La Vuelta - Danny Van Poppel le plus véloce au sprint
Par Romain MICHEL le 03/09/2015 à 17:34
Vidéo - Zoom sur le parcours de La Vuelta 2015
Après une étape dantesque, qui aura marqué les organismes, les coureurs de La Vuelta repartent pour une étape plus calme. Les sprinteurs encore en course, qui ont galéré toute la journée de mercredi dans les cols, trouveront un terrain à leur convenance sur cette douzième étape. Sur le profil, une seule difficulté est recensée en début d'étape, ensuite le terrain sera plat jusqu'à l'arrivée à Lleida. Le temps pour les formation de sprinteurs de s'organiser et de reprendre l'échappée du jour qui sera parti en éclaireur. Ce matin, le peloton reprend la route, orphelin de Christopher Froome, victime d'une chute et qui a bouclé l'étape de mercredi avec une fracture au pied ! Le Britannique est allé au bout de lui, mais doit se résoudre à quitter La Vuelta et de mettre un terme à son rêve de doublé.
Cinq hommes ouvrent la route, le peloton contrôle
Ils sont 174 rescapés à prendre le départ depuis Andorre avec un maillot rouge sur les épaules de Fabio Aru, après sa démonstration de force vers Cortals d'Encamp. Dès la sortie de la ville départ, cinq coureurs prennent les devants. Sans doute fatigué des efforts de la veille, le peloton laisse filer cette première offensive. Les échappés du jour se nomment Maxime Bouet (Etixx - Quick Step), Miguel Ángel Rubiano (Team Colombia), Jaco Venter (MTN - Qhubeka), Bert Jan Lindeman (LottoNL - Jumbo) et Alexis Gougeard (Ag2r - La Mondiale). Pas de danger pour les leaders du classement général, le mieux classé à l'avant est le Français de l'équipe Etixx-Quick Step, 24ème et pointé à plus de vingt minutes du nouveau leader. Après une heure de course, parcourue à 43.7 km/h, les cinq attaquants possèdent une avance de 3'15" sur un paquet, bien décidé à ne pas voir l'écart prendre des proportions larges.
Les fuyards profitent de l'ascension du Coll de Bóixols pour accroître leur avance. Ils avancent avec cinq minutes de marge au somment de la difficulté, que franchit en tête Maxime Bouet devant Bert Jan Lindeman et Miguel Ángel Rubiano. Passé le seul col de la journée, les Giant-Alpecin de John Degenkolb prennent place en tête de peloton. L'Allemand, privé de victoire depuis le début de La Vuelta, voit une occasion en or d'ouvrir son compteur. C'est le grandissime favori du jour. Alors que le paquet n'a pas encore mis en route et que l'écart est désormais de six minutes, la formation Trek-Factory vient prêter main forte à son homologue allemand. L'équipe américaine compte sur la pointe de vitesse de Danny Van Poppel.
L'échappée résiste et le peloton se livre à fond
Les deux formations unissent leurs efforts et font chuter l'écart pour la première fois. L'avance a été ramené à quatre minutes à 75 kilomètres de la ligne, autant dire que le peloton contrôle les cinq fuyards à distance. Devant, l'entente est bonne et les relais passent bien, cependant les coureurs ne se livrent pas encore. Après trois heures d'efforts couverts à 40.5 km/h de moyenne, la course entre dans les cinquante derniers kilomètres, plus que 2'30" d'avance pour les hommes de tête, et l'allure va s'accélérer. Alors qu'on rentre dans la dernière heure de course, les cinq fuyards se livrent à bloc et le rythme augmente. Voyant l'écart se stabiliser, les Lampre viennent participer à la poursuite.
Les hommes de tête jouent leurs cartes et croient en leurs chances. On retrouve de solides rouleurs à l'avant et des hommes en forme, notamment Lindeman, déjà lauréat d'une étape en première semaine. Derrière le peloton ne temporise plus et commence à s'inquiéter, toujours deux minutes à vingt bornes de la fin. Le paquet semble reprendre l'ascendant avec un gros travail des équipes de sprinteurs, mais à dix bornes de la fin, Danny Van Poppel est victime d'une crevaison. Le sprinteur de l'équipe américaine est rapidement dépanné et revient dans les dernières positions du peloton. L'écart passe sous la minute.
Malgré sa crevaison, Danny Van Poppel trouve les ressources pour s'imposer
A l'avant du peloton, les équipiers s'écartent de plus en plus et il ne reste plus grand monde pour faire le boulot. Les échappées continuent de bien s'entendre et voient une belle occasion de triompher. Toujours plus de trente secondes à cinq kilomètres du but. Quel suspens ! Ce sera serré jusqu'au bout et tout va se jouer dans les derniers mètres. Les Giant-Alpecin, les Lampre et les Trek-Factory disparaissent des premières positions et laissent place aux BMC qui rentrent en piste, avec les échappées en ligne de mire. A 3000 mètres de la ligne, Gougeard plante la première attaque en force, mais tout le monde revient. Sous la flamme rouge, Venter et Bouet se propulsent en tête, le peloton sur leurs basques. Les deux hommes sont repris sous l'impulsion de Mezgec, qui lance de loin pour Degenkolb. Mais l'Allemand est en retrait et se retrouve dans la boîte, incapable de trouver l'ouverture. Il regarde impuissant la victoire de Van Poppel, qui s'impose malgré sa crevaison. Daryl Impey termine deuxième, Tosh Van der Sande complète le podium. Fabio Aru a passé une première journée en rouge tranquille et conserve son maillot de leader.