Tour d'Italie - Pelayo Sanchez la 6e étape et frustre Julian Alaphilippe !
Par Arthur DE SMEDT le 09/05/2024 à 17:04
Cette 6e étape du Tour d'Italie sentait bon les Strade Bianche et promettait une nouvelle journée animée sur cette 107e édition, et elle n'a pas déçu, en tout cas en ce qui concerne la victoire d'étape. Avalés à toute allure, les 180 kilomètres du parcours - dont les trois chemins empierrés d'une longueur totale de 11,6 bornes - ont été le théâtre d'une bataille intense qui a souri à Pelayo Sanchez dans les rues de Rapolano Terme ! Membre de l'échappée de sept puis trois coureurs qui s'est dégagée à mi-parcours et qui a résisté de peu au retour du peloton, le jeune espagnol de la Movistar a dominé au sprint Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) et Luke Plapp (Team Jayco AlUla) à l'issue d'un final à suspense et décroche à 24 ans son premier succès WorldTour. Intenable toute la journée pour former la bonne échappée, le Français laisse passer une très belle occasion de s'imposer sur ce Giro.
Vidéo - Le sprint victorieux de Sanchez devant Julian Alaphilippe
🔻 The final run-in to the line of a very entertaining stage, where experience faced youth.
— Giro d'Italia (@giroditalia) May 9, 2024
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Statuquo au classement général
Derrière ce trio, la lutte entre les favoris n'a pas été aussi intense. Il n'y a pas eu de grandes manoeuvres sur les fameux chemins blancs, la course se résumant à un gros rythme des INEOS Grenadiers et une attaque de Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL) dans le final. Tout proche de rentrer dans les derniers kms, un peloton fort d'une quarantaine d'unités avec tous les principaux leaders a finalement échoué à 29 secondes des fuyards, Andrea Piccolo (EF Education-EasyPost) s'intercalant pour la 4e place après être sorti en contre. Jhonatan Narvaez (INEOS Grenadiers) a réglé le sprint pour la 5e place, Lilian Calmejane (Intermarché-Wanty) prenant lui une belle 11e place devant Alex Baudin (Decathlon AG2R La Mondiale) côté tricolore. Redoutée par les leaders, cette 6e étape n'a finalement provoquée aucun changement pour le classement général. Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) est resté sage et garde le Rose.
Le résumé de la course
Le départ est donné depuis la ville de Viareggio, et les premiers kilomètres donnent instantanément le ton de cette 6e étape avec de nombreuses tentatives d'échappées, les attaquants étant logiquement inspirés par ce parcours digne d'une classique. Les 70 premières bornes sont totalement plates avant d'arriver aux premiers reliefs de la journée, et personne n'arrive à faire la différence ! Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) se montre notamment l'un des plus entreprenants, mais chaque offensive finit par être avortée. On assiste donc au début d'étape le plus rapide de cette première semaine, puisque 51,8 kms sont parcourus dans la première heure ! A cette vitesse, la première difficulté du jour, l'ascension de la Volterra (8.6 km à 4.7%), est abordée très rapidement.
Située à 100 kms de l'arrivée, cette montée permet à un trio composé de l'intenable Julian Alaphilippe, d'Aurélien Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale) et de Filippo Fiorelli (VF Group - Bardiani CSF - Faizanè) de prendre les devants, l'Italien franchissant le sommet en tête. Des coureurs continuent de sortir en contre sur des routes en prise constante, et l'équipe UAE Team Emirates tente de mettre un peu d'ordre dans ce flot continu d'attaques. Un groupe de sept finit par se constituer et par (enfin) prendre le large, encore une fois sous l'impulsion d'un Julian Alaphilippe visiblement dans un bon jour. On y retrouve Matteo Trentin (Tudor Pro Cycling Team), Filippo Fiorelli, Pelayo Sánchez (Movistar Team), Andrea Vendrame (Decathlon AG2R La Mondiale), mais surtout Luke Plapp (Team Jayco AlUla) et Kaden Groves (Alpecin - Deceuninck).
Alaphilippe intenable, Plapp maillot Rose virtuel
Les deux Australiens représentent chacun une menace : Plapp est 21e du général à seulement 2'33" de Tadej Pogacar, et Groves occupe lui la 3e place du classement par point, à 54 unités de Jonathan Milan (Lidl-Trek). Il empoche d'ailleurs sans soucis les 12 pts accordés au premier sprint intermédiaire de Casole d'Elsa. La situation s'éclaircit enfin après un début d'étape assez fou, et les sept fuyards creusent petit à petit sur le peloton. A 50 bornes de la ligne et alors qu'on approches des fameux chemins empierrés, l'écart dépasse les 3 minutes, Plapp étant donc à ce moment maillot rose virtuel du Giro.
Long de 4,4 kms, le premier seceteur de Vidritta ne voit pas de réelles attaques, mais l'allure du peloton, emmené par les INEOS Grenadiers, y est forcément très rapide pour protéger les leaders et éviter de se faire piéger. Un gros groupe de coureurs est déjà distancé, mais aucun gros nom ne semble derrière. Ce rythme fait mal à l'échappée, qui ne possède plus que 2 minutes de marge au moment d'enchaîner presque directement avec le 2e secteur de Bagnaia - Grotti. Une portion d'autant plus redoutable qu'elle est en montée et intègre une côte de 4e catégorie de 3.3 km à 4.9%. Plapp y fait le forcing et est seulement accompagné d'Alaphilippe et de Sánchez.
INEOS Grenadiers durcit dans les secteurs, suspense pour la victoire d'étape !
Ce trio passe au sommet avec un peu moins d'1'30" d'avance sur un groupe maillot Rose mené à vive allure par Thymen Arensman, mais encore assez fourni malgré quelques accrochages sans conséquences. Pas de grandes manoeuvres à 40 kms de l'arrivée, chacun apréfère rester sur la défensive sur ce parcours piégeux. La transition qui suit voit sans surprise le peloton lever le pied, permettant ainsi au trois hommes de tête de reprendre un peu le large. Aux 30 kms, ils possèdent 1 minute sur leurs quatre anciens compagnons, 2'30" sur le paquet principal... alors que Mikkel Honoré, souffrant pourtant d'une fracture une côte, est sorti en contre et intercalé.
La tendance est de plus en plus favorable aux trois échappés, qui s'entendent bien et maintiennent leur avance. Se profile alors le dernier secteur du jour, celui de Poggio Santa Francesca - Pievina, long de 2.4km et lui aussi plutôt vallonné. Le trio de tête reste solidaire, tandis qu'INEOS Grenadiers continue son travail de sape au sein du peloton. Le maillot Rose est d'ailleurs très isolé dans la roue des coéquipiers de Geraint Thomas. Pas d'attaque à signaler, mais le paquet se réduit significativement (environ 50 coureurs), tout comme l'écart avec les fuyards, qui n'ont plus qu'une minute à 10 bornes du but !
Bardet secoue les favoris, mais victoire de Sanchez devant Alaphilippe au sprint !
Suite à un rond-point mal négocié, Julian Alaphilippe et Pelayo Sanchez perdent du terrain sur Plapp et peinent à rentrer sur l'Australien, qui semble le plus fort à l'avant. Rien n'est encore joué, car il reste la montée de Serre di Rapolano (1,2 km à 8,4%, avec un passage à 20%) dans ce final vallonné. Alaphilippe donne tout dans cette côte punchy mais ne parvient pas à distancer ces deux rivaux. Derrière, le groupe des favoris se rapproche à 20 secondes, notamment suite à une accélération de Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL), qui retrouve des jambes et des couleurs. Le suspense est total dans ces 3 derniers kms !
Le trio conserve ces 20" sous la flamme rouge et se dirige vers un sprint à trois. Luke Plapp mène la danse, mais ne peu logiquement pas rivaliser avec la vitesse de ses deux adversaires au sprint. Julian Alaphilippe lance, mais Pelayo Sanchez est plus fort et s'impose ! Le peloton franchit lui laligne près d'une demi-minute plus tard avec la majorité des favoris.