je tiens également à réaffirmer que l'UCI respecte et soutient pleinement le droit des individus à choisir le sexe qui correspond à leur identité de genre, quel que soit le sexe qui leur a été assigné à la naissance. Cependant, elle a le devoir de garantir, avant tout, l'égalité des chances pour tous les compétiteurs dans les compétitions cyclistes. C'est cet impératif qui a conduit l'UCI à conclure que, dans la mesure où l'état actuel des connaissances scientifiques ne garantit pas une telle égalité des chances entre les athlètes féminines transgenres et les participantes cisgenres, il n'était pas possible, par mesure de précaution, d'autoriser les premières à courir dans les catégories féminines".