Route - L'UCI met en place un nouveau protocole en cas de forte chaleur
Dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi 21 décembre, l'Union Cycliste Internationale (UCI) a fait savoir qu'un nouveau protocole en cas de forte chaleur serait introduit, après finalisation et approbation, durant la première partie de la saison 2024. Bien conscients que les fortes températures, en raison du réchauffement climatique, vont être de moins en moins de l'ordre de l'exceptionnel, les hauts responsables du cyclisme souhaitent "mieux définir les conditions optimales d’organisation des compétitions sur route dans les climats chauds." Dans ce communiqué, que vous pouvez retrouver dans son intégralité ci-dessous, l'UCI aborde également les sujets du tramadol, du protocole commotions cérébrales et du protocole Covid-19.
Vidéo - Le Breton David Lappartient est le président de l'UCI
New High Temperature Protocol among measures to protect riders' health in 2024 https://t.co/9ibLQcR5Ni pic.twitter.com/4czHR16PMz
— UCI_media (@UCI_media) December 21, 2023
Nouveau Protocole en cas de forte chaleur parmi les mesures visant à protéger la santé des coureurs en 2024
Quelques semaines avant que l’UCI Women’s WorldTour et l'UCI WorldTour 2024 ne démarrent en Australie avec le Santos Tour Down Under (le 12 janvier pour les femmes et quatre jours plus tard pour les hommes), l'Union Cycliste Internationale (UCI) fait le point sur les mesures visant à protéger la santé des coureurs lors de la saison à venir. L'élément le plus récent parmi les mesures de sécurité de l'UCI est un protocole qui sera introduit dans la première partie de la saison après sa finalisation et son approbation, pour faire face aux situations de forte chaleur lors des compétitions sur route.
Ce protocole viendra s'ajouter au Protocole en cas de conditions météorologiques extrêmes mis en place par l'UCI en 2015, qui couvre l’ensemble des situations météorologiques défavorables, et pas uniquement celles qui sont liées aux fortes chaleurs. Compte tenu des changements climatiques auxquels le monde fait face depuis plusieurs années, l’UCI souhaite mieux définir les conditions optimales d’organisation des compétitions sur route dans les climats chauds, avec un nouveau Protocole en cas de forte chaleur.
Les éléments de ce protocole resteront les mêmes que ceux du Protocole en cas de conditions météorologiques extrêmes existant : lorsque les conditions d'une épreuve le rendent nécessaire, un groupe de travail sera convoqué par le Président du Collège des Commissaires à la demande de l'UCI, des équipes, des coureurs ou des organisateurs, pour convenir d'un plan d'action visant à atténuer les risques pour la santé et la sécurité des coureurs. Le nouveau protocole en cas de forte chaleur a pour but de fournir une évaluation objective, pratique et facile à utiliser de l'environnement – sur la base de données de température et d'humidité relative publiées en temps réel par les stations météorologiques – et de proposer des mesures à prendre par les organisateurs et les équipes pour réduire le risque d'accidents liés à la chaleur.
Ces recommandations peuvent consister, par exemple, à déplacer les zones de départ vers des zones ombragées, à fournir aux équipes des boissons fraîches et de la glace pilée pendant la course, à augmenter le nombre de motos de ravitaillement, à modifier l'heure de départ ou éventuellement à neutraliser des sections de la course. Il est entendu que ces mesures ne seront que des recommandations, en fonction de la sévérité des conditions climatiques, et que leur application restera de la responsabilité du groupe de travail.
Le Directeur Médical de l'UCI, le Professeur Xavier Bigard, a présenté le protocole aux acteurs du cyclisme lors du Séminaire UCI Women's WorldTour et UCI WorldTour à Lausanne, en Suisse, la semaine dernière. Il sera soumis à l'approbation du Comité Directeur de l'UCI lors de sa prochaine réunion, qui se tiendra à Prague, en République Tchèque, du 31 janvier au 2 février 2024.
Toujours en vue de la nouvelle saison sur route, l'UCI rappelle que le Programme tramadol de l'UCI prendra fin le 31 décembre 2023 en raison de l'introduction de l'interdiction de cette substance en compétition par l'Agence mondiale antidopage (AMA) à partir du 1er janvier 2024. La présence de tramadol dans l'organisme des coureurs sera dès lors recherchée dans le cadre du programme antidopage mis en œuvre dans le cyclisme par l’International Testing Agency (ITA). On rappellera que cette substance était interdite en compétition depuis mars 2019 dans le cyclisme pour raisons médicales (risque de somnolence et d’accoutumance), et non pas au motif d’amélioration des performances.
On peut notamment retenir du programme de contrôle – basé sur l’analyse de gouttelettes de sang séché, selon une méthode scientifiquement validée – les éléments suivants :
- près de 2 200 contrôles ont été réalisés à l’arrivée de courses sur route
- trois cas d’usage de cette substance ont été relevés, tous représentant des primo-infractions, et sanctionnés de disqualification de l’épreuve en question et d’une amende
- la prévalence d’usage du tramadol pour le cyclisme est passée de 4 à 6 % avant mars 2019, à 0,2 à 0,5 % après cette date
Dopage - Le tramadol sera interdit dès 2024, l'AMA l'a officialisé #Tramadol #Dopage #UCI #AMA #WADA #Doping #Cycling #Cyclisme #Sport https://t.co/RqUh3TAcdh
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) September 24, 2023
Toujours dans la perspective de la sécurité des coureurs, l’UCI rappelle l’importance du Protocole commotions cérébrales. Les commotions cérébrales sont des traumatismes du cerveau qui doivent être détectés, diagnostiqués et pris en charge pour assurer une récupération complète des fonctions cérébrales affectées. S’il existait déjà un protocole validé par les instances scientifiques internationales pour le diagnostic rapide de la commotion cérébrale, l'UCI a adapté et transposé ce protocole afin qu'il réponde aux spécificités des différentes disciplines du cyclisme, y compris le cyclisme sur route.
Si le diagnostic des commotions cérébrales reste du domaine médical, la détection des premiers signes de commotions concerne tous les acteurs du cyclisme qui ne sont pas des professionnels de la santé (membres des équipes, mécaniciens, Commissaires, officiels, coureurs eux-mêmes, etc.). L’UCI a développé à cette fin des outils de reconnaissances, disponibles pour tous grâce à un simple QR code. Il est obligatoire de déclarer tout cas de commotion cérébrale au Département Médical de l'UCI, et de déclarer tout retour à la compétition du coureur concerné, en utilisant les documents disponibles sur le site internet de l'UCI.
Un autre protocole sanitaire, jugé à ce stade comme n'étant plus nécessaire pour la saison 2024, est celui relatif à la pandémie de Covid-19. Le Protocole Covid-19 avait été mis en place par l'UCI en juin 2020 pour la prévention des infections par le virus responsable du Covid-19. Ce protocole, régulièrement adapté depuis en fonction de l'état de la pandémie, avait permis la reprise rapide des courses sur route au plus fort de la pandémie. Le virus circule toujours actuellement, et une faible reprise épidémique est relevée, favorisée par la saison hivernale.
Cependant, grâce à des campagnes de vaccination extensives, les formes de la maladie restent peu sévères, y compris chez les personnes fragiles. Le port du masque, l’hygiène des mains et l’aération des espaces clos – des mesures efficaces en période de pandémie – restent d’actualité. Les personnes testées positives ne sont plus obligées de s’isoler, mais la poursuite des gestes barrières reste essentielle. Ces mesures relèvent de la responsabilité des médecins de l'équipe dans le cadre de la prévention standard des maladies infectieuses respiratoires.
Le Président de l'UCI David Lappartient a déclaré : "La santé, la sécurité et le bien-être de nos cyclistes sont de la plus haute importance. C'est pourquoi l'UCI travaille continuellement à répondre à de nouvelles situations et à adapter ses protocoles en fonction de l'environnement changeant dans lequel évoluent les cyclistes. Je me félicite des travaux menés par l'UCI, sous la direction du Professeur Xavier Bigard, en vue d'établir un Protocole en cas de forte chaleur, et j'encourage également tous les acteurs du cyclisme à se familiariser avec le Protocole commotions cérébrales. En ce qui concerne l'utilisation du tramadol, je suis extrêmement satisfait du travail effectué par l'UCI pour l'éliminer du cyclisme et je me réjouis de l'interdiction de cette substance par l'AMA dès le début de l'année prochaine."