Route - Bradley Wiggins : «Lance Armstrong, je ne cautionne pas, mais...»
La légende du cyclisme britannique Bradley Wiggins vit des temps difficiles. Atteint de troubles psychologiques profonds, il avait été déclaré en faillite en juin dernier, et son avocat expliquait même à l'époque qu'il n'avait plus de domicile fixe. Néanmoins, le vainqueur du Tour de France 2012 semble se remettre petit à petit, comme il l'explique dans le High Performance Podcast, où il a révélé qu'il écrivait un nouveau livre sur sa vie et ses difficultés. Il évoque également l'aide importante qu'il a reçue de Lance Armstrong, qu'il avait critiqué ardemment durant sa carrière pour ses pratiques dopantes. Cet été, il s'était d'ailleurs rendu aux États-Unis pour participer au podcast de Lance Armstrong pendant le Tour de France.
Vidéo - Wiggins se moquant de Froome lors du Tour Of Britain 2016 !
"Je ne cautionne pas de ce qu'il a fait, mais c'est un homme bien"
Bradley Wiggins évoque l'aide que lui a apporté l'ancien coureur américain, aujourd'hui déchu de ses titres : "Lance m’a beaucoup aidé ces dernières années, surtout cette année. En parlant de thérapie, il veut me payer un séjour dans un grand centre à Atlanta, où vous restez une semaine, ils vous prennent votre téléphone. Lance voulait financer cela pour moi. C’est un homme bien. Je ne cautionne pas ce qu’il a fait, nous le savons tous, mais c’est un peu disproportionné par rapport à ce que d’autres obtiennent dans ce monde. Il a un cœur sous cette carapace".
Si Wiggins a refusé la proposition d'Armstrong et préféré suivre son propre processus de rétablissement, il avoue penser à reconsidérer cette possibilité : "Cela remonte à cinq mois, mais j’envisage de lui parler. Je voulais retrouver un semblant d’ordre sans parler à quelqu’un... Maintenant, je sais ce que je veux aborder avec un thérapeute. J’ai une bien meilleure idée des schémas de comportement qui me définissent, de ce qui me motive et d’où tout cela vient. Je ne voulais pas simplement aller là-bas et dire 'Réparez-moi'."
"Quand j'ai pris ma retraite, j'en ai beaucoup voulu au cyclisme"
Un évènement marquant pour le coureur britannique a été ses abus qu'il a subi de son entraîneur alors qu'il était adolescent : "La chose qui m’a le plus marqué, celle que j’ai le plus accepté, et qui m’a causé le plus de douleur, c’est le fait que j’ai été abusé sexuellement pendant trois ans par mon premier entraîneur entre 13 et 16 ans. Quand j’ai commencé à accepter cela, après l’avoir ignoré pendant 30 ans, j’ai compris que cela faisait en partie de moi quelqu’un de performant. C’était la plus grande distraction que je pouvais avoir à cet âge. Quand j’ai pris ma retraite, j’en ai beaucoup voulu au cyclisme. J’ai souvent dit que je détestais le cyclisme parce que je blâmais ce sport pour la raison qui m’a fait rencontrer cet homme".
"Ce fut un véritable processus pour moi. Cinq ans de travail là-dessus. Maintenant, je suis dans le meilleur état que j’aie connu en 44 ans de vie. C’est en grande partie parce que j’ai exploré les recoins les plus sombres. J’ai été dans des endroits sombres, pour diverses raisons. J’ai connu des sommets extrêmes avec mes succès et d’autres aspects de ma vie, mais j’ai aussi expérimenté, comme beaucoup d’entre nous, l’autre bout du spectre. J’ai passé cinq ans à démêler tout ça dans ma tête. J’ai enfin pris mes responsabilités. Je ne suis plus dans une position où je joue au jeu du blâme. Je pense que mes meilleures années sont encore à venir", conclut-il.
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— Cyclism'Actu (@cyclismactu) June 21, 2024