Tour d'Italie - Gloag: «Roglic ne pouvait plus prendre les escaliers, mais...»
Par Titouan LABOURIE le 24/11/2024 à 14:04
Rien n'est jamais simple avec Primoz Roglic, le roi de la dramaturgie. Sur le Giro d'Italia 2023, le Slovène (alors membre de l'équipe Jumbo-Visma) a triomphé de manière extrêmement spectaculaire, s'emparant du Maillot Rose lors de la 20e étape, avec seulement 14 secondes d'avance sur Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), au terme d'un scénario exceptionnel. Dans le podcast How To Become A Pro, un des coéquipiers de Roglic durant ce Giro, le jeune britannique Thomas Gloag, a raconté les coulisses de la victoire de son leader. "Primoz est un véritable tueur sur le vélo, c'est incroyable", explique-t-il. "Il a une concentration que l'on voit rarement. Après sa victoire lors de la dernière étape du Giro, il était assis tranquillement à savourer son dîner, mais en même temps, on pouvait deviner qu'il pensait déjà à la prochaine course. Je me suis dit : tu viens juste de gagner le Giro, mec !"
Vidéo - Primoz Roglic, vainqueur du Giro d'Italia 2023
"Il ne pouvait littéralement pas descendre les escaliers, mais il parlait de gagner l'étape du jour"
Cela ne veut pas dire que le Giro a été un long fleuve tranquille pour Roglic et ses coéquipiers de la Jumbo-Visma. Le Slovène a même subi une vilaine chute sur la 11e étape, et bien qu'il ne l'ait pas beaucoup mentionné publiquement, Gloag se souvient des conséquences de cette chute. "Après une longue matinée, nous devions récupérer nos affaires au onzième étage de notre hôtel. Nous étions pressés, car un long transfert nous attendait", se rappelle le Britannique. "Primoz attendait l'ascenseur, et je me suis dit : ça prend beaucoup trop de temps. Un groupe de touristes montait et descendait, et je lui ai dit qu'on ferait mieux de prendre les escaliers, mais il m'a répondu 'Tom, je ne peux pas descendre les escaliers'. J'étais complètement surpris. Il l'a dit d'une manière si calme que je n'avais même pas réalisé à quel point il souffrait. Il ne s'est jamais plaint, il est resté concentré. Il ne pouvait littéralement pas descendre les escaliers, mais il parlait de gagner l'étape du jour. C'était insensé. Je me suis dit : ce type est fou. Mais c'est cette confiance et cette détermination qui font de lui un leader exceptionnel. Il ne s'arrête jamais. Il peut travailler, concentré sur ses objectifs, 365 jours par an. C'est incroyablement inspirant pour un coéquipier."