ITW - Pierre Latour : «Gagner une étape sur La Vuelta»
Par Mathieu RODUIT le 02/04/2016 à 08:47
Vidéo - Pierre Latour, 2e de la 3e étape du Critérium International
Pierre Latour a brillé le weekend dernier sur les routes corses à l'occasion du Critérium International. Le jeune Drômois a finalement pris la 2e place du général, après avoir tenté de partir en solitaire. Le coureur d'AG2R La Mondiale revient sur sa course pour Cyclism'Actu et parle de la suite de sa saison.
Revenons d'abord sur le Critérium International. Est-ce que votre attaque dans le Col de l’Ospedale était prévue dans la stratégie d’équipe ou êtes-vous vraiment parti à l’instinct ?
Comme la FDJ avait vraiment un gros collectif, on avait dit avec l'équipe qu’il fallait essayer de les esseuler. Il fallait donc essayer d’attaquer pour éliminer les équipiers. Du coup, Jean-Christophe [Peraud] m’a demandé d’attaquer à 7 kilomètres. Quand j’ai pris un peu de champ, il a vu qu’ils laissaient un peu partir au début. Il a alors attaqué à son tour. Je l'ai donc attendu et on a essayé de sortir tous les deux. Jean-Christophe arrivait à tenir mon rythme, mais il m’a dit qu’il n’était pas très bien et que derrière, ils nous tenaient à distance. Il espérait qu’en se relevant, tout le groupe ralentirait aussi et que je pourrais prendre du champ. Le but était vraiment d'essayer d’esseuler Thibaut [Pinot], donc un des seuls moyens était d'attaquer tôt.
Finalement, vous terminez à seulement 7 secondes de Thibaut Pinot sur cette étape. Est-ce que ça veut dire que vous avez franchi un pas en montagne ?
Oui, il y a deux semaines à Paris-Nice, je n’étais vraiment pas terrible. J'ai bien récupéré après Paris-Nice, puis j’ai fait des bonnes sorties dans la Drôme et en Ardèche. Ensuite, j'ai eu de bonnes sensations pendant ce weekend en Corse. Il faut espérer que cela continue.
La semaine prochaine, vous allez courir le Tour du Pays Basque. Quel sera votre rôle dans l’équipe AG2R La Mondiale ? Est-ce qu’on vous laissera jouer votre carte ?
Je ne sais pas trop. Après, ce n’est pas du tout le même niveau qu'au Critérium International. C’est vraiment difficile tous les jours. Cela ressemble plus à Paris-Nice par rapport au niveau. On verra donc comment je suis. Si j'ai les jambes, je tenterais de partir dans les échappées. Sinon, il y a Jan [Bakelants], Alexis [Vuillermoz], Matteo [Montaguti] et Hubert [Dupont], qui sont de bons grimpeurs dans l’équipe. Alors, il y aura de bonnes choses à faire au Pays Basque.
Qu’est-ce qu’il vous faut encore pour suivre les meilleurs grimpeurs du monde ?
Je pense que c’est un peu sur la distance où j'ai de la difficulté. Au bout d’un moment, je suis quand même cuit. Je n’arrive pas à rester régulier dans la bosse. C’est pour ça que je fais plein d'à-coups. Je peux être régulier, mais alors je ne serai pas rapide. Quand ça va trop vite, je suis obligé de faire plein d’à-coups. Il me manque aussi un peu de force peut-être.
À la fin de l’année, vous disputerez la Vuelta. Quels seront vos objectifs pour votre premier grand Tour ?
Découvrir les courses de trois semaines, car je n’en ai pas encore fait. Je pense que c’est quelque chose de spécial. Le modèle de l’année dernière reste Alexis [Gougeard], qui gagne une étape. Ça, c’est un peu le rêve. Après, ça dépendra des sensations. Pour ma première année, le mieux sera de tenter des coups.
Actuellement, on parle plus de la sécurité que des courses elles-mêmes. Qu’est-ce que vous avez pensé après l’accident d’Antoine Demoitié avec une moto ?
Souvent, les motards doivent remonter vite pour repasser à l’avant. Mais, ça passe limite parfois. C’est vrai que les coureurs ne se serrent pas tout le temps. La faute est donc un peu aux deux, à mon avis. Mais, c’est quand même dangereux. Il faut essayer de faire attention, parce qu’ils font la sécurité pour nous, à la base.
Est-ce que vous-même, vous ressentez parfois du danger lors des courses ?
À la Ronde de l’Isard, je me suis pris une fois un coup de sacoche de moto. Mais, sur la majorité des courses, on n’y pense pas. Après, de temps en temps, il y a des piqûres de rappel et là, il y a eu une grosse piqûre de rappel avec Antoine.
Propos recueillis par Mathieu Roduit.